Irak
Nouvelles manifestations contre la guerre
A la suite de l’appel des étudiants américains à organiser des manifestations contre la guerre en Irak, les pacifistes de nombreux pays se sont réunis mercredi. Dans le même temps, le pape Jean-Paul II a envoyé un émissaire auprès du président américain George W. Bush pour tenter de le convaincre de ne pas déclencher les hostilités contre Bagdad. Malgré cette mobilisation en faveur de la diplomatie, les Américains continuent à renforcer leur dispositif militaire autour de l’Irak en vue d’un conflit qui semble de plus en plus inévitable.
Plusieurs milliers de collégiens et d’étudiants australiens ont ouvert le bal mercredi. Ils ont manifesté à Sydney mais aussi dans d’autres villes du pays, Adélaïde, Perth, Hobart ou Canberra, pour protester contre les velléités américaines de déclencher un conflit avec l’Irak. Ces jeunes Australiens ont mis en cause la politique de leur gouvernement et la participation de leur pays à un éventuel conflit que le Premier ministre John Howard envisage très sérieusement.
«Des livres, pas de guerre». Ce cri de ralliement a été entendu dans les rues australiennes mais aussi dans celles de nombreux autres pays, notamment en Europe. Les collégiens suisses se sont mobilisés et ont défilé dans la matinée. En Espagne, le plus gros rassemblement a eu lieu à Madrid. Les manifestants étaient 30 000 selon les organisateurs, et ont scandé des slogans hostiles à George W. Bush mais aussi José Maria Aznar, le chef du gouvernement espagnol qui a apporté son soutien à la politique américaine. En France, soixante-dix organisations ont appelé à manifester dans les rues des plus grandes villes : Paris mais aussi Lyon, Marseille, Bordeaux, Nice, Toulon…
En Egypte, une foule estimée par les observateurs à plusieurs centaines de milliers de personnes, a commencé dès le début de la matinée à défiler au Caire pour apporter son soutien à l’Irak et à la Palestine. Des élèves des écoles religieuses, des jeunes filles voilées faisaient partie du cortège dans lequel se trouvaient aussi des employés qui portaient les banderoles de leurs entreprises. Le rassemblement principal a eu lieu autour du Stade de la ville mais les manifestants ont exceptionnellement été autorisés à défiler dans les rues du Caire. Cette manifestation organisée en présence de représentants du parti au pouvoir, le Parti national démocratique, et du gouvernement, avait aussi pour objectif de soutenir le régime du président Moubarak.
Aux Etats-Unis, un certain nombre de voix discordantes se font aussi entendre. Les étudiants ont lancé un mouvement de protestation contre la politique de George W. Bush en appelant à manifester contre la guerre, ce mercredi dans les campus. Des poètes américains ont pris une initiative qui a trouvé un écho dans d’autres pays et vont présenter au Congrès une supplique composée de plus de 13 000 poèmes pour faire part de leur opposition à la guerre. Dans le même temps des parlementaires, comme le sénateur Edward Kennedy, ont pris position contre une intervention militaire en Irak et ont mis en garde contre ses conséquences.
Le pape a envoyé un émissaire à George W. Bush
C’est aussi mercredi, jour des cendres, que le pape Jean-Paul II a lancé un nouvel appel en faveur de la paix en invitant «tous les chrétiens à implorer un avenir de paix et de justice pour tous» et en leur demandant de consacrer cette journée «à la prière et au jeûne» dans l’espoir «d’éviter à l’humanité un autre conflit dramatique», lorsqu’il s’est adressé aux 6500 fidèles présents sur la place Saint-Pierre de Rome. Le pape qui a exprimé à plusieurs reprises son opposition à une guerre en Irak a envoyé un émissaire aux Etats-Unis, le cardinal Pio Laghi, pour essayer de convaincre George W. Bush de renoncer à ses projets belliqueux. Les deux hommes doivent s’entretenir mercredi mais l’envoyé du souverain pontife n’a que peu de chance d’obtenir un revirement de la position du président américain. Ari Fleisher, le porte-parole de George W. Bush, a été très explicite sur ce point en expliquant avant l’arrivée du cardinal Laghi, que le président l’écouterait avec attention mais qu’il rejetait les arguments «moraux» du Vatican et en rappelant que, selon lui, «d’un point de vue moral, le pire qui pourrait arriver aux Etats-Unis est qu’une arme de destruction massive soit utilisée contre le pays». Cela n’a pas entamé la détermination de l’émissaire du pape qui a déclaré : «Je suis en mission de paix et je ne considère pas que la guerre soit inévitable».
Les Etats-Unis continuent pourtant, coûte que coûte, à préparer une intervention militaire. Ils ont annoncé qu’ils avaient désormais déployé 230 000 hommes dans la région et que 60 000 soldats supplémentaires étaient mobilisés pour venir renforcer les effectifs en cas de guerre. Des bombardiers B-2 ont aussi été acheminés. Et un sixième porte-avions, le Nimitz, a appareillé lundi pour le Golfe.
