Mondialisation
Florence accueille le mouvement antimondialisation
La décision d’organiser à Florence un Forum social européen a été prise en février dernier à Porto Alegre, au Brésil, lors du grand rendez-vous annuel des militants du mouvement antimondialisation. Le principal objectif de cette nouvelle rencontre, la première du genre, est de mettre en place en Europe des réseaux d’action sur des thèmes communs de mobilisation. Et cette année, en plus des sujets chers aux anti-mondialistes comme la défense des services publics ou la lutte contre l’exclusion, la mobilisation se fera également contre la guerre en Irak. Une grande manifestation devrait d’ailleurs réunir, à ce sujet, près de 200 000 personnes samedi en clôture du forum.
Le Forum social européen, qui doit se poursuivre jusqu’au 10 novembre prochain à Florence, se veut «une articulation» entre l’Europe et le reste du monde dans la lutte antimondialisation. Les quelque 24.000 militants qui ont déjà fait le déplacement dans la capitale toscane –plusieurs dizaines de milliers de personnes sont encore attendues– ont d’ores et déjà investi les 160 séminaires, 180 ateliers et autres rendez-vous mis en place par les organisateurs. Dix-huit conférences plénières sont également prévues. Si la lutte contre les effets de la mondialisation reste toujours le fond de commerce dans ce genre de rencontre, l’essentiel des débats portera cette fois-ci sur l’Europe. Pour les participants en effet, le vieux continent a trop épousé les thèses libérales du monde anglo-saxon et son modèle social est aujourd’hui en grand danger. Rien d’étonnant donc si des sujets comme la défense des services publics et des droits des salariés, la montée de la précarité et de l’exclusion sont largement à l’honneur à Florence. Et, fait notable, pour la première fois les syndicats sont représentés en masse. Même si nombre d’entre eux s’en défendent, il s’agit là d’un tournant. Les changements politiques en Europe semblent en effet acculer les mouvements syndicaux à rechercher de nouvelles ripostes et pourquoi pas aux côtés du mouvement antimondialisation.
Ce forum social européen est, pour la première fois, caractérisé par une ferme volonté des participants à clamer leur opposition à une guerre en Irak. Et en prélude à cette rencontre, plusieurs milliers de militants ont participé à une manifestation devant la base américaine Camp Darby, près de Pise. Arrivés par trains spéciaux et autocars, les contestataires ont voulu dénoncer les velléités guerrières de Washington en organisant un sit-in devant le lieu qui a été, durant la guerre du Golfe en 1991, le point de départ d’une partie des armes terrestres utilisées en Irak. Ce rassemblement faisait, en quelque sorte, office de répétition à la grande manifestation de samedi, point d’orgue de ce forum, qui devrait réunir quelque 200 000 personnes. Les organisateurs entendent y dénoncer le rôle spécifique des Etats-Unis qui, selon eux, sont «le principal fauteur de guerre et du terrorisme dans le monde».
Forte mobilisation policière
Tous les acteurs présents à Florence ont gardé à l’esprit les violences du sommet du G8 de Gênes, en 2001, qui a été endeuillé par la mort d’un jeune italien de 23 ans, Carlo Giuliani, tué d’une balle dans la tête par un carabinier âgé de 21 ans à peine. C’est d’ailleurs sa mère qui a donné le coup d’envoi à ce premier forum social européen. «Le monde est malade, a-t-elle lancé devant plusieurs milliers de manifestants. Malade de trop de problèmes, de trop d’égoïsme, d’ignorance et de guerre». Dénonçant la dégradation de la qualité de vie, notamment en Europe, elle s’est déclarée soulagée car selon elle, «l’ouverture du Forum est un beau jour, car c’est le jour où un tas de gens libres et honnêtes se mettent ensemble pour affronter les problèmes».
Pour éviter, autant que possible, des bavures comme celles qui ont entaché la rencontre de Gênes, le gouvernement de Silvio Berlusconi a mobilisé quelque 6 000 agents des forces de l’ordre pour protéger la ville et ses chefs-d’œuvre Renaissance. Des hélicoptères survolent la ville et si la police est très présente –les contrôles se multiplient mais se déroulent dans le calme–, elle reste plutôt discrète, stationnée dans les rues adjacentes et non pas sur les lieux même des rencontres. Depuis le coup d’envoi des travaux, aucun incident ni aucune dégradation n’ont été signalés. Mais du bon déroulement de la manifestation de samedi pour laquelle près de 200 000 personnes sont attendues, dépendra véritablement le succès de ce premier forum.
Ce forum social européen est, pour la première fois, caractérisé par une ferme volonté des participants à clamer leur opposition à une guerre en Irak. Et en prélude à cette rencontre, plusieurs milliers de militants ont participé à une manifestation devant la base américaine Camp Darby, près de Pise. Arrivés par trains spéciaux et autocars, les contestataires ont voulu dénoncer les velléités guerrières de Washington en organisant un sit-in devant le lieu qui a été, durant la guerre du Golfe en 1991, le point de départ d’une partie des armes terrestres utilisées en Irak. Ce rassemblement faisait, en quelque sorte, office de répétition à la grande manifestation de samedi, point d’orgue de ce forum, qui devrait réunir quelque 200 000 personnes. Les organisateurs entendent y dénoncer le rôle spécifique des Etats-Unis qui, selon eux, sont «le principal fauteur de guerre et du terrorisme dans le monde».
Forte mobilisation policière
Tous les acteurs présents à Florence ont gardé à l’esprit les violences du sommet du G8 de Gênes, en 2001, qui a été endeuillé par la mort d’un jeune italien de 23 ans, Carlo Giuliani, tué d’une balle dans la tête par un carabinier âgé de 21 ans à peine. C’est d’ailleurs sa mère qui a donné le coup d’envoi à ce premier forum social européen. «Le monde est malade, a-t-elle lancé devant plusieurs milliers de manifestants. Malade de trop de problèmes, de trop d’égoïsme, d’ignorance et de guerre». Dénonçant la dégradation de la qualité de vie, notamment en Europe, elle s’est déclarée soulagée car selon elle, «l’ouverture du Forum est un beau jour, car c’est le jour où un tas de gens libres et honnêtes se mettent ensemble pour affronter les problèmes».
Pour éviter, autant que possible, des bavures comme celles qui ont entaché la rencontre de Gênes, le gouvernement de Silvio Berlusconi a mobilisé quelque 6 000 agents des forces de l’ordre pour protéger la ville et ses chefs-d’œuvre Renaissance. Des hélicoptères survolent la ville et si la police est très présente –les contrôles se multiplient mais se déroulent dans le calme–, elle reste plutôt discrète, stationnée dans les rues adjacentes et non pas sur les lieux même des rencontres. Depuis le coup d’envoi des travaux, aucun incident ni aucune dégradation n’ont été signalés. Mais du bon déroulement de la manifestation de samedi pour laquelle près de 200 000 personnes sont attendues, dépendra véritablement le succès de ce premier forum.
par Mounia Daoudi
Article publié le 07/11/2002