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Indonésie

Relance de la peur

Une bombe a explosé au quartier général de la police de Djakarta. L’explosion n’a fait que des dégâts matériels mais elle relance la crainte d’une nouvelle vague d’attentats dans l’Archipel. Elle souligne aussi les carences du système de sécurité indonésien malgré l’arrestation d’un nouveau responsable supposé de la Jamaa Islamyya.
De notre correspondant à Djakarta

La catastrophe a été évitée de justesse. Sans doute grâce au flair du policier qui a repéré le sac, contenant la bombe, qui se trouvait à l’intérieur d’un bâtiment du quartier général de la police de Djakarta. Le policier a rapidement emmené le sac à l’extérieur de l’immeuble où la bombe a finalement explosé une vingtaine de minutes plus tard ne causant que quelques dégâts matériels. L’attentat n’a pas été revendiqué et toutes les hypothèses sont encore envisageables : du simple règlement de compte criminel à une piste plus politique. Une piste que semble pourtant d’hors et déjà privilégiée la presse indonésienne qui porte ses premières suspicions sur la Jamaa Islamyya, l’organisation islamiste suspectée d’être derrière l’attentat de Bali. La raison ? Abou Bakar Bashir, le chef spirituel supposé du mouvement, est détenu dans cette enceinte depuis le mois d’octobre 2002. Le directeur de l’école coranique de Solo (Java-centre) est accusé d'avoir comploté pour assassiner Megawati Sukarnoputri, la présidente indonésienne, et d’avoir participé à une série d'attentats contre des églises de l’Archipel qui, le soir de Noël 2000, avait fait 19 morts. Bashir, qui sera sans doute inculpé officiellement de crime de haute trahison dans le courant de cette semaine, est également suspecté d’avoir donné sa bénédiction au carnage du 12 octobre.

Bien qu’il n’ait fait aucune victime, cet attentat porte un nouveau coup dur à l’Indonésie qui tente depuis plusieurs mois de rassurer les touristes et les investisseurs étrangers, en intensifiant sa lutte contre les mouvements islamistes de l’archipel. Une lutte qui s’était révélée jusque là très efficace, puisqu’une trentaine de personnes suspectées d’avoir participé à l’attentat de Bali sont déjà sous les verrous. L’explosion contre le quartier général de la police pourrait donc ruiner ces efforts et confirmer l’Indonésie dans son image de pays peu sûr pour les occidentaux. Le chef de la police indonésienne a d’ailleurs lui-même reconnu que cette explosion avait un "fort impact politique" et s’est excusé des carences du système de sécurité. Car avant toute enquête sur les auteurs de l’attentat, les policiers devront répondre à une première question, lourde de présupposées : comment une bombe a-t-elle pu être placée à l’intérieur même d’un bâtiment qui est, en théorie, l’un des mieux protégé d’Indonésie ?

Un responsable de la Jamaa Islamyya arrêté

Seule consolation pour la police indonésienne, l’arrestation de Mas Selamat Kastari, un citoyen singapourien accusé par les autorités de son pays d’être le chef opérationnel de la Jamaa Islamyya à Singapour. Mas Selamat a été capturé à Bintan, une île indonésienne située à moins d’une heure de bateau de la ville-état. Il est notamment suspecté d’avoir organisé plusieurs attentats, déjoués au dernier moment, contre des intérêts américains à Singapour. Une vingtaine de membres présumés de son réseau, dont beaucoup auraient séjourné en Afghanistan avant la chute des Talibans, avaient déjà été arrêtés par la police singapourienne. Une partie en décembre 2001 et une autre partie en juin 2002. Mais, à chaque fois, Mas Selamat avait échappé aux policiers qui le suspectaient depuis, de vouloir détourner un avion de ligne pour le faire s’écraser sur Singapour. Mas Selamat, sera interrogé par les enquêteurs chargé du dossier de l’attentat de Bali, mais devrait être ensuite livré aux autorités singapouriennes.

Une extradition qui pourrait marquée un nouveau départ dans la coopération régionale contre le terrorisme que les chefs des polices de tous les états d’Asie du sud-est, réunis il y a une semaine à Bali, se sont engagés à rendre plus efficace. Cette coopération est indispensable car la région offre une géographie particulièrement propice au développement du terrorisme transfrontalier.

La plupart des états ont de vastes façades maritimes qui sont autant de frontières perméables à l’infiltration clandestine des personnes et des armes. Plusieurs accords d’entre-aide judiciaires avaient déjà été signés par le passé mais leur application s’est souvent heurtée aux très fortes rivalités nationales. On se souvient notamment que dans les mois qui précédèrent l’attentat de Bali, l’Indonésie avait refusé l’extradition de plusieurs de ses ressortissants suspectés par la Malaisie et Singapour d’appartenir à la Jamaa Islamyya. Parmi eux, figurait Abou Bakar Bashir.

Un responsable de la Jamaa Islamyya arrêté

Seule consolation pour la police indonésienne, l’arrestation de Mas Selamat Kastari, un citoyen singapourien accusé par les autorités de son pays d’être le chef opérationnel de la Jamaa Islamyya à Singapour. Mas Selamat a été capturé à Bintan, une île indonésienne située à moins d’une heure de bateau de la ville-état. Il est notamment suspecté d’avoir organisé plusieurs attentats, déjoués au dernier moment, contre des intérêts américains à Singapour. Une vingtaine de membres présumés de son réseau, dont beaucoup auraient séjourné en Afghanistan avant la chute des Talibans, avaient déjà été arrêtés par la police singapourienne. Une partie en décembre 2001 et une autre partie en juin 2002. Mais, à chaque fois, Mas Selamat avait échappé aux policiers qui le suspectaient depuis, de vouloir détourner un avion de ligne pour le faire s’écraser sur Singapour. Mas Selamat, sera interrogé par les enquêteurs chargé du dossier de l’attentat de Bali, mais devrait être ensuite livré aux autorités singapouriennes.

Une extradition qui pourrait marquée un nouveau départ dans la coopération régionale contre le terrorisme que les chefs des polices de tous les états d’Asie du sud-est, réunis il y a une semaine à Bali, se sont engagés à rendre plus efficace. Cette coopération est indispensable car la région offre une géographie particulièrement propice au développement du terrorisme transfrontalier.

La plupart des états ont de vastes façades maritimes qui sont autant de frontières perméables à l’infiltration clandestine des personnes et des armes. Plusieurs accords d’entre-aide judiciaires avaient déjà été signés par le passé mais leur application s’est souvent heurtée aux très fortes rivalités nationales. On se souvient notamment que dans les mois qui précédèrent l’attentat de Bali, l’Indonésie avait refusé l’extradition de plusieurs de ses ressortissants suspectés par la Malaisie et Singapour d’appartenir à la Jamaa Islamyya. Parmi eux, figurait Abou Bakar Bashir.



par Jocelyn  Grange

Article publié le 03/02/2003