Indonésie
L'épouvantable travail des enquêteurs
Les attentats du 12 octobre auraient été commis par une organisation terroriste internationale. L’information est publié par le Jakarta Post, citant une source des services secrets indonésiens. L’équipe serait entrée en Indonésie le 10 octobre par l’aéroport ou le port de Semarang.
De notre envoyé spécial à Bali
C’est dans cette ville située dans la partie centrale de Java, l’île où se concentrent 80% des 220 millions d’Indonésiens, que la voiture piégée aurait été préparée. L’équipe serait composée de sept personnes. Le chef serait Yéménite et son lieutenant Malaisien. Parmi les cinq autres, figureraient au moins un européen et deux personnes qui auraient participé à des attentats aux Philippines. Ces informations sont à prendre avec beaucoup de prudence bien sûr, même si le ministre de l’Intérieur indonésien a refusé de les démentir lors d’une conférence de presse donnée à Jakarta jeudi matin.
Parallèlement, les quatre individus arrêtés à Bali en début de semaine ont été transférés à Jakarta. Leur identité n’a pas encore été révélée. Parmi eux, deux seraient résidents à Bali mais pas d’origine balinaise. Il pourrait s’agir du réseau local qui a fourni un appui logistique à cette présumée équipe internationale. La police a néanmoins précisé qu’ils étaient pour l’instant considérés comme des suspects et qu’ils n’avaient pas encore été formellement inculpés. Une police qui a aussi lancé la chasse aux islamistes indonésiens. Mardi, auto-dissolution, sous la pression du gouvernement, des Laskards jihad un groupe islamiste impliqué dans les violences interconfessionnelles aux îles Moluques. Mercredi, arrestation du chef du Front des défenseurs de l’Islam, un autre mouvement islamiste spécialisé, lui, dans les opérations commando contre les discothèques de Jakarta. Jeudi, déclaration accusatrice du ministre de l’Intérieur, qui a désigné plusieurs personnalités indonésiennes, dont Abou Bakar Bashir, comme appartenant à la mouvance de la Jamaya Islamya. Le chef de la police indonésienne est même allé plus loin encore en promettant l’arrestation de Bashir dès que les preuves de son implication seraient établies. Des preuves qui pourraient arrivées bientôt, avec le retour de l’équipe d’enquêteurs indonésiens partie il y a quelques jours aux Etats-Unis pour interroger Omar al Farouk. Ce koweïtien que la police indonésienne a livré en juin dernier aux Américains, et que la Maison Blanche accuse d’être l’envoyé d’Al Qaïda en Asie du sud-est, aurait en effet désigné Bashir comme le chef de la Jamya islamya.
Des victimes toujours introuvables
Sur les décombres de l’attentat, les fouilles se poursuivent. La zone est hermétiquement fermée au public. Le dispositif tranche avec celui mis en place au cours des trente-six premières heures suivant l’attentat. Malgré la présence d’une trentaine de militaires indonésiens, les gens pouvaient en effet déambuler librement sur les montagnes de gravats encore fumants, au risque de détruire des preuves. Les fouilles sont menées conjointement par des équipes indonésiennes, australiennes, japonaises et américaines. Ces derniers sont des spécialistes du terrorisme qui ont notamment travaillé sur les ruines du World Trade Center de New York. Munis d'appareils photographiques, de caméra infra-rouge, de pelles ou de longues tiges de bambous, ils sondent le sol et collectent tous les objets qu’ils peuvent retrouver. Autant d’indices potentiels qui sont ensuite emmenés dans un laboratoire mobile pour y subir une batterie d’expertises. Le laboratoire est stationné à quelques dizaines de mètres du site, près de la longue plage touristique de Kuta.
Les équipes chargées de retrouver témoins et suspects sont donc informées en temps et heure de l’évolution des recherches. Ces équipes sont composées de policiers indonésiens et australiens car l'Australie, qui a payé le plus lourd tribut à l’attentat, avec une vingtaine de morts et près 160 disparus, a souhaité être associée étroitement à l’enquête. Autre mission du laboratoire scientifique: procéder à des test ADN sur les morceaux de chairs retrouvés sur les ruines. Soit pour identifier les victimes déjà exhumées soit pour trouver de nouveaux cadavres. Car le nombre des victimes reste encore inférieur d’un quart au nombre des personnes disparues. Or 4 jours après l’attentat, il est peu probable que ces personnes, si elles étaient encore vivantes, n’aient pas donné de nouvelles à leurs proches. On ne voit dès lors qu’une seule explication : elles ont été soufflées par la chaleur de l'explosion et aucune trace d'elles ne pourra jamais être retrouvée.
