Aviation
Air Lib se bat contre sa disparition
Acculée à la disparition, la compagnie Air Lib entend explorer jusqu'aux dernières possibilités avant de déposer le bilan. Mais, déjà, les candidats à la répartition des dépouilles se profilent.
Après la défection du seul repreneur déclaré de la compagnie en difficultés Air Lib, le Néerlandais Imca, l'entreprise de transports aériens a fait un nouveau pas vers la disparition en perdant sa licence d’exploitation. Résultat, ses 30 avions sont cloués au sol et 10 000 passagers sont en attente d’un retour depuis l’étranger. Sans compter ceux qui n’ont pas pu partir depuis le retrait de cette licence, jeudi matin.
Toutefois, les dirigeants et les 3 200 salariés d’Air Lib ne peuvent se résoudre à jeter l’éponge avant d’avoir tenté l’impossible. Le PDG Jean-Charles Corbet s’est refusé à déposer le bilan devant le tribunal de Créteil avant la date limite du 14 février, ce qui l’aurait mis sous la protection de la justice face à ses créanciers mais aurait entamé un processus conduisant à la liquidation ou à la mise en redressement judiciaire. Le PDG a affirmé, pour justifier ce report, que des discussions étaient en cours avec d'autres investisseurs potentiels.
Pourtant, jusqu’à présent, les repreneurs de la compagnie n’étaient pas légion. Et le refus de Imca de s’engager, faute d’avoir obtenu du constructeur Airbus l’assurance de prix bas pour l’achat des A-319 destinés à renouveler une flotte vieillissante, laisse un grand vide.
L’espoir de Jean-Charles Corbet ne semble d’ailleurs que modérément partagé par le ministère des Transports. Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat, a voulu dès à présent rassurer les salariés sur leur sort en cas de disparition de la compagnie. Et le ministre Gilles de Robien a précisé que le gouvernement demanderait à la compagnie nationale Air France d’embaucher, en priorité, les salariés d’Air Lib. Ceux-ci n’y croient qu’à moitié car un précédent plan social, en 2001, portant sur AOM-Air liberté, avait fait l’objet des mêmes promesses. Or, à ce jour, ont souligné les syndicats, seulement 30% ont retrouvé un emploi. Dont, déjà, 600 à Air France.
Des droits à redistribuer
Dans l’immédiat c’est le sort des 8 000 à 10 000 passagers d’Air Lib en souffrance à Cuba, en Italie, en Algérie, à la Réunion et aux Antilles qu’il convient de régler. Les compagnies Air France et Corsair proposent d’assurer des vols supplémentaires ou d’intégrer les passagers d’Air Lib sur leurs propres vols, moyennant un réajustement tarifaire.
Le caractère désintéressé de ces compagnies, soucieuses de rapatrier les voyageurs d’Air Lib, n’est toutefois pas total lorsque, comme Air France, elles se proposent d’assurer la continuité de la desserte Paris-Perpignan ou d’augmenter le nombre de vols vers Toulouse, Nice et Toulon. Jusqu’à la SNCF qui fait savoir qu’elle dispose de places dans ses TGV.
En effet, la seule «richesse» de la compagnie Air Lib réside dans les 48 000 créneaux d’atterrissage et de décollage par an (slots) à l’aéroport d’Orly. En cas de liquidation ils seront redistribués à d’autres compagnies, et c’est là que les appétits s’aiguisent. Air France devrait récupérer à elle seule la moitié de ces créneaux de vol. Mais les compagnies à bas coûts qui s’implantent avec succès en France sont également demandeuses de droits à partir des aéroports parisiens pour se développer. Easyjet, Buzz, Corsair, entre autres, seraient candidats.
A lire également :
Air Lib: la guerre du ciel fait une victime de plus
L'édito économique de Norbert Navarro (07/02/2003).
Toutefois, les dirigeants et les 3 200 salariés d’Air Lib ne peuvent se résoudre à jeter l’éponge avant d’avoir tenté l’impossible. Le PDG Jean-Charles Corbet s’est refusé à déposer le bilan devant le tribunal de Créteil avant la date limite du 14 février, ce qui l’aurait mis sous la protection de la justice face à ses créanciers mais aurait entamé un processus conduisant à la liquidation ou à la mise en redressement judiciaire. Le PDG a affirmé, pour justifier ce report, que des discussions étaient en cours avec d'autres investisseurs potentiels.
Pourtant, jusqu’à présent, les repreneurs de la compagnie n’étaient pas légion. Et le refus de Imca de s’engager, faute d’avoir obtenu du constructeur Airbus l’assurance de prix bas pour l’achat des A-319 destinés à renouveler une flotte vieillissante, laisse un grand vide.
L’espoir de Jean-Charles Corbet ne semble d’ailleurs que modérément partagé par le ministère des Transports. Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat, a voulu dès à présent rassurer les salariés sur leur sort en cas de disparition de la compagnie. Et le ministre Gilles de Robien a précisé que le gouvernement demanderait à la compagnie nationale Air France d’embaucher, en priorité, les salariés d’Air Lib. Ceux-ci n’y croient qu’à moitié car un précédent plan social, en 2001, portant sur AOM-Air liberté, avait fait l’objet des mêmes promesses. Or, à ce jour, ont souligné les syndicats, seulement 30% ont retrouvé un emploi. Dont, déjà, 600 à Air France.
Des droits à redistribuer
Dans l’immédiat c’est le sort des 8 000 à 10 000 passagers d’Air Lib en souffrance à Cuba, en Italie, en Algérie, à la Réunion et aux Antilles qu’il convient de régler. Les compagnies Air France et Corsair proposent d’assurer des vols supplémentaires ou d’intégrer les passagers d’Air Lib sur leurs propres vols, moyennant un réajustement tarifaire.
Le caractère désintéressé de ces compagnies, soucieuses de rapatrier les voyageurs d’Air Lib, n’est toutefois pas total lorsque, comme Air France, elles se proposent d’assurer la continuité de la desserte Paris-Perpignan ou d’augmenter le nombre de vols vers Toulouse, Nice et Toulon. Jusqu’à la SNCF qui fait savoir qu’elle dispose de places dans ses TGV.
En effet, la seule «richesse» de la compagnie Air Lib réside dans les 48 000 créneaux d’atterrissage et de décollage par an (slots) à l’aéroport d’Orly. En cas de liquidation ils seront redistribués à d’autres compagnies, et c’est là que les appétits s’aiguisent. Air France devrait récupérer à elle seule la moitié de ces créneaux de vol. Mais les compagnies à bas coûts qui s’implantent avec succès en France sont également demandeuses de droits à partir des aéroports parisiens pour se développer. Easyjet, Buzz, Corsair, entre autres, seraient candidats.
A lire également :
Air Lib: la guerre du ciel fait une victime de plus
L'édito économique de Norbert Navarro (07/02/2003).
par Francine Quentin
Article publié le 07/02/2003