Epidémie
Pneumonie : Hong Kong et la Chine en quarantaine
Pour limiter les risques de propagation de l’épidémie de pneumopathie atypique qui a contaminé à ce jour plus de 1 900 personnes et provoqué 78 décès dans le monde, l’Organisation mondiale de la Santé vient de recommander officiellement aux voyageurs d’éviter, jusqu’à nouvel ordre, les déplacements dans les deux régions les plus à risque : Hong Kong et la province de Guangdong en Chine. En attendant l’identification certaine de l’agent responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), de ses modes de transmission et la mise au point d’un traitement efficace, le meilleur moyen de lutter contre la diffusion du virus semble être de limiter les échanges avec les deux principaux foyers de contamination.
«C’est la première fois que nous recommandons à des personnes d’éviter une région au cours de ces dernières années. C’est parce que nous ne comprenons pas complètement la maladie. Il n’y a ni vaccin, ni médicament», a expliqué David Heymann, le directeur exécutif de la division des maladies transmissibles à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). C’est donc en vertu d’une application stricte du principe de précaution que l’Organisation a décidé de déconseiller aux touristes et aux hommes d’affaires de se rendre à Hong Kong et dans la province de Guangdong. Singapour, Taiwan ou le Vietnam où l’épidémie semble mieux contrôlée, ne font, par contre, pas l’objet des mêmes recommandations. Depuis le 15 mars, une dizaine de voyageurs sont revenus de ces zones porteurs du syndrome respiratoire aigu sévère, une maladie qui reste pour le moment pleine de mystères pour les chercheurs des 11 principaux laboratoires internationaux qui travaillent avec l’OMS pour identifier l’agent pathogène responsable de l’épidémie.
La piste des coronavirus (rhume) semble la plus sérieuse. Des prélèvements ont, en effet, permis d’identifier la présence d’un virus atypique de cette famille chez plusieurs malades au Vietnam, à Hong Kong et en France, notamment. Au Canada, par contre, les chercheurs ont mis en évidence la présence d’un métapneumovirus (oreillons). Certains patients étaient même porteurs des deux virus à la fois. La période d’incubation, pendant laquelle les malades sont contagieux, pourrait aller de un à onze jours avec une moyenne à cinq jours. Mais au stade actuel, les chercheurs en sont encore aux hypothèses et ne peuvent rien affirmer. Un test a été néanmoins mis au point pour détecter la présence du SRAS chez une personne qui présente les symptômes-types de cette pneumopathie (fièvre, courbatures, toux, difficultés respiratoires, malaises, diminution du nombre de lymphocytes). Malgré tout, il ne s’agit pas, selon Sylvie Van der Werf, de l’Institut Pasteur à Paris, «d’un test rapide de routine pour le diagnostic et le dépistage».
Encore de nombreuses inconnues
L’incertitude règne aussi concernant le, ou les, modes de transmission de la maladie. Dans un premier temps, on a pensé à une infection due à un contact rapproché avec un malade par les éternuements et les postillons. Mais il semble dorénavant possible que le syndrome puisse aussi se transmettre par l’intermédiaire des mains qui toucheraient des endroits contaminés, comme les boutons de porte ou d’ascenseur, et amèneraient ensuite le virus jusqu’au nez ou la bouche. L’hypothèse de la transmission par l’air ambiant d’un virus, qui aurait une durée de vie de quelques heures, a encore été envisagée, notamment par le docteur Julie Gerberding, du Centre de contrôle et de prévention des maladies d’Atlanta.
L’origine de cette épidémie de pneumonie atypique est vraisemblablement à chercher du côté de la Chine. Les premiers malades ont, en effet, été détectés dans la province de Guangdong au mois de février dernier. Les scientifiques ont d’ailleurs émis une hypothèse selon laquelle la source du virus se trouverait peut-être dans les élevages de bétail du sud de la Chine. Le virus d’abord responsable d’une infection chez l’animal aurait ainsi «franchi la barrières des espèces» et commencé à contaminer les habitants de cette région, puis des voyageurs qui y auraient transité. D’autres processus de contamination de ce type ont déjà été identifiés, notamment dans le cas du virus de la fièvre hémorragique Ebola répandue en Afrique, qui viendrait des singes.
