Mondialisation
L’Afrique reportée au prochain G8
Afrique, où est ta victoire ? se demandent encore les participants au Sommet des pauvres, à l’issue du G8 qui devait se consacrer à l’aide au développement du continent. Manque d’engagement financier des pays les plus riches de la planète et absence de projets concrets du côté des dirigeants africains se sont conjugués pour aboutir à de modestes résultats.
Le G8 de Kananaskis (Canada), sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des huit pays les plus riches, a adopté un Plan d’action pour l’Afrique qui, sous un terme pompeux, se limite à rassembler des projets déjà existants sans rallonge de fonds significative. Ainsi, les grands de la planète regroupent le Nouveau partenariat pour le développement africain (Nepad), une initiative africaine, le programme d’allégement de la dette des pays les plus pauvres mené par le FMI, les différentes opérations de paix en Afrique et les programmes de lutte contre le sida et en faveur de l’éducation.
Seules avancées sonnantes et trébuchantes, le milliard de dollars supplémentaire consacré au désendettement des pays touchés par la baisse des cours des matières premières et la décision de consacrer à l’Afrique la moitié de l’augmentation de l’aide publique au développement. A part cela, le sommet du G8 a replacé le développement du continent africain dans une perspective de long terme. De fait, le prochain sommet qui aura lieu, en 2003, sous présidence française, reprendra à son ordre du jour le thème de l’Afrique, tout comme celui de Gènes, en 2001, avait décidé d’inscrire le continent au programme du sommet canadien. Toutefois, pour recevoir l’aide occidentale, les pays africains devront s’engager à une bonne gestion des finances publiques et à lutter contre la corruption. Sinon «l’argent ne viendrait pas», a précisé sans fard le Premier ministre canadien Jean Chrétien.
Projets concrets à financer
A la satisfaction manifestée par le président français Jacques Chirac et les chefs d’Etats africains venus plaider la cause du Nepad répond la déception des ONG de développement, notamment les 200 représentants de mouvements sociaux africains réunis en Sommet des pauvres, au Mali. Ils ne comprennent pas pourquoi les chefs d’Etat africains crient victoire. Victoire est d’ailleurs un terme quelque peu excessif car le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Sud-Africain Thabo Mbeki, l'Algérien Abdelaziz Bouteflika et le Nigérian Olusegun Obasanjo, prennent surtout acte de l’intérêt des pays développés et attendent qu’on entre rapidement dans le détails des engagements concrets.
Or, les responsables du Nepad rencontrent eux-mêmes des difficultés dans la définition de leurs actions prioritaires. Deux «écoles» sont en présence. D’un côté, ceux qui tablent sur le développement de l’investissement privé pour sortir l’Afrique du sous-développement dont le président Wade est le représentant. De l’autre les présidents algérien et sud-africain qui font davantage confiance à l’aide publique en provenance des pays occidentaux. En outre, le Nepad, né de l’initiative de quelques chefs d’Etat africains manque de structures permanentes d’administration, de gestion et d’expertise. D’où l’absence de projets précis à présenter aux pays donateurs, tout en respectant leurs exigences de transparence et de bonne gouvernance.
Seules avancées sonnantes et trébuchantes, le milliard de dollars supplémentaire consacré au désendettement des pays touchés par la baisse des cours des matières premières et la décision de consacrer à l’Afrique la moitié de l’augmentation de l’aide publique au développement. A part cela, le sommet du G8 a replacé le développement du continent africain dans une perspective de long terme. De fait, le prochain sommet qui aura lieu, en 2003, sous présidence française, reprendra à son ordre du jour le thème de l’Afrique, tout comme celui de Gènes, en 2001, avait décidé d’inscrire le continent au programme du sommet canadien. Toutefois, pour recevoir l’aide occidentale, les pays africains devront s’engager à une bonne gestion des finances publiques et à lutter contre la corruption. Sinon «l’argent ne viendrait pas», a précisé sans fard le Premier ministre canadien Jean Chrétien.
Projets concrets à financer
A la satisfaction manifestée par le président français Jacques Chirac et les chefs d’Etats africains venus plaider la cause du Nepad répond la déception des ONG de développement, notamment les 200 représentants de mouvements sociaux africains réunis en Sommet des pauvres, au Mali. Ils ne comprennent pas pourquoi les chefs d’Etat africains crient victoire. Victoire est d’ailleurs un terme quelque peu excessif car le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Sud-Africain Thabo Mbeki, l'Algérien Abdelaziz Bouteflika et le Nigérian Olusegun Obasanjo, prennent surtout acte de l’intérêt des pays développés et attendent qu’on entre rapidement dans le détails des engagements concrets.
Or, les responsables du Nepad rencontrent eux-mêmes des difficultés dans la définition de leurs actions prioritaires. Deux «écoles» sont en présence. D’un côté, ceux qui tablent sur le développement de l’investissement privé pour sortir l’Afrique du sous-développement dont le président Wade est le représentant. De l’autre les présidents algérien et sud-africain qui font davantage confiance à l’aide publique en provenance des pays occidentaux. En outre, le Nepad, né de l’initiative de quelques chefs d’Etat africains manque de structures permanentes d’administration, de gestion et d’expertise. D’où l’absence de projets précis à présenter aux pays donateurs, tout en respectant leurs exigences de transparence et de bonne gouvernance.
par Francine Quentin
Article publié le 28/06/2002