Proche-Orient
Sharon boycotte Solana
Javier Solana, le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure, n’a pas fait étape mercredi à Jérusalem pour rencontrer Ariel Sharon, dans le cadre de sa tournée régionale destinée à promouvoir la «feuille de route» proposée par les pays du Quartette. Le Premier ministre israélien a refusé de le recevoir après qu’il a annoncé son intention d’avoir aussi un entretien avec Yasser Arafat, le président de l’Autorité palestinienne. La reconnaissance accordée à ce dernier par la diplomatie européenne n’est décidément pas du goût de Jérusalem.
Dans le cadre de la grande offensive diplomatique engagée par les pays occidentaux au Moyen-Orient, Javier Solana aurait dû succéder à Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain, en arrivant mercredi à Jérusalem. Mais Ariel Sharon a décidé de boycotter le représentant de la diplomatie européenne. Il lui reproche, en effet, d’avoir annoncé qu’il allait rencontrer Yasser Arafat dans le cadre de sa tournée régionale débutée en Egypte, poursuivie en Jordanie et qui devait le mener après Israël, dans les territoires palestiniens puis en Arabie Saoudite, en Syrie et au Liban. Du coup, Javier Solana a dû changer son itinéraire à la dernière minute. Il s’est ainsi envolé directement d’Amman vers Ryad sans passer par Jérusalem.
Du point de vue israélien, le simple fait de rencontrer Yasser Arafat est une preuve de mauvaise volonté. «Nous estimons que toute rencontre avec Arafat, qui constitue le principal obstacle à toutes négociations, ne peut qu’affaiblir la position d’Abou Mazen [Mahmoud Abbas, le nouveau Premier ministre palestinien], ce qui va exactement à l’encontre des objectifs déclarés des Européens en faveur des réformes de l’Autorité palestinienne», a ainsi expliqué un responsable israélien sous couvert de l’anonymat.
La stratégie de Jérusalem vise clairement à isoler au maximum Yasser Arafat, que les Israéliens accusent de ne rien faire pour mettre fin au terrorisme contre leur pays, et à faire de Mahamoud Abbas qui est entré en fonction le 30 avril dernier, l’interlocuteur privilégié de toutes les parties impliquées dans les négociations. Lors de son passage sur place la semaine dernière, Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain, a de fait appuyé ce point de vue puisqu’il ne s’est entretenu qu’avec le Premier ministre palestinien.
Isoler Arafat
Mais les Européens ne se sont pas rangés sur la ligne américaine à ce niveau même si Javier Solana a affirmé qu’il agissait «en coordination» avec Colin Powell. Lors de leur rencontre début mai sur l’île de Rhodes en Grèce, les représentants de l’Union européenne avaient ainsi réaffirmé que Yasser Arafat était «un acteur important en Palestine». Et c’est en faisant référence à cette position que Javier Solana, qui doit finalement et malgré les pressions israéliennes s’entretenir avec Yasser Arafat jeudi à Ramallah, a justifié son intention de rencontrer le «président de l’Autorité palestinienne» qui a «introduit des réformes» dont il a salué l’aspect «positif».
Ces déclarations n’ont pas été du goût d’Ariel Sharon. Et Javier Solana devra donc se contenter de rencontrer le ministre israélien des Affaires étrangères, Silvan Shalom, après son retour de Grande-Bretagne. Cela repousse l’étape israélienne de la tournée à dimanche. Le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure s’en sort moins bien que Georges Papandréou, le ministre grec des Affaires étrangères dont le pays assure la présidence de l’UE, qui a quant à lui pu rencontrer cette semaine Ariel Sharon avant de voir Yasser Arafat.
Face à cette contradiction, les responsables israéliens se sont contentés de déclarer qu’Ariel Sharon choisissait d’accorder une entrevue à des personnalités étrangères «au cas par cas». Au-delà de son intention de rencontrer Yasser Arafat, d’autres propos tenus par Javier Solana ont peut-être contribué à irriter le Premier ministre israélien. Il a ainsi déclaré à la suite de son entretien avec le roi Abdallah II de Jordanie qu’il fallait «faire pression sur Israël afin de la pousser à accepter de manière claire le contenu de la feuille de route».