Le manque de coopération des autorités chinoises n’a pas permis d’explorer ces pistes puisqu’elles n’ont fourni que des bilans partiels sur l’état de l’épidémie et qu’aucune équipe internationale n’a pu se rendre sur place jusqu’à présent, malgré les demandes répétées de l’OMS et des gouvernements de plusieurs pays. Cette situation pourrait évoluer puisque Pékin vient de donner son feu vert pour que le groupe d’experts de l’OMS actuellement présent dans la capitale chinoise se rende finalement dans la province de Guangdong. Officiellement, 1 190 cas de SRAS et 46 décès ont été recensés dans le pays. Les autorités chinoises ont néanmoins assuré que l’épidémie était en recul même si des malades ont été signalés dans plusieurs provinces ces dernières semaines (Hunan, Pékin, Shanghaï). Malgré cette annonce optimiste, il n’est pas exclu que les chiffres soient sous-estimés.
La piste des coronavirus (rhume) semble la plus sérieuse. Des prélèvements ont, en effet, permis d’identifier la présence d’un virus atypique de cette famille chez plusieurs malades au Vietnam, à Hong Kong et en France, notamment. Au Canada, par contre, les chercheurs ont mis en évidence la présence d’un métapneumovirus (oreillons). Certains patients étaient même porteurs des deux virus à la fois. La période d’incubation, pendant laquelle les malades sont contagieux, pourrait aller de un à onze jours avec une moyenne à cinq jours. Mais au stade actuel, les chercheurs en sont encore aux hypothèses et ne peuvent rien affirmer. Un test a été néanmoins mis au point pour détecter la présence du SRAS chez une personne qui présente les symptômes-types de cette pneumopathie (fièvre, courbatures, toux, difficultés respiratoires, malaises, diminution du nombre de lymphocytes). Malgré tout, il ne s’agit pas, selon Sylvie Van der Werf, de l’Institut Pasteur à Paris, «d’un test rapide de routine pour le diagnostic et le dépistage».
Encore de nombreuses inconnues
L’incertitude règne aussi concernant le, ou les, modes de transmission de la maladie. Dans un premier temps, on a pensé à une infection due à un contact rapproché avec un malade par les éternuements et les postillons. Mais il semble dorénavant possible que le syndrome puisse aussi se transmettre par l’intermédiaire des mains qui toucheraient des endroits contaminés, comme les boutons de porte ou d’ascenseur, et amèneraient ensuite le virus jusqu’au nez ou la bouche. L’hypothèse de la transmission par l’air ambiant d’un virus, qui aurait une durée de vie de quelques heures, a encore été envisagée, notamment par le docteur Julie Gerberding, du Centre de contrôle et de prévention des maladies d’Atlanta.
L’origine de cette épidémie de pneumonie atypique est vraisemblablement à chercher du côté de la Chine. Les premiers malades ont, en effet, été détectés dans la province de Guangdong au mois de février dernier. Les scientifiques ont d’ailleurs émis une hypothèse selon laquelle la source du virus se trouverait peut-être dans les élevages de bétail du sud de la Chine. Le virus d’abord responsable d’une infection chez l’animal aurait ainsi «franchi la barrières des espèces» et commencé à contaminer les habitants de cette région, puis des voyageurs qui y auraient transité. D’autres processus de contamination de ce type ont déjà été identifiés, notamment dans le cas du virus de la fièvre hémorragique Ebola répandue en Afrique, qui viendrait des singes.
Le manque de coopération des autorités chinoises n’a pas permis d’explorer ces pistes puisqu’elles n’ont fourni que des bilans partiels sur l’état de l’épidémie et qu’aucune équipe internationale n’a pu se rendre sur place jusqu’à présent, malgré les demandes répétées de l’OMS et des gouvernements de plusieurs pays. Cette situation pourrait évoluer puisque Pékin vient de donner son feu vert pour que le groupe d’experts de l’OMS actuellement présent dans la capitale chinoise se rende finalement dans la province de Guangdong. Officiellement, 1 190 cas de SRAS et 46 décès ont été recensés dans le pays. Les autorités chinoises ont néanmoins assuré que l’épidémie était en recul même si des malades ont été signalés dans plusieurs provinces ces dernières semaines (Hunan, Pékin, Shanghaï). Malgré cette annonce optimiste, il n’est pas exclu que les chiffres soient sous-estimés.
par Valérie Gas
Article publié le 02/04/2003