Guerre en Irak
Des premières frappes limitées
L’intervention militaire contre l’Irak a commencé dans le nuit de mercredi à jeudi. La capitale, Bagdad, a été la cible de trois vagues de bombardements entre 2h35 (TU) et 3h35. Les missiles américains ont été lancés sur des cibles précises situées à la périphérie sud et sud-est de la ville. D’autres sites ont, semble-t-il, aussi été visés dans le pays. Selon les autorités irakiennes, ces premiers raids auraient fait un mort et plusieurs blessés parmi les civils.
Il n’y a pas eu de bombardements massifs pour la première nuit de l’offensive militaire américaine contre l’Irak mais des tirs de missiles de croisière sur des cibles que les Américains ont qualifié «d’opportunité». L’objectif annoncé étant d’atteindre Saddam Hussein ou ses proches, dont la présence aurait été signalée par les services de renseignement dans la banlieue de Bagdad, et de tenter ainsi de décapiter le régime irakien. Pour les responsables du Pentagone, il ne s’agit pas du «jour A» de l’offensive. En d’autres termes, les Américains en sont aux prémices d’une intervention qui devrait prendre plus d’ampleur dans les jours qui viennent.
A 2h35, les sirènes ont retenti à Bagdad et les premières explosions ont embrasé le ciel. La capitale irakienne a vécu deux autres vagues de bombardements à peu près semblables dans un laps de temps assez rapproché puisque les troisièmes bombardements ont eu lieu aux alentours de 3h35. Chaque série de tirs a duré une quinzaine de minutes et a provoqué des boules de feu et des nuages de fumée que les habitants de la ville ont pu observer. Une autre alerte a néanmoins eu lieu plus tard vers 5h00 (TU). Le centre-ville a été épargné. Les objectifs étaient situés dans les quartiers périphériques du sud et du sud-est de Bagdad. La DCA irakienne a riposté à ces attaques.
Les missiles ont été tirés, selon le Pentagone, à partir de porte-avions et de sous-marins américains qui se trouvent en mer Rouge. Pour le moment, aucune information sur les dégâts occasionnés par ces attaques contre la capitale irakienne n’est disponible.
Décapiter le régime
Peu après les bombardements, Saddam Hussein est apparu en uniforme à la télévision pour lire un discours. Il a demandé au peuple irakien de résister «aux envahisseurs» et lui a promis la victoire contre «le diable». Rien ne permet de savoir s’il s’agissait d’un enregistrement ou d’une intervention en direct du leader irakien. Le fils de Raïs, Oudaï, est ensuite intervenu à la radio pour demander aux miliciens, les Fedayine, de se préparer au martyre pour défendre leur pays. Et le ministre de l’Information Mohamed Saïd al-Sahhaf a fait une déclaration télévisée dans laquelle il a dénoncé une «agression flagrante» et traité les Américains de «criminels» et de «mercenaires».
Bagdad n’aurait pas été la seule cible de cette première nuit de bombardement. Les sirènes d’alerte ont retenti à Mossoul, la principale ville du nord du pays. Et selon les autorités irakiennes, une personne aurait été tuée près du poste frontière de Rotba, proche de la Jordanie. Plusieurs autres civils auraient été blessés dans un bâtiment de la télévision nationale situé dans la province d’Al-Anbar, à 100 kilomètres à l’ouest de Bagdad.
La réaction irakienne au début de l’offensive américaine a été très limitée. Six missiles, identifiés comme des Scud par les Koweitiens [une information démentie par les Irakiens qui nient en posséder], ont été tirés sur le nord du Koweït dans le courant de la matinée de jeudi mais n’ont fait aucune victime. L’un d’entre eux a d’ailleurs été intercepté par un missile anti-missile Patriot avant d’atteindre sa cible. Les soldats américains qui se trouvaient dans les zones des impacts ont néanmoins revêtus leurs masques et leurs combinaisons par peur d’une attaque chimique qui a été démentie par la suite.
L’armée américaine a, d’autre part, annoncé que des militaires irakiens se seraient rendus sans combattre.
