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France

Incendie à l'ambassade d'Israël

Un incendie a ravagé l'ambassade d'Israël à Paris dans la nuit de mercredi à jeudi. En quelques heures, les flammes ont détruit la quasi-totalité des locaux situés près des Champs-Elysées. L'enquête est en cours mais l'origine du feu semble être «accidentelle».
«C'est notre mémoire qui est partie en fumée». Pour l'ambassadeur d'Israël en France, Elie Barnavi, cet incendie est un véritable «coup dur». Le feu a pris en pleine nuit vers 2h00 du matin. Un gardien présent sur les lieux a signalé que de la fumée s’échappait d’un bureau situé «dans les parties basses» de l’immeuble de 5 étages situé à proximité des Champs-Elysées, dans le VIIIe arrondissement de Paris, qui abrite la représentation diplomatique israélienne. Le feu s’est ensuite rapidement propagé dans le reste du bâtiment.

Les pompiers sont arrivés très rapidement sur place. Après deux heures d’efforts, les 150 hommes envoyés pour combattre les flammes à l’aide de 35 camions ont réussi à circonscrire l’incendie. A 6h20, le feu était totalement maîtrisé. Aucune victime n’est à déplorer. Une centaine de personnes travaillent tous les jours à l’ambassade mais aucune d’entre elles n’était présente au moment du sinistre. Par contre, huit pompiers ont été blessés durant l’intervention. Trois d’entre eux ont vu le plancher entre le deuxième et le troisième étage du bâtiment, dévoré par les flammes, s’effondrer sous leurs pieds. D’autres ont souffert de brûlures, de blessures ou de coups de chaleur.

Mais les dégâts matériels sont énormes. Selon le capitaine des pompiers qui a dirigé l’intervention, «tout ce qui était combustible a brûlé». Les murs, les fenêtres, il ne reste plus rien. Même la pierre a commencé à craquer. Un signe, selon le capitaine Vibert, «de la violence de l’incendie».

L’enquête est en cours

Le matériel informatique, mais aussi toutes les archives papier ont été détruits. Le ministère des Affaires étrangères israélien qui a immédiatement dépêché une équipe à Paris, a assuré que des copies de sauvegarde des documents informatiques étaient disponibles à Jérusalem et allaient permettre de reprendre le travail rapidement. Par contre, les pertes sont irréparables en ce qui concerne les archives écrites et certains documents historiques conservés à l’ambassade.

L’enquête pour déterminer l’origine du sinistre est en cours. Le préfet de police de Paris, Jean-Paul Proust, qui s’est rendu sur place dans la nuit, a annoncé que tous les services spécialisés avaient commencé leurs investigations. Malgré tout, Elie Barnavi a estimé qu’il s’agissait, «à première vue», d’un incendie d’origine «accidentelle». Le dispositif de sécurité était «normalement en place» autour de l’ambassade qui n’avait reçu aucune menace ces derniers jours. Des travaux étaient, par contre, en cours de réalisation dans les locaux. Un court-circuit ou une autre cause liée à ces travaux ont été évoqués. Mais pour le moment, aucun indice ne permet de certifier que cette piste est la bonne et la police envisage toutes les hypothèses.

Jacques Chirac, le président de la République française, a téléphoné à l’ambassadeur d’Israël, dès qu’il a été informé de la nouvelle pour l’assurer de son soutien. Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin et le maire de Paris, Bertrand Delanoë se sont quant à eux rendus sur place dans la nuit pour exprimer «leur solidarité et leur amitié». Nicolas Sarkozy a fait part de sa préoccupation en déclarant que «tout ce qui concerne Israël est grave dans la période que nous connaissons et nous sommes donc particulièrement solidaires».

L’urgence est maintenant de trouver des locaux dans lesquels la représentation diplomatique israélienne pourra reprendre le plus rapidement possible ses activités. Dans l’immédiat, c’est dans la résidence personnelle d’Elie Barnavi que l’intérim est assuré.



par Valérie  Gas

Article publié le 23/05/2002