Iran
Déroute des réformateurs aux municipales
C’est une déroute cuisante pour les réformateurs, qui ont perdu non seulement le contrôle du conseil municipal de Téhéran mais aussi des autres grandes villes du pays comme Machhad, Ispahan, Shiraz, Tabriz et même la ville religieuse de Qom, où ils avaient la majorité du conseil municipal.
De notre correspondant à Téhéran
Cette déroute va affaiblir les réformateurs qui avaient présenté ces élections comme les plus libres du pays. En effet, ils avaient présenté ces élections comme les plus libres du pays car elles ont été organisées sans l’intervention du Conseil de surveillance (conservateur), qui supervise les élections législatives et présidentielles et a rejeté par le passé de nombreux candidats réformateurs.
La déroute des réformateurs signifie une grande déception des partisans du président Khatami incapable à leurs yeux de concrétiser les changements promis et souhaité. Selon le vice-président du parlement iranien Mohammad Reza Khatami, sur les 41 millions d’électeurs iraniens, seuls 16 millions se sont déplacés pour aller voter vendredi. «Trente-neuf pour cent des électeurs ont participé aux municipales, ce qui est un chiffre acceptable si nous le comparons aux autres pays, mais nous ne pouvons pas passer sous silence la baisse considérable de la participation des électeurs dans les grandes villes», a déclaré Mohammad Reza Khatami. Il y a quatre ans, lors des municipales de 1999, 64,4% des électeurs avaient participé au scrutin. «Tous les organes du pouvoir sont responsables de cette désaffection (...) Il faut chercher à comprendre pourquoi 25 millions de personnes n'ont pas participé au scrutin (...) Si nous n'entendons pas ce signal d'alarme, demain il sera trop tard», a-t-il ajouté.
le message de l'abstention
A Téhéran, selon les derniers chiffres encore partiels mais presque définitifs, sur plus de 4,6 millions d’électeurs, seuls un peu plus de 550 000 personnes sont allé voter, ce qui représente moins de 12% des électeurs. «Nous acceptons notre défaite, qui rend le chemin des réformes plus long et plus difficile», a affirmé le député réformateur Ali Shakourirad, dirigeant du Front de la participation, principal parti réformateur au parlement, dirigé par Mohammad Reza Khatami, le frère du président iranien. Le Front de la participation est considéré comme le principal perdant de ces élections. Cette défaite affaiblit d'autant la position du président Khatami. «Les réformateurs doivent comprendre qu'ils ne peuvent pas constamment appeler les gens à aller voter et mener une politique timorée qui ne répond pas à leurs demandes», a affirmé un journaliste réformateur qui a requis l'anonymat. Pour les réformateurs, il sera désormais très difficile de remonter la pente. Affaiblis face aux conservateurs, ils auront encore plus de mal à mettre en œuvre leurs réformes.
Pour de nombreux observateurs, c'est le message de l'abstention, en particulier dans les grandes villes, qui est encore plus significatif que la déroute des réformateurs. En effet, dans les grandes villes du pays, la participation varie entre 12% (Téhéran, Ispahan) et 15% (Machhad). Ainsi, à Téhéran, plus d'un million d'électeurs ont boudé les urnes par rapport aux municipales de 1999. Les électeurs se sont mobilisés dans les campagnes et les petites villes, où le vote n’a pas de signification politique mais aussi dans les régions où il y a des minorités ethniques et religieuses. Ainsi à Ahwaz, la totalité des élus du conseil municipal sont des arabophones.
Pour les député réformateurs, «les gens ne sont pas allés voter car ils sont arrivés à cette conclusion que leur vote n'avait aucune influence (dans les décisions du pouvoir) pour tenir compte de leurs demandes légitimes (...) c'est un message très négatif pour le pouvoir». Il n’empêche. Les conservateurs pourraient être tentés d’accentuer encore davantage sur les réformateurs le président Khatami, qui sortent affaiblis du scrutin.
Cette déroute va affaiblir les réformateurs qui avaient présenté ces élections comme les plus libres du pays. En effet, ils avaient présenté ces élections comme les plus libres du pays car elles ont été organisées sans l’intervention du Conseil de surveillance (conservateur), qui supervise les élections législatives et présidentielles et a rejeté par le passé de nombreux candidats réformateurs.
La déroute des réformateurs signifie une grande déception des partisans du président Khatami incapable à leurs yeux de concrétiser les changements promis et souhaité. Selon le vice-président du parlement iranien Mohammad Reza Khatami, sur les 41 millions d’électeurs iraniens, seuls 16 millions se sont déplacés pour aller voter vendredi. «Trente-neuf pour cent des électeurs ont participé aux municipales, ce qui est un chiffre acceptable si nous le comparons aux autres pays, mais nous ne pouvons pas passer sous silence la baisse considérable de la participation des électeurs dans les grandes villes», a déclaré Mohammad Reza Khatami. Il y a quatre ans, lors des municipales de 1999, 64,4% des électeurs avaient participé au scrutin. «Tous les organes du pouvoir sont responsables de cette désaffection (...) Il faut chercher à comprendre pourquoi 25 millions de personnes n'ont pas participé au scrutin (...) Si nous n'entendons pas ce signal d'alarme, demain il sera trop tard», a-t-il ajouté.
le message de l'abstention
A Téhéran, selon les derniers chiffres encore partiels mais presque définitifs, sur plus de 4,6 millions d’électeurs, seuls un peu plus de 550 000 personnes sont allé voter, ce qui représente moins de 12% des électeurs. «Nous acceptons notre défaite, qui rend le chemin des réformes plus long et plus difficile», a affirmé le député réformateur Ali Shakourirad, dirigeant du Front de la participation, principal parti réformateur au parlement, dirigé par Mohammad Reza Khatami, le frère du président iranien. Le Front de la participation est considéré comme le principal perdant de ces élections. Cette défaite affaiblit d'autant la position du président Khatami. «Les réformateurs doivent comprendre qu'ils ne peuvent pas constamment appeler les gens à aller voter et mener une politique timorée qui ne répond pas à leurs demandes», a affirmé un journaliste réformateur qui a requis l'anonymat. Pour les réformateurs, il sera désormais très difficile de remonter la pente. Affaiblis face aux conservateurs, ils auront encore plus de mal à mettre en œuvre leurs réformes.
Pour de nombreux observateurs, c'est le message de l'abstention, en particulier dans les grandes villes, qui est encore plus significatif que la déroute des réformateurs. En effet, dans les grandes villes du pays, la participation varie entre 12% (Téhéran, Ispahan) et 15% (Machhad). Ainsi, à Téhéran, plus d'un million d'électeurs ont boudé les urnes par rapport aux municipales de 1999. Les électeurs se sont mobilisés dans les campagnes et les petites villes, où le vote n’a pas de signification politique mais aussi dans les régions où il y a des minorités ethniques et religieuses. Ainsi à Ahwaz, la totalité des élus du conseil municipal sont des arabophones.
Pour les député réformateurs, «les gens ne sont pas allés voter car ils sont arrivés à cette conclusion que leur vote n'avait aucune influence (dans les décisions du pouvoir) pour tenir compte de leurs demandes légitimes (...) c'est un message très négatif pour le pouvoir». Il n’empêche. Les conservateurs pourraient être tentés d’accentuer encore davantage sur les réformateurs le président Khatami, qui sortent affaiblis du scrutin.
par Siavosh Ghazi
Article publié le 02/03/2003