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Mondialisation

José Bové : la prison après la présidentielle

José Bové, le leader de la Confédération paysanne, ira en prison après le 5 mai, date du second tour de l’élection présidentielle. Ainsi en a décidé le procureur général de Montpellier.
C’est la fin d’une épopée judiciaire. José Bové, figure de proue de l’antimondialisation devra purger sa peine de trois mois de prison pour le démontage du restaurant américain Mc Donald’s de Millau et ce après le second tour de l’élection présidentielle. Une décision que le procureur général de Montpellier, Paul-Louis Aumeras, explique ainsi : «Il y a un contexte particulier qui est celui de l’élection présidentielle. Ce contexte m’amène à organiser l’incarcération de José Bové après le second tour à une date que nous fixerons en concertation avec lui», a tenu à préciser le magistrat avant d’ajouter : «il n’est pas question que ma décision puisse polluer le débat électoral».

Lors de cette conférence de presse, Paul-Louis Aumeras a également signifié que José Bové devra se plier à la loi et à la peine qu’il encourt : «rien ne dispensera M. Bové d’exécuter cette peine. Les forces de l’ordre iront s’il le faut le rechercher. Mais je crois que lui ne s’y soustraira pas». «C’est un justiciable comme les autres même s’il représente un certain poids politique et médiatique», a-t-il dit.

Déjà 19 jours de détention préventive

Le 6 février dernier, la Cour de cassation avait confirmé la condamnation définitive de José Bové pour le saccage du Mc Do de Millau en 1999. Entendu le 5 avril par le juge de l’application des peines du tribunal de Millau, Jacques Chaude, il avait clairement fait savoir qu’il voulait purger sa peine et qu’il refuserait le moindre aménagement, sous la forme notamment d’un travail d’intérêt général. «Je refuse un quelconque aménagement de ma peine et j’irais en prison s’il le faut», avait-il déclaré. José Bové disposait légalement d’un délai de dix jours pour revenir sur sa décision, faute de quoi la procédure serait transmise au parquet général de la cour d’appel de Montpellier. Celle-ci, en l’absence de manifestation de l’intéressé dans le temps qui lui était imparti, a tranché et l’a condamné. Le leader de la Confédération paysanne devrait être incarcéré à la prison de Villeneuve-Lès-Maguelone, près de Montpellier.

Pour mémoire, José Bové a déjà effectué 19 jours de détention préventive et compte tenu des habituelles remises de peine et de liberté conditionnelle, son incarcération ne devrait pas excéder une quarantaine de jours. Le militant a maintenant épuisé tous les recours possibles contre cette condamnation pour le démontage musclé du restaurant McDonald's, symbole pour lui de la mal bouffe à l'américaine.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 16/04/2002