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Mondialisation

Appel au G8 pour un plan de relance mondial

Les responsables syndicaux des pays du G8 demandent aux chefs d'Etat et de gouvernement réunis en sommet à Evian (France), du 1er au 3 juin, de convenir d’un plan de relance mondial de la croissance économique et en faveur de l’emploi. Ils ont présenté au président français, hôte du prochain G8, leurs propositions en ce sens et Jacques Chirac leur a assuré qu’il serait leur interprète auprès des participants au sommet.
Après l’intervention américaine en Irak, le sommet d’Evian des huit pays les plus industrialisés devrait être l’occasion de rétablir la coopération multilatérale, écornée par les actions unilatérales de la plus grande puissance mondiale. Les responsables syndicaux des pays du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie) ont rencontré le président Jacques Chirac en prélude à ce sommet. Ils rappellent que le mouvement syndical international s’est opposé à l’entrée en guerre des Etats-Unis, en l’absence d’autorisation des Nations Unies mais, maintenant que le mal est fait, ils souhaitent que priorité soit donnée à la reconstruction de l’Irak, sous l’égide de l’ONU et, pour ce qui les concerne, avec la participation de l’Organisation internationale du travail.

Dans une déclaration adressée aux chefs d’Etat et de gouvernement du G8, les syndicats lancent un appel à l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan mondial de relance afin disent-ils de «donner un coup de fouet à la croissance de l’économie et de l’emploi». Ce plan devrait associer des mesures gouvernementales monétaires et budgétaires coordonnées et prévoir, entre autres, l’amélioration des infrastructures publiques dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la santé, des transports, des services relatifs à l’eau et à la protection de l’environnement.

Ces propositions qui font largement appel à l’intervention publique ne sont toutefois guère en phase avec la politique économique générale de la plupart des pays membres du G8, plutôt orientés vers un allégement des impôts et une diminution de la place de l’Etat dans l’économie. Les syndicats n’hésitent pas à dénoncer le «cadeau fiscal» que l’administration Bush s’apprête à faire aux «riches», estimant qu’il contribuera peu à stimuler la demande intérieure et donc l’emploi. De même le Pacte de stabilité et de croissance de la zone euro est interprété comme un «carcan» néfaste à l’emploi qu’il est urgent de réformer.

180 millions de chômeurs dans le monde

Favorables aux dépenses d’investissement public, les organisations syndicales internationales enfoncent le clou en demandant, face aux exigences de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la protection des services publics et le droit à l’accès aux biens et services de première nécessité.

Ils justifient cette action publique vigoureuse par la morosité de la croissance économique aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, qui a également des conséquences négatives dans les autres pays du monde et notamment les pays en développement. L’OIT estime que le nombre de chômeurs dans le monde a augmenté de plus de 20 millions depuis 2000 pour atteindre un total supérieur à 180 millions de sans-emploi. A cela s’ajoutent des dizaines de millions de personnes sous-employées ou obligées d’accepter un travail non réglementé.
Le marché du travail, comme d’ailleurs les marchés financiers doivent être encadrés au niveau international par des règles et des institutions de nature à garantir un développement social durable. Et cela passe, notamment par la lutte contre les paradis fiscaux et le système des pavillons de complaisance dans les transports maritimes qui, dans bien des cas s’appuient sur ces territoires financiers off-shores.

Le président Jacques Chirac leur a promis d’être leur interprète auprès des autres membres du G8 et affirmé sa préférence pour des politiques convergentes orientées vers la reprise de la croissance et de l’emploi.



par Francine  Quentin

Article publié le 25/04/2003