Irak
L’administration américaine change de visages
Le responsable américain de l’Office de la reconstruction et de l’aide humanitaire (ORHA), confirme le départ de Barbara Bodine qui tenait lieu de maire américaine de Bagdad. Dans un article publié ce dimanche, le quotidien américain The Washington Post ébruitait déjà la nouvelle en suggérant que d’autres départs pourraient concerner en particulier l’équipe du général Jay Gardner toujours chargé pour le moment de la remettre en marche l'administration et les infrastructures de l’Irak. De fait, mardi dernier, Georges Bush a coiffé Jay Gardner d’un administrateur civil en chef, Paul Bremer, qui accompagne le chef d’état-major interarmées américain Richard Meyers dans une tournée d’explications commencée dimanche au Qatar et qui doit se poursuivre au Koweit et en Irak.
Le responsable américain de l’Office de la reconstruction et de l’aide humanitaire (ORHA), confirme le départ de Barbara Bodine qui tenait lieu de maire américaine de Bagdad. Dans un article publié ce dimanche, le quotidien américain The Washington Post ébruitait déjà la nouvelle en suggérant que d’autres départs pourraient concerner en particulier l’équipe du général Jay Gardner toujours chargé pour le moment de la remettre en marche l'administration et les infrastructures de l’Irak. De fait, mardi dernier, Georges Bush a coiffé Jay Gardner d’un administrateur civil en chef, Paul Bremer. Ce dernier accompagne le chef d’état-major interarmées américain Richard Meyers dans une tournée d’explications commencée dimanche au Qatar et qui doit se poursuivre au Koweit et en Irak.
Une administration différente d'ici la fin du mois
Entrée en fonction il y a trois semaine à peine, Barbara Bodine «part aujourd’hui dimanche, elle va prendre à Washington un poste» de directeur-adjoint au Département d’Etat dans la division politique et militaire. Ce poste «lui avait été attribué avant», indique, laconique, le responsable d’ORHA à Bagdad. De son côté l’ancienne administratrice du Bagdad d’après-guerre déclare qu’elle ne connaît pas les motifs de sa nouvelle affectation annoncée selon elle «dans un appel reçu la veille sur le téléphone qui venait d’être installé dans mon bureau quelques heures plus tôt». Entre temps, elle a confié au Washington Post : «Je ne pars pas avec le sentiment d’avoir fait tout ce que je devais faire, mais je ne m’en vais pas non plus avec l’idée que c’est un échec». C’est pourtant bien comme un échec que le Département d’Etat paraît avoir apprécié la gestion de l’Irak libéré et en particulier celle de sa vitrine bagdadi.
Barbara Bodine était la femme qui occupait la position la plus élevée dans l’administration américaine en Irak. Ancien ambassadrice au Yemen, arabophone, elle présente à 54 ans des états de service très brillants. A Bagdad, dont elle était de fait la maire, Barbara Bodine devait remettre en marche les services publics vitaux et contribuer à l’installation d’un nouveau gouvernement démocratique local. Comme l’indique un responsable de l’administration américaine au Washington Post, «La ville se porte mieux qu’il y a trois semaines, mais il reste encore du chemin». Un euphémisme si l’on en juge par les échos qui parviennent de la capitale irakienne et du reste du pays concernant la sécurité, la santé et les approvisionnements en tous genres, pétrole compris, sans parler de l'Arlésienne démocratique. Selon le même administrateur, le Département d’Etat serait en réalité totalement consterné par la lenteur et la légèreté des progrès réalisés en la matière. Cela aurait même donné lieu à des prises de bec avec le Pentagone sur l’opportunité d’une administration civile ou militaire. Et la «gorge profonde» du Washington Post d’assurer «D’ici la fin du mois, vous verrez une organisation radicalement différente». De quoi sans doute mettre fin aux impatiences tant irakiennes qu’extérieures face au chaos qui perdure.
En guise de réponse au concert des critiques, la remise en route du ministère irakien des Affaires étrangères vient de saluer la prise de fonctions du nouveau «patron» américain de l’Irak. Nommé mardi dernier par le président Bush, Paul Bremer, un ancien diplomate spécialiste des actions anti terroristes et des situations de crise est arrivé dimanche à Doha au Qatar. Tandis qu’à Bagdad, l’ancien directeur général de la diplomatie irakienne, Mohamed Amin Ahmed reprenait du service sous la houlette d’un conseiller américain, alors qu’un gentlemen’s agreement avec les Américains engageait les rebelles iraniens des Moudjahidine du peuple et pendant que l’ayatollah chiite Mohammad Baker Hakim recevait un accueil triomphal dans sa bonne ville de Bassorah où il prêchait «l’Irak aux Irakiens», Paul Bremer se préparait à suivre le général Myers pour un discours sur la méthode américaine à prononcer au Qatar, au Koweit et en Irak.
