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Epidémie

Flambée de grippe en Asie

Après la mort d’un homme d’affaires des suites d’une pneumonie atypique, vraisemblablement une complication de la grippe, et la détection d’un nombre significatif de cas au Vietnam, à Hong Kong et dans une province de Chine, l’Organisation mondiale de la Santé a lancé une alerte mondiale pour éviter la propagation d’une flambée épidémique.
Des cellules de crise ont été mises en place au Vietnam et à Hong Kong après le décès d’un Américain de 48 ans, atteint d’une forme rare et sévère de pneumonie. Cet homme d’affaires a eu les premiers symptômes d’une grippe (fièvre, céphalées, irritation de la gorge, douleurs musculaires) alors qu’il se trouvait à Hanoï où il a été hospitalisé à l’hôpital français, le 26 février. Il a ensuite été transporté à Hong Kong à cause d’une aggravation de son état et de l’apparition d’un syndrome respiratoire aigu d’origine inconnue. Il est mort après son arrivée à l’hôpital Prince of Wales. Avant de se rendre au Vietnam, l’homme avait transité par le sud de la Chine et notamment par Shanghai.

Pour le moment, il s’agit du seul décès attribué à cette pneumonie atypique. Mais d’autres personnes sont atteintes des mêmes symptômes. Il s’agirait essentiellement, pour le moment, de membres du personnel hospitalier, 34 à Hanoï et 43 à Hong Kong. Certains se trouveraient même dans un état grave.

Aucune indication ne permet de dire que cette flambée s’est étendue à la population locale. Mais les autorités sanitaires ont commencé à mener des investigations pour s’en assurer. Par contre, neuf malades ont aussi été diagnostiqués à Singapour. Trois d’entre eux ont effectués des séjours récents à Hong Kong et ont eu des contacts avec les six autres à leur retour.

250 000 morts par an

La cause de cette flambée épidémique n’a pas été déterminée pour le moment. Mais 305 cas de pneumonie atypique, dont 5 mortels, ont déjà été signalés dans la province chinoise de Canton, voisine de Hong Kong, au mois de février. Les liens entre les foyers n’ont pas été établis pour l’instant. De même, les autorités sanitaires n’ont pas relié la flambée actuelle avec les cas de grippe aviaire, qui se transmet de l’oiseau à l’homme, déclarés à Hong Kong le 19 février. Des informations précises ne pourront être fournies que lorsque les résultats des tests comparatifs effectués sur des échantillons prélevés sur les malades seront disponibles.

La grippe est provoquée par un virus extrêmement contagieux qui se transmet par les voies aériennes lorsque l’on se trouve, par exemple, en contact avec un malade qui tousse. La plupart du temps, le virus de la grippe qui attaque le nez, les bronches, la gorge, disparaît en deux semaines et les malades n’ont pas besoin de traitement, excepté pour soigner les symptômes comme la fièvre. Mais certaines complications graves peuvent apparaître (pneumonie) et provoquer la mort. Les personnes âgées et les malades chroniques, dont le système immunitaire est affaibli, sont les principaux groupes à risque chez lesquels la grippe peut être la plus dangereuse et nécessiter une hospitalisation. Chaque année, ce virus est responsable de 3 à 5 millions de cas graves et provoque environ 250 000 décès. Le virus se propage plus facilement lorsque le temps est froid et sec. C’est pourquoi il atteint généralement les zones tempérées pendant l’hiver.

Les antibiotiques ne sont pas efficaces contre la grippe. Ils ne sont utiles que dans les cas de complications graves pour éviter des surinfections. La meilleure méthode de lutte reste donc la prévention grâce au vaccin, dont la composition est modifiée chaque année en fonction de l’apparition de nouvelles souches. En cas de flambée épidémique, il est d’ailleurs utilisé pour limiter la propagation du virus. L’isolement des malades fait aussi partie des méthodes employées pour empêcher les contaminations. L’alerte lancée par l’Organisation mondiale de la Santé est destinée à prévenir les autorités sanitaires des dangers et à recommander la déclaration de tous les cas suspects pour identifier les foyers et mettre en œuvre le plus rapidement possible les mesures nécessaires.



par Valérie  Gas

Article publié le 14/03/2003