Alors que tous les yeux sont tournés vers l’Irak, l’armée américaine a annoncé qu’elle avait lancé une opération contre les extrémistes islamistes au sud de l’Afghanistan dans la zone de Kandahar, ex-fief des Taliban. Cette opération baptisée «Frappe vaillante» regroupe un millier d’hommes, parmi lesquels des militaires des forces spéciales américaines et des troupes des membres de la coalition internationale, renforcés par des moyens aériens. L’objectif est de faire la chasse à des éléments d’Al-Qaïda localisés dans cette région. L’armée américaine a précisé que cette opération était prévue de longue date et n’avait donc pas de lien direct avec l’offensive qui vient de débuter contre l’Irak.
Ecouter également :
Le témoignage de Warka, une habitante de Bagdad
Warka au micro de Catherine Monnet, 20/03/2003, 2'54
A 2h35, les sirènes ont retenti à Bagdad et les premières explosions ont embrasé le ciel. La capitale irakienne a vécu deux autres vagues de bombardements à peu près semblables dans un laps de temps assez rapproché puisque les troisièmes bombardements ont eu lieu aux alentours de 3h35. Chaque série de tirs a duré une quinzaine de minutes et a provoqué des boules de feu et des nuages de fumée que les habitants de la ville ont pu observer. Une autre alerte a néanmoins eu lieu plus tard vers 5h00 (TU). Le centre-ville a été épargné. Les objectifs étaient situés dans les quartiers périphériques du sud et du sud-est de Bagdad. La DCA irakienne a riposté à ces attaques.
Les missiles ont été tirés, selon le Pentagone, à partir de porte-avions et de sous-marins américains qui se trouvent en mer Rouge. Pour le moment, aucune information sur les dégâts occasionnés par ces attaques contre la capitale irakienne n’est disponible.
Décapiter le régime
Peu après les bombardements, Saddam Hussein est apparu en uniforme à la télévision pour lire un discours. Il a demandé au peuple irakien de résister «aux envahisseurs» et lui a promis la victoire contre «le diable». Rien ne permet de savoir s’il s’agissait d’un enregistrement ou d’une intervention en direct du leader irakien. Le fils de Raïs, Oudaï, est ensuite intervenu à la radio pour demander aux miliciens, les Fedayine, de se préparer au martyre pour défendre leur pays. Et le ministre de l’Information Mohamed Saïd al-Sahhaf a fait une déclaration télévisée dans laquelle il a dénoncé une «agression flagrante» et traité les Américains de «criminels» et de «mercenaires».
Bagdad n’aurait pas été la seule cible de cette première nuit de bombardement. Les sirènes d’alerte ont retenti à Mossoul, la principale ville du nord du pays. Et selon les autorités irakiennes, une personne aurait été tuée près du poste frontière de Rotba, proche de la Jordanie. Plusieurs autres civils auraient été blessés dans un bâtiment de la télévision nationale situé dans la province d’Al-Anbar, à 100 kilomètres à l’ouest de Bagdad.
La réaction irakienne au début de l’offensive américaine a été très limitée. Six missiles, identifiés comme des Scud par les Koweitiens [une information démentie par les Irakiens qui nient en posséder], ont été tirés sur le nord du Koweït dans le courant de la matinée de jeudi mais n’ont fait aucune victime. L’un d’entre eux a d’ailleurs été intercepté par un missile anti-missile Patriot avant d’atteindre sa cible. Les soldats américains qui se trouvaient dans les zones des impacts ont néanmoins revêtus leurs masques et leurs combinaisons par peur d’une attaque chimique qui a été démentie par la suite.
L’armée américaine a, d’autre part, annoncé que des militaires irakiens se seraient rendus sans combattre.
Alors que tous les yeux sont tournés vers l’Irak, l’armée américaine a annoncé qu’elle avait lancé une opération contre les extrémistes islamistes au sud de l’Afghanistan dans la zone de Kandahar, ex-fief des Taliban. Cette opération baptisée «Frappe vaillante» regroupe un millier d’hommes, parmi lesquels des militaires des forces spéciales américaines et des troupes des membres de la coalition internationale, renforcés par des moyens aériens. L’objectif est de faire la chasse à des éléments d’Al-Qaïda localisés dans cette région. L’armée américaine a précisé que cette opération était prévue de longue date et n’avait donc pas de lien direct avec l’offensive qui vient de débuter contre l’Irak.
Ecouter également :
Le témoignage de Warka, une habitante de Bagdad
Warka au micro de Catherine Monnet, 20/03/2003, 2'54
par Valérie Gas
Article publié le 20/03/2003