Dans ce contexte de plus en plus tendu, le régime irakien a fait défiler dans les rues de Bagdad des policiers en armes et une centaine de kamikazes, vêtus de linceuls blancs, symboles de la détermination affichée par les autorités à résister à une offensive américaine. Le ministre irakien de l’Intérieur a d’ailleurs résumé de manière très imagée l’état d’esprit des partisans de Saddam Hussein : «Nous nous sommes engagés auprès du président à mourir en martyrs et à transformer le sol de l’Irak en cimetière pour les envahisseurs… Nous allons combattre les agresseurs avec nos mains, nos dents, nos poignards, et nos bâtons s’il le faut».
«Des livres, pas de guerre». Ce cri de ralliement a été entendu dans les rues australiennes mais aussi dans celles de nombreux autres pays, notamment en Europe. Les collégiens suisses se sont mobilisés et ont défilé dans la matinée. En Espagne, le plus gros rassemblement a eu lieu à Madrid. Les manifestants étaient 30 000 selon les organisateurs, et ont scandé des slogans hostiles à George W. Bush mais aussi José Maria Aznar, le chef du gouvernement espagnol qui a apporté son soutien à la politique américaine. En France, soixante-dix organisations ont appelé à manifester dans les rues des plus grandes villes : Paris mais aussi Lyon, Marseille, Bordeaux, Nice, Toulon…
En Egypte, une foule estimée par les observateurs à plusieurs centaines de milliers de personnes, a commencé dès le début de la matinée à défiler au Caire pour apporter son soutien à l’Irak et à la Palestine. Des élèves des écoles religieuses, des jeunes filles voilées faisaient partie du cortège dans lequel se trouvaient aussi des employés qui portaient les banderoles de leurs entreprises. Le rassemblement principal a eu lieu autour du Stade de la ville mais les manifestants ont exceptionnellement été autorisés à défiler dans les rues du Caire. Cette manifestation organisée en présence de représentants du parti au pouvoir, le Parti national démocratique, et du gouvernement, avait aussi pour objectif de soutenir le régime du président Moubarak.
Aux Etats-Unis, un certain nombre de voix discordantes se font aussi entendre. Les étudiants ont lancé un mouvement de protestation contre la politique de George W. Bush en appelant à manifester contre la guerre, ce mercredi dans les campus. Des poètes américains ont pris une initiative qui a trouvé un écho dans d’autres pays et vont présenter au Congrès une supplique composée de plus de 13 000 poèmes pour faire part de leur opposition à la guerre. Dans le même temps des parlementaires, comme le sénateur Edward Kennedy, ont pris position contre une intervention militaire en Irak et ont mis en garde contre ses conséquences.
Le pape a envoyé un émissaire à George W. Bush
C’est aussi mercredi, jour des cendres, que le pape Jean-Paul II a lancé un nouvel appel en faveur de la paix en invitant «tous les chrétiens à implorer un avenir de paix et de justice pour tous» et en leur demandant de consacrer cette journée «à la prière et au jeûne» dans l’espoir «d’éviter à l’humanité un autre conflit dramatique», lorsqu’il s’est adressé aux 6500 fidèles présents sur la place Saint-Pierre de Rome. Le pape qui a exprimé à plusieurs reprises son opposition à une guerre en Irak a envoyé un émissaire aux Etats-Unis, le cardinal Pio Laghi, pour essayer de convaincre George W. Bush de renoncer à ses projets belliqueux. Les deux hommes doivent s’entretenir mercredi mais l’envoyé du souverain pontife n’a que peu de chance d’obtenir un revirement de la position du président américain. Ari Fleisher, le porte-parole de George W. Bush, a été très explicite sur ce point en expliquant avant l’arrivée du cardinal Laghi, que le président l’écouterait avec attention mais qu’il rejetait les arguments «moraux» du Vatican et en rappelant que, selon lui, «d’un point de vue moral, le pire qui pourrait arriver aux Etats-Unis est qu’une arme de destruction massive soit utilisée contre le pays». Cela n’a pas entamé la détermination de l’émissaire du pape qui a déclaré : «Je suis en mission de paix et je ne considère pas que la guerre soit inévitable».
Les Etats-Unis continuent pourtant, coûte que coûte, à préparer une intervention militaire. Ils ont annoncé qu’ils avaient désormais déployé 230 000 hommes dans la région et que 60 000 soldats supplémentaires étaient mobilisés pour venir renforcer les effectifs en cas de guerre. Des bombardiers B-2 ont aussi été acheminés. Et un sixième porte-avions, le Nimitz, a appareillé lundi pour le Golfe.
Dans ce contexte de plus en plus tendu, le régime irakien a fait défiler dans les rues de Bagdad des policiers en armes et une centaine de kamikazes, vêtus de linceuls blancs, symboles de la détermination affichée par les autorités à résister à une offensive américaine. Le ministre irakien de l’Intérieur a d’ailleurs résumé de manière très imagée l’état d’esprit des partisans de Saddam Hussein : «Nous nous sommes engagés auprès du président à mourir en martyrs et à transformer le sol de l’Irak en cimetière pour les envahisseurs… Nous allons combattre les agresseurs avec nos mains, nos dents, nos poignards, et nos bâtons s’il le faut».
par Valérie Gas
Article publié le 05/03/2003