Environnement
Mobilisation générale contre la marée noire
La pollution du pétrolier Prestige a atteint 200 km de plages françaises, entraînant une mobilisation générale des pouvoirs publics, des collectivités territoriales concernées, avec l'aide de la marine nationale et de l'armée. De son côté, l'opposition, Verts et socialistes, dénoncent les insuffisances des mesures de protection contre les marées noires.
Noël Mamère député vert et maire de Bègles, ville de Gironde proche du littoral atlantique touché par la marée noire du Prestige, va jusqu'à qualifier cette nouvelle pollution des rivages français de «Tchernobyl maritime». Car, dit-il, «ce type de désastre a une portée globale qui ne se limite pas à un seul pays».Si la comparaison avec l'explosion de la centrale nucléaire ukrainienne paraît quelque peu excessive, la marée noire qui touche désormais 200 km de côtes françaises après avoir atteint depuis plusieurs semaines les rivages espagnols, n’en est pas moins prise très au sérieux par les pouvoirs publics français. Toutefois, pour l’instant, les quantités de fioul déposées par la marée restent faibles
Afin de mieux organiser la lutte anti pollution la ministre de l’Ecologie Roselyne Bachelot a annoncé l’installation d’une antenne de son ministère à Bordeaux pendant toute la durée de la crise environnementale. Ce ministère provisoirement décentralisé vient renforcer le dispositif déjà mis en place par les collectivités locales et les représentants de l’Etat. Ainsi, une personne est entièrement affectée au déblocage et à la gestion des 50 millions d’euros annoncés vendredi par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin pour faire face aux frais engagés notamment par les maires pour repousser les boulettes et galettes de fioul souillant leurs plages. Actuellement un millier de personnes travaillent au nettoyage des plages dont 500 militaires parmi lesquels 250 de la marine nationale, 100 membres de la sécurité civile et près de 300 pompiers. Des bateaux allemands, danois, norvégiens et britanniques renforcent les moyens français et espagnols de lutte contre la pollution marine.
Les images de précédentes marées noires restent à l’évidence dans toutes les mémoires et les 600 ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon craignent le pire pour les parcs à huîtres. Le ramassage et la vente de coquillages ont été interdits par mesure de précaution et des barrages flottants déployés. Dimanche soir, les plaques d’hydrocarbures dérivaient vers le large mais sans aucune garantie que cet éloignement soit durable. De plus, personne ne peut prévoir la fin de cet épisode de pollution marine car les différentes opérations menées en mer ont permis de récupérer environ 16 000 des 77 000 tonnes de fioul contenues dans le pétrolier naufragé le 19 novembre. Le littoral espagnol, victime le premier de la marée noire, a été souillé par 33 000 tonnes de déchets.
Haute délinquance maritime
Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a dénoncé dans les bateaux-poubelles des «pratiques de haute délinquance maritime» et mis en garde contre le refoulement au-delà de la zone des 200 milles marins des côtes françaises, par des moyens militaires, des navires réputés dangereux. Cette fermeté apparaît toutefois encore insuffisante à l’opposition.
L’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius a préconisé cinq mesures tendant à renforcer l’exclusion des eaux françaises des bateaux dangereux, la répression à l’égard des affréteurs de tels bateaux ou l’application du principe du pollueur-payeur, notamment en confiant à des entreprises et donc en les facturant ces opérations de nettoyage, plutôt qu’à des volontaires bénévoles.
De son côté Yves Cochet, ancien ministre vert de l’Environnement propose que la marine nationale reçoive de nouvelles attributions permanentes de garde-côtes. Ce recours à l’armée est également préconisé par Noël Mamère qui préfère, dit-il, «voir les militaires français utilisés à nettoyer les plages plutôt qu’à intervenir en Côte d’Ivoire».
Afin de mieux organiser la lutte anti pollution la ministre de l’Ecologie Roselyne Bachelot a annoncé l’installation d’une antenne de son ministère à Bordeaux pendant toute la durée de la crise environnementale. Ce ministère provisoirement décentralisé vient renforcer le dispositif déjà mis en place par les collectivités locales et les représentants de l’Etat. Ainsi, une personne est entièrement affectée au déblocage et à la gestion des 50 millions d’euros annoncés vendredi par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin pour faire face aux frais engagés notamment par les maires pour repousser les boulettes et galettes de fioul souillant leurs plages. Actuellement un millier de personnes travaillent au nettoyage des plages dont 500 militaires parmi lesquels 250 de la marine nationale, 100 membres de la sécurité civile et près de 300 pompiers. Des bateaux allemands, danois, norvégiens et britanniques renforcent les moyens français et espagnols de lutte contre la pollution marine.
Les images de précédentes marées noires restent à l’évidence dans toutes les mémoires et les 600 ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon craignent le pire pour les parcs à huîtres. Le ramassage et la vente de coquillages ont été interdits par mesure de précaution et des barrages flottants déployés. Dimanche soir, les plaques d’hydrocarbures dérivaient vers le large mais sans aucune garantie que cet éloignement soit durable. De plus, personne ne peut prévoir la fin de cet épisode de pollution marine car les différentes opérations menées en mer ont permis de récupérer environ 16 000 des 77 000 tonnes de fioul contenues dans le pétrolier naufragé le 19 novembre. Le littoral espagnol, victime le premier de la marée noire, a été souillé par 33 000 tonnes de déchets.
Haute délinquance maritime
Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a dénoncé dans les bateaux-poubelles des «pratiques de haute délinquance maritime» et mis en garde contre le refoulement au-delà de la zone des 200 milles marins des côtes françaises, par des moyens militaires, des navires réputés dangereux. Cette fermeté apparaît toutefois encore insuffisante à l’opposition.
L’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius a préconisé cinq mesures tendant à renforcer l’exclusion des eaux françaises des bateaux dangereux, la répression à l’égard des affréteurs de tels bateaux ou l’application du principe du pollueur-payeur, notamment en confiant à des entreprises et donc en les facturant ces opérations de nettoyage, plutôt qu’à des volontaires bénévoles.
De son côté Yves Cochet, ancien ministre vert de l’Environnement propose que la marine nationale reçoive de nouvelles attributions permanentes de garde-côtes. Ce recours à l’armée est également préconisé par Noël Mamère qui préfère, dit-il, «voir les militaires français utilisés à nettoyer les plages plutôt qu’à intervenir en Côte d’Ivoire».
par Francine Quentin
Article publié le 06/01/2003