Proche-Orient
Premier test en vue pour la «feuille de route»
Une semaine après la remise d’un plan de paix international aux Palestiniens et aux Israéliens, les premières discussions entre les différentes parties pourraient bientôt s’engager. Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell s’apprête à se rendre sur place pour demander l’application de la «feuille de route».
L’Etat hébreu commémore une nouvelle fois l’anniversaire de sa création sous une importante protection policière. La fête de «l’indépendance» marquant la création de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948 a débuté mardi selon le calendrier hébraïque. Des milliers de policiers et de soldats ont été déployés sur tout le territoire dans la crainte d’un attentat suicide. A l’occasion de ces fêtes, comme pour toutes celles qui se déroulent chaque année en Israël, les territoires palestiniens se sont une nouvelle fois retrouvés complètement bouclés. Suite à l’attentat suicide perpétré la semaine dernière à Tel-Aviv, les services de sécurité ont également renforcé leur vigilance aux différents points d’entrée du pays. Car le kamikaze qui s’est fait exploser le 29 avril à l’entrée du bar Mike’s place, faisant deux morts et une soixantaine de blessés, était porteur d’un passeport britannique.
Malgré la grande tension qui persiste sur le terrain, le cinquante cinquième anniversaire de la création de l’Etat hébreu s’inscrit dans un contexte général différent des années précédentes. Depuis que l’Intifada a repris en septembre 2000, attaques et représailles se sont enchaînées sans cesse, causant la mort, à ce jour, de 3 211 Palestiniens et 730 Israéliens. Le mois écoulé a lui-même été particulièrement meurtrier puisque 10 Israéliens et 54 Palestiniens ont été tués au cours d’attaques, d’attentats et autres opérations militaires. Une terrible spirale de violence que s’efforce de briser un plan de paix proposé voilà une semaine aux Palestiniens et aux Israéliens. Concoctée par le Quartette, un groupe qui réunit les Etats-Unis, les Nations unies, l’Union européenne et la Russie, la «feuille de route» prévoit un règlement pacifique du conflit en fixant comme objectif la création d’un Etat Palestinien indépendant à l’horizon 2005.
Depuis la remise de cette «feuille de route» aux deux parties, les déclarations de bonnes intentions se succèdent. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a ainsi expliqué mardi qu’il serait «heureux» de s’entretenir avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, et a précisé qu’une rencontre était en train d’être organisée. Le même Ariel Sharon s’était engagé la veille à ne pas «rater l’occasion» de faire la paix. «J’ai fait le serment de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour conduire le pays à la paix, et il y a un espoir en ce printemps pour cela», a déclaré Ariel Sharon au cours d’une cérémonie consacrée au souvenir des soldats tombés au cours des guerres d’Israël depuis sa création. «Cet espoir est fondé sur la lutte continue et sans compromis des forces de sécurité et de l’armée pour éradiquer le terrorisme et ainsi que sur la victoire décisive remportée par les forces de la coalition en Irak et la détermination qu’a montrée une partie du monde libre, sous la direction du président des Etats-Unis, contre les régimes du mal dans notre région».
Les «remarques» d’Israël
La guerre en Irak a indéniablement contribué à modifier le contexte régional dans lequel se déroule depuis des décennies le conflit israélo-palestinien. La chute du régime de Saddam Hussein a privé d’un soutien important différentes organisations armées palestiniennes. Dans la foulée, les Etats-Unis ont également haussé le ton à l’égard de la Syrie, un pays dans lequel se trouvent les sièges de plusieurs mouvements palestiniens prônant la lutte armée. Des pressions américaines qui, selon le fondateur et leader spirituel du groupe palestinien Hamas, le cheikh Ahmed Yassine, pourrait bien conduire certains pays arabes à chasser de leurs territoires les représentants du mouvement qu’il dirige. Dans une interview publiée mercredi par l’hebdomadaire égyptien francophone Al-Ahram Hebdo, le cheikh Yassine a précisé que de telles mesures n’affecteraient toutefois en rien la lutte que mène le Hamas, réitérant ainsi la volonté de ce mouvement de poursuivre sa campagne d’attentats suicide.
Le rejet catégorique de la feuille de route par le Hamas, ainsi que par d’autres organisations armées présentes dans les territoires, représente le principal obstacle auquel est confronté le nouveau gouvernement palestinien. Chaque attentat contribuera à réduire la capacité de manœuvre du Premier ministre Mahmoud Abbas qui s’apprête à engager d’âpres négociations. Le secrétaire d’Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, William Burns, l’a ainsi exhorté lundi à lancer une «bataille décisive contre le terrorisme». Des propos que ne manquera pas de répéter Colin Powell, secrétaire d’Etat américain, lors de la visite qu’il débutera vendredi dans les territoires palestiniens. Le principal objectif de son voyage est de promouvoir l’application de la «feuille de route» auprès des Palestiniens et des Israéliens. Une mission des plus difficiles étant donné les critiques ou réserves que suscite ce plan de paix. Ariel Sharon a ainsi annoncé mardi qu’Israël avait déjà transmis une série de «remarques» qui devraient prochainement être examinées à Washington. Du contenu de ces «remarques» dépendra notamment le début des discussions entre Israéliens et Palestiniens.
