Epidémie
Les mesures de prévention se multiplient
Pour lutter contre l’épidémie de pneumopathie, qui a emporté lundi sa centième victime, organisations internationales, gouvernements de tous pays et compagnies aériennes multiplient les mesures de prévention.
Ce lundi 7 avril était une journée de rentrée des classes pour les écoliers du lycée français d’Hanoi après deux semaines de vacances. L’occasion pour la direction de l’établissement de connaître le nombre exact d’élèves partis avec leurs familles loin du Vietnam, un pays dans lequel une soixantaine de malades du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ont été recensés, dont quatre mortels à ce jour. Avec un taux absentéisme inférieur à 10%, le proviseur du lycée, Richard Menant, a pu vérifier que la panique n’avait pas gagné les rangs des familles des enfants fréquentant cet établissement. Parmi les absents se trouvait notamment Tommaso Urbani, fils d’un médecin italien qui a succombé à la pneumonie atypique dans la capitale vietnamienne. Carlo Urbani avait été le premier à identifier ce virus.
Les élèves du lycée français de Pékin ont eux connu une situation complètement inverse ce lundi puisqu’ils ont appris que les vacances de printemps prévues dans une dizaine de jours allaient débuter ce mardi. «Par mesure de précaution, nous avons décidé d’avancer les congés scolaires», a expliqué Jean-Pierre Lafon, ambassadeur de France en Chine. Une décision qui, selon lui, est une simple mesure de précaution. Pour Jean-Pierre Lafon, «il n’y a pas de raison de s’alarmer à ce stade». La Chine est le pays le plus touché par cette épidémie, avec plus de cinquante morts. Une des dernières victimes en date a été pour la première fois un étranger, le Finlandais Pekka Aro, décédé dimanche. Il dirigeait un service de l’organisation internationale du travail (OIT). Arrivé en provenance de Thaïlande le 23 mars, il avait été victime d’un accès de fièvre cinq jours plus tard et avait été admis dans un hôpital chinois.
Après avoir pris connaissance de ce décès, les autorités chinoises ont annoncé qu’elles allaient procéder à la désinfection des bureaux et résidences de plusieurs milliers d’étrangers vivant dans la capitale. Une mesure qui illustre la volonté de la Chine de démontrer une lutte plus active contre la maladie après avoir été sévèrement critiquée par l’OMS pour la gestion de cette crise. Adoptant une décision sans précédent, cette organisation avait recommandé samedi d’éviter tout voyage non indispensable à destination de la région administrative spéciale de Hong Kong et de la province chinoise de Guangdong.
Prendre la température des passagers
Les voyageurs en provenance des zones touchées par le SRAS font l’objet d’une attention particulière à bord des avions qui les transportent. L’OMS conseille de soumettre ces passagers à un questionnaire médical précis. Les cas suspects constatés en vol doivent ensuite recevoir un traitement spécial de la part du personnel de bord. Ils doivent notamment être isolés, dans la mesure du possible, et être accueillis à l’arrivée par une équipe médicale spéciale. Singapour étudie même la possibilité de vérifier sur son territoire la température corporelle des passagers en provenance de ces pays.
Principales cibles de l’épidémie de pneumonie atypique, les pays asiatiques tentent par tous les moyens de contenir sa propagation. La Malaisie menace ainsi de prison tous les sujets à risque qui refusent d’être mis en quarantaine. Le ministre malaisien de la Santé, Chua Jui Meng, a expliqué qu’ils encouraient une sanction allant d’une simple amende jusqu’à deux années d’emprisonnement. Son voisin thaïlandais a lui choisi d’inclure le Canada dans la liste des pays infectés et d’appliquer diverses mesures de précaution à tous les voyageurs en provenance de cette nation. De fait, la maladie a déjà tué neuf personnes à ce jour au Canada, contre deux en Thaïlande.
La France n’a elle enregistré pour l’instant aucun décès dû à la maladie. Deux cas avérés de SRAS sont actuellement recensés, l’un à Tourcoing et l’autre à Strasbourg. L’état de santé de ce dernier, un médecin français de retour d’Hanoi, s’est d’ailleurs amélioré au cours du week-end. Le ministre français de la Santé, Jean-François Mattei, a affirmé dans une interview publiée ce lundi par le quotidien Le Figaro que la situation était certes délicate mais qu’elle ne devait pas pour autant donner lieu à un quelconque affolement. «Nous avons pris très rapidement en France toutes les mesures qui s’imposent en l’état actuel des connaissances», a expliqué le ministre.
