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Guerre en Irak

La coalition prépare l’encerclement de Bagdad

Les forces américaines disent se préparer à encercler Bagdad. Les renforts américains en blindés et des troupes d’assaut sont en route ce dimanche pour prendre position autour de la capitale irakienne. Les Etats-Unis se félicitent des évènements de ces dernières heures, d’autant plus que le commandement central américain a annoncé avoir bombardé la résidence d’un proche du pouvoir. Un cousin du président Saddam Hussein connu pour avoir ordonné une attaque au gaz de milliers de Kurdes en 1988. Sur le théâtre des opérations, le conflit prend une autre tournure au sud. Des chars britanniques auraient réussi à entrer en masse dans le centre ville de Bassorah, selon l’agence France Presse. Dans le nord de l’Irak, un convoi des Etats-Unis aurait été victime d’un «tir ami»: une bombe américaine. De son côté, la Russie annonce que le convoi évacuant son ambassadeur en Irak a été attaqué.
C’est leur nouvel objectif : les Américains semblent se lancer ce dimanche dans le blocus de la capitale irakienne. Selon des officiers américains, les forces de la coalition se dirigeraient en plusieurs directions afin de prendre position autour de Bagdad. Des éléments de la 3ème division d'infanterie se dirige vers le nord, alors que les marines avancent du sud est vers le Tigre. De leur coté, les autorités irakiennes ont interdit à la population d'entrer ou de sortir de Bagdad entre 18h et 6 h, et ce à partir de dimanche soir. De nombreux Bagdadis avaient fui la capitale à pied ou en voiture ces derniers jours, y compris la nuit.

Bagdad a été la cible de bombardements sporadiques de la coalition américano-britannique dimanche à l’aube. A 4h, heure française, une puissante explosion a retenti dans la capitale irakienne. De nouvelles déflagrations et des tirs d'artillerie ont suivi dans le sud de l’agglomération, tandis que des explosions résonnaient dans le centre ville. La veille, les troupes américaines ont lancé une incursion de trois heures dans la capitale qui aurait fait un millier de morts parmi les troupes de Saddam Hussein, selon Washington. En fin de journée samedi, aucune trace d'une présence américaine n'était plus visible dans le centre de la capitale, tandis que les hôpitaux des quartiers ouest faisaient face à un afflux de blessés, généralement des militaires, pour la plupart dans un état grave, selon des membres de la Croix-Rouge qui travaillent sur place. Le contrôle aérien de la ville semble total: les avions militaires américains vont patrouiller en permanence au-dessus de Bagdad afin de fournir un appui aérien aux troupes américaines au sol.


Des chars britanniques dans le centre de Bassorah

L’heure est plutôt à l’optimisme pour les Américains au lendemain de cette première incursion dans Bagdad. D’autant plus qu’un haut dignitaire irakien aurait été tué à Bassorah dans le sud. Le commandement central américain a annoncé avoir bombardé la résidence d’un cousin et proche collaborateur de Saddam Hussein, Ali Hassan Al-Majid, connu pour avoir ordonné une attaque au gaz ayant tué des milliers de Kurdes en 1988. Un bombardement qui a fait des morts sans qu'on sache toutefois si Ali Hassan Al-Majid se trouvait effectivement à cet endroit.

Dans le sud de l'Irak, des chars britanniques auraient réussi à entrer dans le centre de Bassorah, selon l'agence britannique Press Association. Une incursion en masse pour les Britanniques, qui encerclent la ville du pays depuis une quinzaine de jours. Les forces engagées à Bassorah, font face à la résistance d’un millier de miliciens irakiens associés aux troupes régulières qui se sont repliées dans la ville. Dans le sud toujours, les Britanniques ont trouvé 200 cercueils contenant des restes humains cachés dans des sacs en plastique dans une base abandonnée par l'armée irakienne. La moitié de ces cercueils contiennent les dépouilles de soldats iraniens tués pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988). Selon un responsable irakien cité par la chaîne de télévision Al-Jazira, les cercueils contiennent des dépouilles de victimes irakiennes de cette guerre.

Au centre du pays, à Kerbala, ville chiite située à une centaine de kilomètres au sud de Bagdad, la 101ème division aéroportée de l'armée américaine a lancé un assaut pour la conquête de la ville. Du côté des opérations, dans le nord de l’Irak. Peschmergas et Américains sont dans les environs de Kalak, ville située entre Mossoul et Kirkouk. Ils continuent d'avancer, alors que les troupes irakiennes tentent de défendre ces villes, sous les bombardements. Pour leur part, les combattants kurdes, alliés des Etats-Unis sur ce front nord, reconnaissent que les troupes irakiennes ont mené une contre-offensive pour reprendre leurs positions perdues la veille dans le secteur de Khazer, sur la route de Mossoul.

Dans le nord du pays toujours, un convoi d’une dizaines de véhicules qui transportaient des forces spéciales américaines et des civils kurdes, a été atteint dimanche par une bombe américaine dans le nord de l’Irak. Le bilan reste encore à confirmer. Douze morts et une quarantaine de blessés, selon un journaliste de la BBC. Le jeune frère du chef du Parti démocratique kurde, Wajih Barzani, qui dirige les forces spéciales kurdes, été sérieusement blessé. Un autre convoi qui évacuait l'ambassadeur russe en Irak et son personnel diplomatique, a été victime d'une attaque ce dimanche sur la route menant de Bagdad vers la Syrie. L’attaque aurait fait plusieurs blessés, selon le ministère russe des Affaires étrangères. Les autorités russes ignorent si cette attaque a été menée par des forces irakiennes ou américano-britanniques.



par Myriam  Berber

Article publié le 06/04/2003