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Mondialisation

Etats-Unis : l’accusé public n°1 de Porto Alegre

Au Forum social mondial de Porto Alegre la politique internationale des Etats-Unis a fait l’objet des plus vives critiques des opposants à la mondialisation. Déjà sous le feu des protestataires en tant que porte-drapeau de la globalisation ultralibérale, la première puissance mondiale a été, en plus, brocardée pour son action internationale depuis les attentats du 11 septembre.
«Il est parfois difficile d’être Américain à Porto Alegre» reconnaissent les militants de nationalité américaine présents au Forum social mondial. De fait, ces représentants d’associations et organisations opposées à la politique menée par leur pays n’ont pas un rôle aisé. Les débats de ce deuxième forum de porto Alegre ont donné lieu a de virulentes critiques contre la politique menée par les Etats-unis, au nom de l’anti-terrorisme, depuis le 11 septembre.

Tout particulièrement, une conférence sur la paix dans le monde s’est achevée sur un texte de condamnation de la politique belliciste des Américains après les attentats contre New York et Washington et de l’affaiblissement du rôle des organisations multilatérales quoi en résulte. «Les attentats terroristes du 11 septembre ont eu pour réponse l'instauration de la terreur comme forme de relations entre les pays, qui s'est substituée au droit international» peut-on lire dans ce manifeste. «Les Etats-Unis, principal protagoniste impliqué directement ou indirectement dans quasiment tous les conflits armés existants, ont commencé à imposer leur volonté par la force, par les bombardements, les menaces, en assumant le rôle de juge et de policier du monde».

Voeu pieux

De plus, la focalisation sur la lutte contre le terrorisme, passé au rang de priorité des priorités a pour effet, selon Rigoberta Menchu, guatémaltèque prix Nobel de la Paix 1992, d’imposer «un nouveau rideau de silence» sur les problèmes fondamentaux. Selon la porte-parole des droits des Indiens, une redistribution du pouvoir à l’échelle planétaire s’est effectuée de puis le 11 septembre, non pas en faveur des populations mais dans les intérêts «tout à fait particuliers» des Etats-Unis. Dans le même temps les organisations internationales dont c’est la fonction d’opérer une médiation dans les conflits ont été dépossédées. Et c’est bien de la place des organisations internationales dont il est question lundi à Porto Alegre sous l’angle du pouvoir politique mondial et de son architecture possible.

Dans cette ambiance hostile à la première puissance mondiale symbole à la fois du libéralisme économique et de l’interventionnisme militaire on peut qualifier le vœu pieux la proposition formulée au Forum économique mondial de New York par le président péruvien Alejandro Toledo de construire un pont entre les deux forums et, mieux encore, d’instaurer un forum unique Davos-Porto Alegre.



par Francine  Quentin

Article publié le 04/02/2002