Car pour le moment, les Israéliens émettent en effet des réserves sur certaines dispositions contenues dans le plan de paix. Colin Powell lui-même n’a d’ailleurs pas réussi à obtenir une approbation globale des dispositions qu’il contient lors de son passage à Jérusalem. C’est dans ce contexte que se prépare actuellement la première entrevue entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas. Elle devrait avoir lieu samedi en présence du ministre d’Etat pour les Affaires de sécurité Mohammad Dahlan et du président du Conseil législatif palestinien Ahmad Qorei.
Du point de vue israélien, le simple fait de rencontrer Yasser Arafat est une preuve de mauvaise volonté. «Nous estimons que toute rencontre avec Arafat, qui constitue le principal obstacle à toutes négociations, ne peut qu’affaiblir la position d’Abou Mazen [Mahmoud Abbas, le nouveau Premier ministre palestinien], ce qui va exactement à l’encontre des objectifs déclarés des Européens en faveur des réformes de l’Autorité palestinienne», a ainsi expliqué un responsable israélien sous couvert de l’anonymat.
La stratégie de Jérusalem vise clairement à isoler au maximum Yasser Arafat, que les Israéliens accusent de ne rien faire pour mettre fin au terrorisme contre leur pays, et à faire de Mahamoud Abbas qui est entré en fonction le 30 avril dernier, l’interlocuteur privilégié de toutes les parties impliquées dans les négociations. Lors de son passage sur place la semaine dernière, Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain, a de fait appuyé ce point de vue puisqu’il ne s’est entretenu qu’avec le Premier ministre palestinien.
Isoler Arafat
Mais les Européens ne se sont pas rangés sur la ligne américaine à ce niveau même si Javier Solana a affirmé qu’il agissait «en coordination» avec Colin Powell. Lors de leur rencontre début mai sur l’île de Rhodes en Grèce, les représentants de l’Union européenne avaient ainsi réaffirmé que Yasser Arafat était «un acteur important en Palestine». Et c’est en faisant référence à cette position que Javier Solana, qui doit finalement et malgré les pressions israéliennes s’entretenir avec Yasser Arafat jeudi à Ramallah, a justifié son intention de rencontrer le «président de l’Autorité palestinienne» qui a «introduit des réformes» dont il a salué l’aspect «positif».
Ces déclarations n’ont pas été du goût d’Ariel Sharon. Et Javier Solana devra donc se contenter de rencontrer le ministre israélien des Affaires étrangères, Silvan Shalom, après son retour de Grande-Bretagne. Cela repousse l’étape israélienne de la tournée à dimanche. Le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure s’en sort moins bien que Georges Papandréou, le ministre grec des Affaires étrangères dont le pays assure la présidence de l’UE, qui a quant à lui pu rencontrer cette semaine Ariel Sharon avant de voir Yasser Arafat.
Face à cette contradiction, les responsables israéliens se sont contentés de déclarer qu’Ariel Sharon choisissait d’accorder une entrevue à des personnalités étrangères «au cas par cas». Au-delà de son intention de rencontrer Yasser Arafat, d’autres propos tenus par Javier Solana ont peut-être contribué à irriter le Premier ministre israélien. Il a ainsi déclaré à la suite de son entretien avec le roi Abdallah II de Jordanie qu’il fallait «faire pression sur Israël afin de la pousser à accepter de manière claire le contenu de la feuille de route».
Car pour le moment, les Israéliens émettent en effet des réserves sur certaines dispositions contenues dans le plan de paix. Colin Powell lui-même n’a d’ailleurs pas réussi à obtenir une approbation globale des dispositions qu’il contient lors de son passage à Jérusalem. C’est dans ce contexte que se prépare actuellement la première entrevue entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas. Elle devrait avoir lieu samedi en présence du ministre d’Etat pour les Affaires de sécurité Mohammad Dahlan et du président du Conseil législatif palestinien Ahmad Qorei.
par Valérie Gas
Article publié le 14/05/2003 Dernière mise à jour le 03/08/2004 à 14:31 TU