D’ores et déjà, Paul Bremer est le supérieur hiérarchique du général à la retraite Jay Gardner. Il doit superviser la reconstruction de l’Irak et bâtir une démocratie. Dans le passé, explique le Washington Post, Barbara Bodine s’était trouvée en opposition avec Paul Bremer, dont elle ne partageait pas la façon de faire en matière de contre terrorisme, en l’occurrence lors de l’attentat contre le navire américain Cole au Yemen, en octobre 2000. Dans le futur, les vues de Bremer sur les situations de crise pourraient bien ne pas concorder avec celles de Jay Gardner. Après trois mois de service, l'idée d'une relève pourrait sembler opportune.
Une administration différente d'ici la fin du mois
Entrée en fonction il y a trois semaine à peine, Barbara Bodine «part aujourd’hui dimanche, elle va prendre à Washington un poste» de directeur-adjoint au Département d’Etat dans la division politique et militaire. Ce poste «lui avait été attribué avant», indique, laconique, le responsable d’ORHA à Bagdad. De son côté l’ancienne administratrice du Bagdad d’après-guerre déclare qu’elle ne connaît pas les motifs de sa nouvelle affectation annoncée selon elle «dans un appel reçu la veille sur le téléphone qui venait d’être installé dans mon bureau quelques heures plus tôt». Entre temps, elle a confié au Washington Post : «Je ne pars pas avec le sentiment d’avoir fait tout ce que je devais faire, mais je ne m’en vais pas non plus avec l’idée que c’est un échec». C’est pourtant bien comme un échec que le Département d’Etat paraît avoir apprécié la gestion de l’Irak libéré et en particulier celle de sa vitrine bagdadi.
Barbara Bodine était la femme qui occupait la position la plus élevée dans l’administration américaine en Irak. Ancien ambassadrice au Yemen, arabophone, elle présente à 54 ans des états de service très brillants. A Bagdad, dont elle était de fait la maire, Barbara Bodine devait remettre en marche les services publics vitaux et contribuer à l’installation d’un nouveau gouvernement démocratique local. Comme l’indique un responsable de l’administration américaine au Washington Post, «La ville se porte mieux qu’il y a trois semaines, mais il reste encore du chemin». Un euphémisme si l’on en juge par les échos qui parviennent de la capitale irakienne et du reste du pays concernant la sécurité, la santé et les approvisionnements en tous genres, pétrole compris, sans parler de l'Arlésienne démocratique. Selon le même administrateur, le Département d’Etat serait en réalité totalement consterné par la lenteur et la légèreté des progrès réalisés en la matière. Cela aurait même donné lieu à des prises de bec avec le Pentagone sur l’opportunité d’une administration civile ou militaire. Et la «gorge profonde» du Washington Post d’assurer «D’ici la fin du mois, vous verrez une organisation radicalement différente». De quoi sans doute mettre fin aux impatiences tant irakiennes qu’extérieures face au chaos qui perdure.
En guise de réponse au concert des critiques, la remise en route du ministère irakien des Affaires étrangères vient de saluer la prise de fonctions du nouveau «patron» américain de l’Irak. Nommé mardi dernier par le président Bush, Paul Bremer, un ancien diplomate spécialiste des actions anti terroristes et des situations de crise est arrivé dimanche à Doha au Qatar. Tandis qu’à Bagdad, l’ancien directeur général de la diplomatie irakienne, Mohamed Amin Ahmed reprenait du service sous la houlette d’un conseiller américain, alors qu’un gentlemen’s agreement avec les Américains engageait les rebelles iraniens des Moudjahidine du peuple et pendant que l’ayatollah chiite Mohammad Baker Hakim recevait un accueil triomphal dans sa bonne ville de Bassorah où il prêchait «l’Irak aux Irakiens», Paul Bremer se préparait à suivre le général Myers pour un discours sur la méthode américaine à prononcer au Qatar, au Koweit et en Irak.
D’ores et déjà, Paul Bremer est le supérieur hiérarchique du général à la retraite Jay Gardner. Il doit superviser la reconstruction de l’Irak et bâtir une démocratie. Dans le passé, explique le Washington Post, Barbara Bodine s’était trouvée en opposition avec Paul Bremer, dont elle ne partageait pas la façon de faire en matière de contre terrorisme, en l’occurrence lors de l’attentat contre le navire américain Cole au Yemen, en octobre 2000. Dans le futur, les vues de Bremer sur les situations de crise pourraient bien ne pas concorder avec celles de Jay Gardner. Après trois mois de service, l'idée d'une relève pourrait sembler opportune.
par Monique Mas
Article publié le 11/05/2003