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Mondialisation

Six mois de prison pour José Bové

Le leader de la Confédération paysanne vient d’être condamné à six mois de prison ferme par la cour d’appel de Montpellier pour la destruction, en juin 1999, de plants de riz transgénique. Une peine qu’il n’effectuera pas pour l’instant puisqu’il va se pourvoir en cassation, comme la loi Guigou l’y autorise depuis le 1er janvier 2001.
Le jugement vient de tomber: six mois de prison ferme pour José Bové. Malgré cette peine, le militant antimondialisation est sorti libre de l’audience ayant décidé de se pourvoir en cassation, ce qui suspend l'exécution de la peine. Il était poursuivi pour avoir saccagé une serre et détruit des plants de riz transgénique, le 5 juin 1999, au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de Montpellier. Cette décision de justice entraîne également la révocation du sursis qui accompagne la condamnation de José Bové à huit mois de prison, en 1998, par le tribunal correctionnel d'Agen - dans le sud-ouest de la France - pour avoir également détruit un stock de semences transgéniques.

Egalement visé par la plainte, René Riessel, ancien membre de la Confédération paysanne a écopé d’une peine identique à celle de José Bové tandis que Dominique Soullier, porte-parole du syndicat agricole dans l’Hérault, a bénéficié de la même peine mais avec du sursis. «Je m'attendais à une peine très sévère, c'est vrai, et je l'avais même annoncé. Mais, de là à prononcer six mois de prison ferme, franchement, je suis surpris. Dans le mauvais sens bien évidemment!», a déclaré José Bové à l'issue de la lecture de l'arrêt.

Les parties civiles satisfaites

Le cofondateur de la Confédération paysanne ne passera donc pas les fêtes de fin d’année en prison. En première instance, en mars 2001, José Bové avait été condamné à dix mois de prison avec sursis. Le 23 novembre dernier, devant la cour d’appel de Montpellier, l’avocat général Michel Legrand avait justifié son réquisitoire (huit mois de prison ferme), le plus sévère jamais infligé à José Bové, en lui reprochant d’être un «récidiviste». Plaidant la relaxe, maître François Roux, avocat du leader de la Confédération paysanne avait dénoncé, à l’époque, «un réquisitoire politique».

Lors du procès en appel pour le «démontage» sauvage du McDonald’s de Millau, dans l’Aveyron, le 12 août 1999, une peine de six mois de prison dont trois ferme avait été requise par le même Michel Legrand. Finalement condamné à trois mois de prison ferme, José Bové s’est également pourvu en cassation. En dépit de ses multiples condamnations, José Bové a assuré qu’il restait déterminé à poursuivre le combat contre la mondialisation.

A la lecture de l'arrêt, les parties civiles se sont pour leur part déclarées satisfaites. «La justice a fait preuve de cohérence aujourd'hui», a déclaré le directeur général du Cirad, Bernard Bachelier. «Dans son arrêt, la cour a tenu à préciser que les trois prévenus avaient été jugés coupables d'entraves à la recherche et à ses travaux, ce qui est très important pour nous. Quand aux peines prononcées, j'espère qu'elles seront dissuasives. C'est pour cela, de toute façon, que nous avions intenté cette action».



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 20/12/2001