Appelant à la prudence, il a estimé que seule la vigilance des autorités et de la population pourrait permettre de lutter contre ce fléau et que la fermeture des frontières n’était pour l’instant pas nécessaire. Quant à l’interdiction de certains vols aériens, il a qualifié cette mesure d’inefficace. «Une personne qui voudrait regagner Paris à partir de Hong Kong pourrait simplement transiter par n’importe quel autre pays». Il n’existe donc actuellement aucune entrave à la circulation des passagers, comme le démontre l’arrivée en France dimanche de l’équipe junior de rugby de Hong Kong, venue participer aux championnats mondiaux juniors de rugby qui débuteront cette semaine dans la région Ile-de-France. La Fédération française de rugby leur avait certes déconseillé de venir disputer cette compétition. Mais la décision finale appartenait aux instances sportives de Hong Kong qui ont choisi de maintenir la participation de leur délégation.
Les élèves du lycée français de Pékin ont eux connu une situation complètement inverse ce lundi puisqu’ils ont appris que les vacances de printemps prévues dans une dizaine de jours allaient débuter ce mardi. «Par mesure de précaution, nous avons décidé d’avancer les congés scolaires», a expliqué Jean-Pierre Lafon, ambassadeur de France en Chine. Une décision qui, selon lui, est une simple mesure de précaution. Pour Jean-Pierre Lafon, «il n’y a pas de raison de s’alarmer à ce stade». La Chine est le pays le plus touché par cette épidémie, avec plus de cinquante morts. Une des dernières victimes en date a été pour la première fois un étranger, le Finlandais Pekka Aro, décédé dimanche. Il dirigeait un service de l’organisation internationale du travail (OIT). Arrivé en provenance de Thaïlande le 23 mars, il avait été victime d’un accès de fièvre cinq jours plus tard et avait été admis dans un hôpital chinois.
Après avoir pris connaissance de ce décès, les autorités chinoises ont annoncé qu’elles allaient procéder à la désinfection des bureaux et résidences de plusieurs milliers d’étrangers vivant dans la capitale. Une mesure qui illustre la volonté de la Chine de démontrer une lutte plus active contre la maladie après avoir été sévèrement critiquée par l’OMS pour la gestion de cette crise. Adoptant une décision sans précédent, cette organisation avait recommandé samedi d’éviter tout voyage non indispensable à destination de la région administrative spéciale de Hong Kong et de la province chinoise de Guangdong.
Prendre la température des passagers
Les voyageurs en provenance des zones touchées par le SRAS font l’objet d’une attention particulière à bord des avions qui les transportent. L’OMS conseille de soumettre ces passagers à un questionnaire médical précis. Les cas suspects constatés en vol doivent ensuite recevoir un traitement spécial de la part du personnel de bord. Ils doivent notamment être isolés, dans la mesure du possible, et être accueillis à l’arrivée par une équipe médicale spéciale. Singapour étudie même la possibilité de vérifier sur son territoire la température corporelle des passagers en provenance de ces pays.
Principales cibles de l’épidémie de pneumonie atypique, les pays asiatiques tentent par tous les moyens de contenir sa propagation. La Malaisie menace ainsi de prison tous les sujets à risque qui refusent d’être mis en quarantaine. Le ministre malaisien de la Santé, Chua Jui Meng, a expliqué qu’ils encouraient une sanction allant d’une simple amende jusqu’à deux années d’emprisonnement. Son voisin thaïlandais a lui choisi d’inclure le Canada dans la liste des pays infectés et d’appliquer diverses mesures de précaution à tous les voyageurs en provenance de cette nation. De fait, la maladie a déjà tué neuf personnes à ce jour au Canada, contre deux en Thaïlande.
La France n’a elle enregistré pour l’instant aucun décès dû à la maladie. Deux cas avérés de SRAS sont actuellement recensés, l’un à Tourcoing et l’autre à Strasbourg. L’état de santé de ce dernier, un médecin français de retour d’Hanoi, s’est d’ailleurs amélioré au cours du week-end. Le ministre français de la Santé, Jean-François Mattei, a affirmé dans une interview publiée ce lundi par le quotidien Le Figaro que la situation était certes délicate mais qu’elle ne devait pas pour autant donner lieu à un quelconque affolement. «Nous avons pris très rapidement en France toutes les mesures qui s’imposent en l’état actuel des connaissances», a expliqué le ministre.
Appelant à la prudence, il a estimé que seule la vigilance des autorités et de la population pourrait permettre de lutter contre ce fléau et que la fermeture des frontières n’était pour l’instant pas nécessaire. Quant à l’interdiction de certains vols aériens, il a qualifié cette mesure d’inefficace. «Une personne qui voudrait regagner Paris à partir de Hong Kong pourrait simplement transiter par n’importe quel autre pays». Il n’existe donc actuellement aucune entrave à la circulation des passagers, comme le démontre l’arrivée en France dimanche de l’équipe junior de rugby de Hong Kong, venue participer aux championnats mondiaux juniors de rugby qui débuteront cette semaine dans la région Ile-de-France. La Fédération française de rugby leur avait certes déconseillé de venir disputer cette compétition. Mais la décision finale appartenait aux instances sportives de Hong Kong qui ont choisi de maintenir la participation de leur délégation.
par Olivier Bras
Article publié le 07/04/2003