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Irak

La visite de la dernière chance

Hans Blix et Mohammed El Baradei, les chefs des inspecteurs en désarmement de l'Onu sont arrivés, ce samedi, à Bagdad, pour une visite cruciale de 36 heures destinée à obtenir des autorités irakiennes une coopération totale avec les Nations unies, en prévision de la présentation de leur nouveau rapport, le 14 février prochain devant le Conseil de sécurité.
Hans Blix, chef de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations unies (COCOVINU) et Mohammed El Baradei, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont entamé, ce samedi, leur troisième mission de 36 heures en Irak depuis la reprise, fin novembre, des inspections de l'Onu sur le désarmement irakien. Ils vont tenter, une nouvelle fois, de convaincre Bagdad de coopérer pleinement avec les experts en désarmement.

Les deux hommes qui entament cette visite avec des entretiens au ministère des Affaires étrangères vont notamment demander aux autorités d'autoriser le survol du territoire irakien par des avions de reconnaissance américain U-2 et de promulguer une loi interdisant les armes de destruction massive. «Nous faisons vraiment aucune prédiction», a déclaré Hans Blix avant son arrivée à Bagdad. Interrogé sur une rencontre éventuelle avec le président irakien Saddam Hussein, il s'est contenté de répondre : «Nous ne disons rien du tout». «Nous avons une conférence de presse dimanche soir», a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.

L'Irak a fait un pas

Vendredi 7 février, Bagdad a donné de nouveaux gages de bonne volonté. En effet, pour la première fois, L'Irak a donné une suite favorable à l'une des demandes des inspecteurs en désarmement en leur permettant d'interroger, à huis clos, quelques scientifiques irakiens. Sinan Abdel Hassan Mohi, biologiste, a été interrogé pendant plusieurs heures, en privé, ainsi que trois autres experts, comme l'exigeait l'Onu depuis de nombreuses semaines. Avec ce geste, les autorités irakiennes ont fait un premier pas vers les inspecteurs en désarmement onusiens qui, depuis le 25 novembre dernier, sollicitent des entretiens privés avec des chercheurs irakiens. L'Irak «semble faire un effort» pour coopérer, a reconnu Hans Blix après ces entretiens. S'agissant du survol du territoire irakien par des avions espions américains, l'ambassadeur d'Irak auprès des Nations unies, Mohamed al-Douri a formé, le même jour, l'espoir que la visite des deux hommes permettrait de parvenir à une «bonne conclusion».

De plus, sur le terrain, les équipes d'inspecteurs ont visité cinq sites à Bagdad et d'autres en province, selon un communiqué du ministère de l'Information. Parmi les sites inspectés se trouvent une installation électrique, une station de purification d'eau et un institut scientifique dans la ville septentrionale de Mossoul. Le 14 février prochain, les chefs des inspecteurs de l'Onu vont présenter devant le Conseil de sécurité un nouveau rapport sur la coopération de l'Irak avec leurs équipes. Un rapport qui s'annonce déterminant pour l'issue de la crise.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 08/02/2003