Aviation
Les compagnies aériennes menacées par la guerre
Les compagnies aériennes modifient leurs plans de vol pour s’adapter à la guerre. Cette crise intervient à un moment où elles sont en pleine difficulté financière, en particulier les compagnies américaines.
Depuis quelques jours, les rotations se sont multipliées pour évacuer les Koweïtiens et les égyptiens du Koweït, vers le Caire, ou encore pour rapatrier en Inde la main d’œuvre immigrée. Presque 50 000 Indiens ont ainsi été rapatriés par Indian Airlines et Air India dans leur pays d'origine.
Mais avant même le déclenchement de la guerre, les transporteurs aériens avaient surtout commencé à utiliser des routes de remplacement pour survoler la région, anticipant ainsi les consignes de l'OACI, l'organisation de l'aviation civile internationale, chargée de sécuriser les vols civils. Ces consignes sont de «contourner la région du Golfe par le nord et par le sud, de façon à maintenir sans danger les liaisons commerciales régionales et les liaisons entre l'Europe et l'Asie du Sud-Est».Ensuite, chaque compagnie prend ses responsabilités et décide de maintenir ou d'annuler ses liaisons habituelles.
La Kuwait Airways a ainsi suspendu jusqu’au 23 mars ses liaisons avec Beyrouth, Amman et Damas. British Airways a supprimé mardi Amman de ses plans de vols et ne relier plus Tel Aviv à Londres depuis mercredi 20 mars. Air France a également renoncé à son escale jordanienne mais ne supprime pour l’instant aucune autre liaison. La compagnie turque Turkish Airlines a suspendu ses vols vers le Koweït mais a maintenu ses autres vols au départ d’Istanbul. Les raisons de sécurité expliquent en grande partie ces ajustements mais ne les expliquent pas totalement : hormis les vols d'évacuation, la plupart des appareils volaient remplis au tiers de leur capacité. Ce qui laisse augurer, déjà, d'une nouvelle crise dans l'aérien.
Une crise profonde
Cette nouvelle crise intervient à un moment ou le transport aérien ne s'est déjà pas remis des chocs précédents, le 11 septembre bien sûr mais aussi la crise économique mondiale qui a provoqué un ralentissement de l'utilisation du transport aérien. L'exemple le plus évident, ce sont les deux compagnies américaines United Airways et US Airways, deux géants américains aujourd'hui sous la protection de la loi sur les faillites, ou encore Continental airlines, qui prévoit de supprimer encore 1200 emplois d'ici la fin de l'année.
«Nous sommes dans une situation bien plus difficile que celle où nous étions lors de la guerre du golfe en 1991», soulignait récemment à Londres James Beer, le vice-président pour l’Europe de la compagnie Amercan Airlines. Les conséquences de ce nouvel épisode dépendent bien entendu de sa durée. La compagnie australienne Qantas est la seule à avancer des chiffres: elle s'attend à une nouvelle baisse de fréquentation de 15 à 20% de ses réservations voyageurs.
Mais il y a aussi la question du prix du pétrole. Le kérosène a augmenté de 27% au cours des six derniers mois, rognant les marges des compagnies qui subissaient également une hausse des primes d'assurance et une baisse de la demande de billets. Le carburant est le deuxième poste de dépenses pour une compagnie aérienne, une progression des cours a donc un impact immédiat très fort sur les comptes. IATA, l'Association Internationale des Transporteurs Aériens, avait décidé en ce début de semaine de faire face en augmentant le prix de tous les billets de 3% à compter du 15 avril, mais aujourd'hui le pétrole baisse.
Si cette tendance se maintient et que la guerre est rapide, les compagnies n'iront pas plus mal qu'avant. En revanche si le conflit dure longtemps et provoque une flambée des cours, l'association américaine du transport aérien chiffre une perte de 4 milliards de dollars par trimestre pour les seules compagnies américaines. De quoi les couler définitivement.
Mais avant même le déclenchement de la guerre, les transporteurs aériens avaient surtout commencé à utiliser des routes de remplacement pour survoler la région, anticipant ainsi les consignes de l'OACI, l'organisation de l'aviation civile internationale, chargée de sécuriser les vols civils. Ces consignes sont de «contourner la région du Golfe par le nord et par le sud, de façon à maintenir sans danger les liaisons commerciales régionales et les liaisons entre l'Europe et l'Asie du Sud-Est».Ensuite, chaque compagnie prend ses responsabilités et décide de maintenir ou d'annuler ses liaisons habituelles.
La Kuwait Airways a ainsi suspendu jusqu’au 23 mars ses liaisons avec Beyrouth, Amman et Damas. British Airways a supprimé mardi Amman de ses plans de vols et ne relier plus Tel Aviv à Londres depuis mercredi 20 mars. Air France a également renoncé à son escale jordanienne mais ne supprime pour l’instant aucune autre liaison. La compagnie turque Turkish Airlines a suspendu ses vols vers le Koweït mais a maintenu ses autres vols au départ d’Istanbul. Les raisons de sécurité expliquent en grande partie ces ajustements mais ne les expliquent pas totalement : hormis les vols d'évacuation, la plupart des appareils volaient remplis au tiers de leur capacité. Ce qui laisse augurer, déjà, d'une nouvelle crise dans l'aérien.
Une crise profonde
Cette nouvelle crise intervient à un moment ou le transport aérien ne s'est déjà pas remis des chocs précédents, le 11 septembre bien sûr mais aussi la crise économique mondiale qui a provoqué un ralentissement de l'utilisation du transport aérien. L'exemple le plus évident, ce sont les deux compagnies américaines United Airways et US Airways, deux géants américains aujourd'hui sous la protection de la loi sur les faillites, ou encore Continental airlines, qui prévoit de supprimer encore 1200 emplois d'ici la fin de l'année.
«Nous sommes dans une situation bien plus difficile que celle où nous étions lors de la guerre du golfe en 1991», soulignait récemment à Londres James Beer, le vice-président pour l’Europe de la compagnie Amercan Airlines. Les conséquences de ce nouvel épisode dépendent bien entendu de sa durée. La compagnie australienne Qantas est la seule à avancer des chiffres: elle s'attend à une nouvelle baisse de fréquentation de 15 à 20% de ses réservations voyageurs.
Mais il y a aussi la question du prix du pétrole. Le kérosène a augmenté de 27% au cours des six derniers mois, rognant les marges des compagnies qui subissaient également une hausse des primes d'assurance et une baisse de la demande de billets. Le carburant est le deuxième poste de dépenses pour une compagnie aérienne, une progression des cours a donc un impact immédiat très fort sur les comptes. IATA, l'Association Internationale des Transporteurs Aériens, avait décidé en ce début de semaine de faire face en augmentant le prix de tous les billets de 3% à compter du 15 avril, mais aujourd'hui le pétrole baisse.
Si cette tendance se maintient et que la guerre est rapide, les compagnies n'iront pas plus mal qu'avant. En revanche si le conflit dure longtemps et provoque une flambée des cours, l'association américaine du transport aérien chiffre une perte de 4 milliards de dollars par trimestre pour les seules compagnies américaines. De quoi les couler définitivement.
par Annie Fave
Article publié le 20/03/2003