Développement
Fonds des migrants : 80 milliards de dollars
Les transferts de fonds des travailleurs migrants vers leur pays d’origine, 80 milliards de dollars en 2002, représentent, après les investissements étrangers directs, la deuxième source de revenus extérieurs pour les pays en développement. Ces transferts exercent un rôle stabilisateur en cas de conjoncture économique défavorable et ils sont appelés à augmenter encore, selon le rapport sur le financement du développement 2003 de la Banque mondiale.
Les prêts du secteur privé aux pays en développement sont, depuis 1998, moins importants que les sommes remboursées par ces pays au titre des emprunts contractés antérieurement. Ainsi, souligne le rapport sur le financement du développement de la Banque mondiale dans son édition 2003, les pays en développement ont payé, en 2002, 9 milliards de dollars de plus qu’ils n’ont reçu de nouveaux prêts. Les prêts ou dons accordés au titre de l’aide au développement atteignent à peine 50 milliards de dollars et ne sauraient donc compenser la réduction des financements privés.
Pour le financement extérieur de leur développement, les pays du sud doivent donc compter sur les investissements étrangers directs, 143 milliards de dollars en 2002, mais aussi, de plus en plus, sur les transferts réalisés par les travailleurs migrants, qui ont atteint 80 milliards de dollars en 2002, soit une augmentation de 20 milliards de dollars par rapport à 1998.
Cette source de financement des pays en développement est souvent sous-estimée. Or elle est désormais au deuxième rang de leurs ressources extérieures, après les investissements étrangers directs. Les transferts des migrants sont d’autant plus importants que le pays d’origine est plus pauvre. Ainsi, ils représentent 43% du total des entrées de capitaux privés dans les pays en développement mais plus de six fois ce montant dans les pays les plus pauvres. En clair, dans les pays les plus pauvres de la planète, pour un dollar de capitaux étrangers, six autres dollars proviennent des travailleurs émigrés.
Utilisation efficace, développement durable
Les pays qui reçoivent les plus forts apports financiers de leurs communautés expatriées sont l’Inde et le Mexique (10 milliards de dollars chacun), les Philippines (6,4 milliards de dollars), le Maroc (3,3 milliards de dollars) et l’Egypte (3 milliards de dollars). Mais proportionnellement à la richesse nationale, les principaux bénéficiaires sont le Lesotho, la Jordanie, l’Albanie et le Nicaragua. D’où proviennent ces sommes envoyées au pays d’origine ? Tout d’abord des Etats-Unis (28 milliards de dollars), d’Arabie saoudite (15 milliards de dollars), d’Allemagne, de Belgique et de Suisse (8 milliards de dollars chacun) et de France (4 milliards de dollars).
Les transferts financiers de migrants ont un avantage de taille : ils sont beaucoup plus stables que les capitaux privés et même ils exercent un effet stabilisateur car ils augmentent dans les périodes de crise économique, au moment où, à l’inverse, les capitaux spéculatifs s’échappent. Selon la Banque mondiale, ces transferts devraient continuer de progresser sensiblement dans l’avenir.
Mais ce n’est pas tant leur montant qui aura un effet durable sur le développement des pays que leur utilisation efficace. Dans les pays où les opportunités d’investissement sont faibles, ou trop risquées, les fonds envoyés par les travailleurs migrants répondent à des besoins de consommation ponctuels. Mais là où le climat des investissements est favorable, ces sommes vont à l’exploitation des terres agricoles ou à la capitalisation des petites et moyennes entreprises. Les décideurs politiques et économiques des pays en développement détiennent donc une part de responsabilité dans l’utilisation et le recyclage des fonds envoyés par les expatriés.
Pour le financement extérieur de leur développement, les pays du sud doivent donc compter sur les investissements étrangers directs, 143 milliards de dollars en 2002, mais aussi, de plus en plus, sur les transferts réalisés par les travailleurs migrants, qui ont atteint 80 milliards de dollars en 2002, soit une augmentation de 20 milliards de dollars par rapport à 1998.
Cette source de financement des pays en développement est souvent sous-estimée. Or elle est désormais au deuxième rang de leurs ressources extérieures, après les investissements étrangers directs. Les transferts des migrants sont d’autant plus importants que le pays d’origine est plus pauvre. Ainsi, ils représentent 43% du total des entrées de capitaux privés dans les pays en développement mais plus de six fois ce montant dans les pays les plus pauvres. En clair, dans les pays les plus pauvres de la planète, pour un dollar de capitaux étrangers, six autres dollars proviennent des travailleurs émigrés.
Utilisation efficace, développement durable
Les pays qui reçoivent les plus forts apports financiers de leurs communautés expatriées sont l’Inde et le Mexique (10 milliards de dollars chacun), les Philippines (6,4 milliards de dollars), le Maroc (3,3 milliards de dollars) et l’Egypte (3 milliards de dollars). Mais proportionnellement à la richesse nationale, les principaux bénéficiaires sont le Lesotho, la Jordanie, l’Albanie et le Nicaragua. D’où proviennent ces sommes envoyées au pays d’origine ? Tout d’abord des Etats-Unis (28 milliards de dollars), d’Arabie saoudite (15 milliards de dollars), d’Allemagne, de Belgique et de Suisse (8 milliards de dollars chacun) et de France (4 milliards de dollars).
Les transferts financiers de migrants ont un avantage de taille : ils sont beaucoup plus stables que les capitaux privés et même ils exercent un effet stabilisateur car ils augmentent dans les périodes de crise économique, au moment où, à l’inverse, les capitaux spéculatifs s’échappent. Selon la Banque mondiale, ces transferts devraient continuer de progresser sensiblement dans l’avenir.
Mais ce n’est pas tant leur montant qui aura un effet durable sur le développement des pays que leur utilisation efficace. Dans les pays où les opportunités d’investissement sont faibles, ou trop risquées, les fonds envoyés par les travailleurs migrants répondent à des besoins de consommation ponctuels. Mais là où le climat des investissements est favorable, ces sommes vont à l’exploitation des terres agricoles ou à la capitalisation des petites et moyennes entreprises. Les décideurs politiques et économiques des pays en développement détiennent donc une part de responsabilité dans l’utilisation et le recyclage des fonds envoyés par les expatriés.
par Francine Quentin
Article publié le 03/04/2003