Mondialisation
Les Etats-Unis malmenés à Porto Alegre et à Davos
Conspués à Porto Alegre, critiqués à Davos, les Etats-Unis occupent une place inconfortable, tant parmi les tenants de l’altermondialisation que chez les partisans de l’économie libérale. Le risque d’intervention militaire américaine en Irak et ses conséquences sur la croissance sont au centre des discussions du Forum social mondial comme du Forum économique mondial.
Le Forum social mondial de Porto Alegre s’est ouvert, actualité oblige, par une grande manifestation contre la guerre en Irak au cours de laquelle au moins 70 000 personnes ont hué le président Bush. Les Etats-Unis ont été la cible principale des altermondialistes réunis pour la troisième fois au Brésil. Pas seulement d’ailleurs pour l’éventuelle intervention armée en Irak mais aussi, plus généralement, pour leur stratégie économique qualifiée d’«impérialiste». Notamment à l’égard de l’Amérique latine avec la création d’une zone de libre échange des Amériques (ZLEA) à laquelle les antimondialistes s’opposent.
Un des points forts du Forum social 2003 est la double intervention de Lula da Silva qui doit prendre la parole tout d’abord à Porto Alegre, comme à l’époque où il était leader du Parti des Travailleurs, puis à Davos en tant que nouveau président brésilien, en fonction depuis le 1er janvier dernier. Lien particulièrement symbolique entre les deux forums, Lula da Silva explique qu’il veut faire passer, à Davos, l’idée qu’«un autre monde est possible» et que, pour cela, le Forum économique doit entendre le message du Forum social.
Les décideurs plus humbles
La mise en cause des Etats-Unis, pas vraiment étonnante à Porto Alegre, l’est davantage à Davos où sont réunis 2000 décideurs économiques et financiers. Mais, là aussi, la politique américaine fait l’objet de critiques plus ou moins vives. En un mot, les chefs d’entreprises reprochent à l’administration Bush de mettre en danger une croissance économique déjà bien pâlichonne sans que des menaces de guerre viennent encore réduire les perspectives de reprise.
La guerre en Irak est une menace sérieuse pour le marché pétrolier, entend-on à Davos dans la bouche de conjoncturistes. D’autant que les Etats-Unis sont considérés comme également responsables de dysfonctionnements dont les conséquences dépassent largement leurs frontières. Où ont eu lieu les scandales financiers et les fraudes comptables comme Enron ou WorldCom qui nuisent à la confiance des investisseurs ? Qui, en raison d’un déficit courant énorme, cause des déséquilibres financiers planétaires ? Qui entraîne dans la chute de ses marchés boursiers celle des autres places mondiales ?
Dans cette situation les responsables économiques de la planète ne sont pas portés à l’euphorie et même Klaus Schwab fondateur du Forum économique mondial de Davos il y a trente trois ans estime que «l'humilité devient une valeur en hausse». Mais le plus dur à l’encontre du géant américain a été le Premier ministre de Malaisie, Mahathir Mohamad, selon lequel «les puissants frappent aveuglément dans toutes les directions. La peur gouverne le monde».
Pour en savoir plus :
http://www.weforum.org/
http://www.forumsocialmundial.org.br/home.asp
Un des points forts du Forum social 2003 est la double intervention de Lula da Silva qui doit prendre la parole tout d’abord à Porto Alegre, comme à l’époque où il était leader du Parti des Travailleurs, puis à Davos en tant que nouveau président brésilien, en fonction depuis le 1er janvier dernier. Lien particulièrement symbolique entre les deux forums, Lula da Silva explique qu’il veut faire passer, à Davos, l’idée qu’«un autre monde est possible» et que, pour cela, le Forum économique doit entendre le message du Forum social.
Les décideurs plus humbles
La mise en cause des Etats-Unis, pas vraiment étonnante à Porto Alegre, l’est davantage à Davos où sont réunis 2000 décideurs économiques et financiers. Mais, là aussi, la politique américaine fait l’objet de critiques plus ou moins vives. En un mot, les chefs d’entreprises reprochent à l’administration Bush de mettre en danger une croissance économique déjà bien pâlichonne sans que des menaces de guerre viennent encore réduire les perspectives de reprise.
La guerre en Irak est une menace sérieuse pour le marché pétrolier, entend-on à Davos dans la bouche de conjoncturistes. D’autant que les Etats-Unis sont considérés comme également responsables de dysfonctionnements dont les conséquences dépassent largement leurs frontières. Où ont eu lieu les scandales financiers et les fraudes comptables comme Enron ou WorldCom qui nuisent à la confiance des investisseurs ? Qui, en raison d’un déficit courant énorme, cause des déséquilibres financiers planétaires ? Qui entraîne dans la chute de ses marchés boursiers celle des autres places mondiales ?
Dans cette situation les responsables économiques de la planète ne sont pas portés à l’euphorie et même Klaus Schwab fondateur du Forum économique mondial de Davos il y a trente trois ans estime que «l'humilité devient une valeur en hausse». Mais le plus dur à l’encontre du géant américain a été le Premier ministre de Malaisie, Mahathir Mohamad, selon lequel «les puissants frappent aveuglément dans toutes les directions. La peur gouverne le monde».
Pour en savoir plus :
http://www.weforum.org/
http://www.forumsocialmundial.org.br/home.asp
par Francine Quentin
Article publié le 24/01/2003