Malgré la grande tension qui persiste sur le terrain, le cinquante cinquième anniversaire de la création de l’Etat hébreu s’inscrit dans un contexte général différent des années précédentes. Depuis que l’Intifada a repris en septembre 2000, attaques et représailles se sont enchaînées sans cesse, causant la mort, à ce jour, de 3 211 Palestiniens et 730 Israéliens. Le mois écoulé a lui-même été particulièrement meurtrier puisque 10 Israéliens et 54 Palestiniens ont été tués au cours d’attaques, d’attentats et autres opérations militaires. Une terrible spirale de violence que s’efforce de briser un plan de paix proposé voilà une semaine aux Palestiniens et aux Israéliens. Concoctée par le Quartette, un groupe qui réunit les Etats-Unis, les Nations unies, l’Union européenne et la Russie, la «feuille de route» prévoit un règlement pacifique du conflit en fixant comme objectif la création d’un Etat Palestinien indépendant à l’horizon 2005.
Depuis la remise de cette «feuille de route» aux deux parties, les déclarations de bonnes intentions se succèdent. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a ainsi expliqué mardi qu’il serait «heureux» de s’entretenir avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, et a précisé qu’une rencontre était en train d’être organisée. Le même Ariel Sharon s’était engagé la veille à ne pas «rater l’occasion» de faire la paix. «J’ai fait le serment de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour conduire le pays à la paix, et il y a un espoir en ce printemps pour cela», a déclaré Ariel Sharon au cours d’une cérémonie consacrée au souvenir des soldats tombés au cours des guerres d’Israël depuis sa création. «Cet espoir est fondé sur la lutte continue et sans compromis des forces de sécurité et de l’armée pour éradiquer le terrorisme et ainsi que sur la victoire décisive remportée par les forces de la coalition en Irak et la détermination qu’a montrée une partie du monde libre, sous la direction du président des Etats-Unis, contre les régimes du mal dans notre région».
Les «remarques» d’Israël
La guerre en Irak a indéniablement contribué à modifier le contexte régional dans lequel se déroule depuis des décennies le conflit israélo-palestinien. La chute du régime de Saddam Hussein a privé d’un soutien important différentes organisations armées palestiniennes. Dans la foulée, les Etats-Unis ont également haussé le ton à l’égard de la Syrie, un pays dans lequel se trouvent les sièges de plusieurs mouvements palestiniens prônant la lutte armée. Des pressions américaines qui, selon le fondateur et leader spirituel du groupe palestinien Hamas, le cheikh Ahmed Yassine, pourrait bien conduire certains pays arabes à chasser de leurs territoires les représentants du mouvement qu’il dirige. Dans une interview publiée mercredi par l’hebdomadaire égyptien francophone Al-Ahram Hebdo, le cheikh Yassine a précisé que de telles mesures n’affecteraient toutefois en rien la lutte que mène le Hamas, réitérant ainsi la volonté de ce mouvement de poursuivre sa campagne d’attentats suicide.
Le rejet catégorique de la feuille de route par le Hamas, ainsi que par d’autres organisations armées présentes dans les territoires, représente le principal obstacle auquel est confronté le nouveau gouvernement palestinien. Chaque attentat contribuera à réduire la capacité de manœuvre du Premier ministre Mahmoud Abbas qui s’apprête à engager d’âpres négociations. Le secrétaire d’Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, William Burns, l’a ainsi exhorté lundi à lancer une «bataille décisive contre le terrorisme». Des propos que ne manquera pas de répéter Colin Powell, secrétaire d’Etat américain, lors de la visite qu’il débutera vendredi dans les territoires palestiniens. Le principal objectif de son voyage est de promouvoir l’application de la «feuille de route» auprès des Palestiniens et des Israéliens. Une mission des plus difficiles étant donné les critiques ou réserves que suscite ce plan de paix. Ariel Sharon a ainsi annoncé mardi qu’Israël avait déjà transmis une série de «remarques» qui devraient prochainement être examinées à Washington. Du contenu de ces «remarques» dépendra notamment le début des discussions entre Israéliens et Palestiniens.
par Olivier Bras
Article publié le 07/05/2003