C’est dans cette ville située dans la partie centrale de Java, l’île où se concentrent 80% des 220 millions d’Indonésiens, que la voiture piégée aurait été préparée. L’équipe serait composée de sept personnes. Le chef serait Yéménite et son lieutenant Malaisien. Parmi les cinq autres, figureraient au moins un européen et deux personnes qui auraient participé à des attentats aux Philippines. Ces informations sont à prendre avec beaucoup de prudence bien sûr, même si le ministre de l’Intérieur indonésien a refusé de les démentir lors d’une conférence de presse donnée à Jakarta jeudi matin.
Parallèlement, les quatre individus arrêtés à Bali en début de semaine ont été transférés à Jakarta. Leur identité n’a pas encore été révélée. Parmi eux, deux seraient résidents à Bali mais pas d’origine balinaise. Il pourrait s’agir du réseau local qui a fourni un appui logistique à cette présumée équipe internationale. La police a néanmoins précisé qu’ils étaient pour l’instant considérés comme des suspects et qu’ils n’avaient pas encore été formellement inculpés. Une police qui a aussi lancé la chasse aux islamistes indonésiens. Mardi, auto-dissolution, sous la pression du gouvernement, des Laskards jihad un groupe islamiste impliqué dans les violences interconfessionnelles aux îles Moluques. Mercredi, arrestation du chef du Front des défenseurs de l’Islam, un autre mouvement islamiste spécialisé, lui, dans les opérations commando contre les discothèques de Jakarta. Jeudi, déclaration accusatrice du ministre de l’Intérieur, qui a désigné plusieurs personnalités indonésiennes, dont Abou Bakar Bashir, comme appartenant à la mouvance de la Jamaya Islamya. Le chef de la police indonésienne est même allé plus loin encore en promettant l’arrestation de Bashir dès que les preuves de son implication seraient établies. Des preuves qui pourraient arrivées bientôt, avec le retour de l’équipe d’enquêteurs indonésiens partie il y a quelques jours aux Etats-Unis pour interroger Omar al Farouk. Ce koweïtien que la police indonésienne a livré en juin dernier aux Américains, et que la Maison Blanche accuse d’être l’envoyé d’Al Qaïda en Asie du sud-est, aurait en effet désigné Bashir comme le chef de la Jamya islamya.
Des victimes toujours introuvables
Sur les décombres de l’attentat, les fouilles se poursuivent. La zone est hermétiquement fermée au public. Le dispositif tranche avec celui mis en place au cours des trente-six premières heures suivant l’attentat. Malgré la présence d’une trentaine de militaires indonésiens, les gens pouvaient en effet déambuler librement sur les montagnes de gravats encore fumants, au risque de détruire des preuves. Les fouilles sont menées conjointement par des équipes indonésiennes, australiennes, japonaises et américaines. Ces derniers sont des spécialistes du terrorisme qui ont notamment travaillé sur les ruines du World Trade Center de New York. Munis d'appareils photographiques, de caméra infra-rouge, de pelles ou de longues tiges de bambous, ils sondent le sol et collectent tous les objets qu’ils peuvent retrouver. Autant d’indices potentiels qui sont ensuite emmenés dans un laboratoire mobile pour y subir une batterie d’expertises. Le laboratoire est stationné à quelques dizaines de mètres du site, près de la longue plage touristique de Kuta.
Les équipes chargées de retrouver témoins et suspects sont donc informées en temps et heure de l’évolution des recherches. Ces équipes sont composées de policiers indonésiens et australiens car l'Australie, qui a payé le plus lourd tribut à l’attentat, avec une vingtaine de morts et près 160 disparus, a souhaité être associée étroitement à l’enquête. Autre mission du laboratoire scientifique: procéder à des test ADN sur les morceaux de chairs retrouvés sur les ruines. Soit pour identifier les victimes déjà exhumées soit pour trouver de nouveaux cadavres. Car le nombre des victimes reste encore inférieur d’un quart au nombre des personnes disparues. Or 4 jours après l’attentat, il est peu probable que ces personnes, si elles étaient encore vivantes, n’aient pas donné de nouvelles à leurs proches. On ne voit dès lors qu’une seule explication : elles ont été soufflées par la chaleur de l'explosion et aucune trace d'elles ne pourra jamais être retrouvée.
par Jocelyn Grange
Article publié le 17/10/2002