Proche-Orient
Arafat annonce la nomination d'un Premier ministre
S’il accepte la proposition de Yasser Arafat, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, pourrait devenir le Premier ministre palestinien. Lors de la réunion du Conseil central de l’Organisation de libération de la Palestine (CCOLP), sa nomination a été approuvée. Reste à définir les prérogatives de ce poste, une étape avant laquelle le principal intéressé ne veut pas donner de réponse. Cette annonce arrive dans un contexte extrêmement tendu après la liquidation de l’un des fondateurs du Hamas, Ibrahim Al-Makadmeh, par l’armée israélienne en riposte aux derniers attentats à Haïfa et en Cisjordanie.
Yasser Arafat et Mahmoud Abbas, qui occupe actuellement le poste de secrétaire général du comité exécutif de l’OLP, se sont rencontrés plusieurs fois ces derniers jours pour discuter de la répartition des pouvoirs entre le président de l’Autorité palestinienne et celui qui occupera le poste de Premier ministre, dont la création a été approuvée samedi par les membres du Conseil central de l’OLP, réunis à Rammallah. Mahmoud Abbas a, en effet, déclaré qu’il n’accepterait pas la proposition s’il s’agissait d’un poste «formel» et qu’il ne donnerait donc pas sa réponse avant que les «tâches et prérogatives» du futur Premier ministre aient été définies clairement. Ce qui devrait être fait lors de la réunion du Conseil législatif palestinien (CLP), lundi.
Yasser Arafat n’a consenti à la création de ce nouveau poste au sein de l’Autorité palestinienne que contraint et forcé, sous la pression des Etats-Unis et des Européens, soucieux de permettre la relance des négociations avec Israël en trouvant un nouvel interlocuteur pour l’Etat hébreu qui refuse de discuter avec le président palestinien. De ce point de vue Abou Mazen est le candidat idéal. Il bénéficie d’une réputation d’homme modéré, partisan d’une solution négociée avec Israël, qui lui vaut le respect à la fois de l’élite palestinienne et des responsables internationaux. Co-fondateur du Fatha avec Yasser Arafat, il a aussi été l’un des artisans des accords de paix israélo-palestiniens d’Oslo en 1993. Actuellement, il prône l’arrêt de l’intifada armée et l’abandon des attaques contre les civils. Une position appréciée par les autorités israéliennes.
Le Hamas crie vengeance
Shimon Peres et Ariel Sharon se sont d’ailleurs félicités du choix d’Abou Mazen comme futur Premier ministre, tout en restant lucides sur les changements qui pouvaient découler de cette nomination. «Le défi qui se présente à lui sera de doter les Palestiniens d’un pouvoir central susceptible de contrôler, en premier lieu, les divers mouvements armés, les fonds et la politique. S’il y parvient, nous aurons un interlocuteur. Sinon, la situation chaotique prévalant actuellement chez les Palestiniens se poursuivra au détriment des deux peuples», a affirmé Shimon Peres.
Sur le terrain, en effet, l’heure n’est pas du tout à l’apaisement. En représailles aux deux derniers attentats palestiniens qui ont fait une vingtaine de morts à Haïfa et en Cisjordanie, l’armée israélienne a mené une opération ciblée contre le chef des services de sécurité du Hamas, Ibrahim Al-Makadmeh. Deux hélicoptères israéliens ont tiré, samedi, sur sa voiture qui circulait à Gaza. Il a été tué sur le coup. La liquidation de Makadmeh a provoqué une vague de colère dans la population palestinienne. Soixante-dix mille personnes ont assisté à ses funérailles. Et les Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont promis de se venger en attaquant les dirigeants politiques d’Israël. Le ministre de la Défense de l’Etat hébreu, Shaoul Mofaz, a quant à lui, a justifié l’élimination de Makadmeh en déclarant qu’il «était impliqué jusqu’au cou dans la planification de centaines d’attentats terroristes» et avait «sur les mains le sang de nombreux Israéliens innocents».
Dans un tel contexte, la proposition faite par Yasser Arafat aux factions palestiniennes, lors de son discours devant le Conseil central de l’OLP, d’observer «une trêve d’un an» a peu de chance d’être suivie.
Yasser Arafat n’a consenti à la création de ce nouveau poste au sein de l’Autorité palestinienne que contraint et forcé, sous la pression des Etats-Unis et des Européens, soucieux de permettre la relance des négociations avec Israël en trouvant un nouvel interlocuteur pour l’Etat hébreu qui refuse de discuter avec le président palestinien. De ce point de vue Abou Mazen est le candidat idéal. Il bénéficie d’une réputation d’homme modéré, partisan d’une solution négociée avec Israël, qui lui vaut le respect à la fois de l’élite palestinienne et des responsables internationaux. Co-fondateur du Fatha avec Yasser Arafat, il a aussi été l’un des artisans des accords de paix israélo-palestiniens d’Oslo en 1993. Actuellement, il prône l’arrêt de l’intifada armée et l’abandon des attaques contre les civils. Une position appréciée par les autorités israéliennes.
Le Hamas crie vengeance
Shimon Peres et Ariel Sharon se sont d’ailleurs félicités du choix d’Abou Mazen comme futur Premier ministre, tout en restant lucides sur les changements qui pouvaient découler de cette nomination. «Le défi qui se présente à lui sera de doter les Palestiniens d’un pouvoir central susceptible de contrôler, en premier lieu, les divers mouvements armés, les fonds et la politique. S’il y parvient, nous aurons un interlocuteur. Sinon, la situation chaotique prévalant actuellement chez les Palestiniens se poursuivra au détriment des deux peuples», a affirmé Shimon Peres.
Sur le terrain, en effet, l’heure n’est pas du tout à l’apaisement. En représailles aux deux derniers attentats palestiniens qui ont fait une vingtaine de morts à Haïfa et en Cisjordanie, l’armée israélienne a mené une opération ciblée contre le chef des services de sécurité du Hamas, Ibrahim Al-Makadmeh. Deux hélicoptères israéliens ont tiré, samedi, sur sa voiture qui circulait à Gaza. Il a été tué sur le coup. La liquidation de Makadmeh a provoqué une vague de colère dans la population palestinienne. Soixante-dix mille personnes ont assisté à ses funérailles. Et les Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont promis de se venger en attaquant les dirigeants politiques d’Israël. Le ministre de la Défense de l’Etat hébreu, Shaoul Mofaz, a quant à lui, a justifié l’élimination de Makadmeh en déclarant qu’il «était impliqué jusqu’au cou dans la planification de centaines d’attentats terroristes» et avait «sur les mains le sang de nombreux Israéliens innocents».
Dans un tel contexte, la proposition faite par Yasser Arafat aux factions palestiniennes, lors de son discours devant le Conseil central de l’OLP, d’observer «une trêve d’un an» a peu de chance d’être suivie.
par Valérie Gas
Article publié le 09/03/2003