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Electronique grand public

L'ordinateur se fait cartographe

Avec les systèmes de navigation embarquée GPS, la consultation de plans et itinéraires sur le Web, la numérisation du cadastre ou le géomarketing, on est au cœur de la géomatique, résultat du mariage de la géographie et de l’informatique. Un marché à fort potentiel.
Exploiter des images satellites ou aériennes pour détecter des habitats. Faire appel à des services de logistiques d’aide médicale urgente. Analyser les corrélations potentielles entre certains problèmes de santé et l’utilisation du territoire. Cibler la clientèle pour certaines campagnes publicitaires. La géomatique qui propose une approche inédite de l’information géographique fondée sur l’informatique, est une réalité dans des secteurs comme l’aéronautique, le spatial, l’industrie ou la santé.

Pour les applications classiques de gestion du territoire (numérisation du cadastre, définition des plans d’occupation des sols, études de la population) et des gestion de réseaux (électricité, gaz, télécommunications, eau, transports, assainissement), les bases de données de géomatique sont d’un gros intérêt. Selon les études les plus sérieuses du cabinet américain Datarech, le marché de ventes mondiales de logiciels est estimé à 1,1 milliard de dollars et celui du matériel à 1,2 milliard de dollars, et environ cinq fois plus pour le service qui maintient un rythme phénoménal de croissance.

Vers une unification des bases de données

Mais aujourd’hui, la tendance de fond, c’est le développement de solutions géomatiques à l'attention du grand public comme l'explique Françoise de Blomac, rédactrice en chef d’un bulletin d’information sur la géomatique Sig La Lettre: «La géomatique est derrière la plupart des services de proximité, et notamment ceux liés à la géolocalisation via le GPS. Derrière cette application se trouve un calcul d’itinéraire, qui fait tourner des bases de données de géomatique. Les sites de cartographie dynamique intègrent également de la géomatique».

La géomatique n’est pas seulement une aide à la modélisation de l’espace réel, mais également une aide à la décision comme le précise Françoise de Blomac: «L’idée de base de la géomatique est d’avoir créé une espèce de double numérique de plus en plus précis et complet de la terre, une pseudo-réalité qui permet de modéliser l’espace réel, et de pouvoir raisonner dessus». C’est pourquoi à côté des utilisateurs traditionnels comme les urbanistes, les géomètres, les architectes et autres ingénieurs civils, forestiers, agricoles, la géomatique trouve désormais de nouveaux clients dans le secteur de l’agriculture de précision, de la gestion de véhicule d’urgence en temps réel, du géomarketing ou de la santé environnementale. Et Françoise de Blomac d’argumenter: «Grâce à des bases de données de géomatique, on peut déduire le comportement d’un moustique dans un pays, et trouver à l’avance les zones qui vont être infectées par le paludisme. Ou mettre en place des plate-formes de géomarketing pour optimiser la communication à destination d’une clientèle».

Avec la diminution des coûts et l’évolution des technologies informatiques, le cadastre a ses propres bases de données d’un projet d’urbanisme, l’Institut géographique national a ses propres bases, l’établissement bancaire qui veut optimiser son réseau d’agence également. Pour Françoise de Blomac, la multireprésentation reste la problèmatique: «On commence a avoir trop d’images numériques du monde, une vraie pagaille où les bases se superposent les unes aux autres. Une des perspectives d’évolutions pour la géomatique est d’aller vers une unification de ces bases de données qui seront spécifiques à la fois à la banque, au géomarketing et à l’urbanisme et sur lesquelles on pourra fabriquer des produits plus élaborés».



par Myriam  Berber

Article publié le 18/03/2003