Mondialisation
G8 : contre-sommet <i>«pour un autre monde»</i>
Les partisans de l’altermondialisation seront présents à la rencontre des chefs d’Etats et de gouvernements du G8, début juin à Evian (France), comme ils le sont désormais à toutes les rencontres internationales. Cette fois, la société civile défendra l’idée qu’un autre monde est possible dans un contre-sommet dont les thèmes sont calqués, point par point, sur la rencontre officielle.
Une manifestation anti-G8 aura lieu le 1er juin entre Annemasse (France ) et Genève (Suisse) pour protester contre la rencontre des chefs d’Etats et de gouvernements des huit pays les plus industrialisés de la planète (Allemagne, Canada, France, Etats-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie). Le sommet du G8 se tient en fait à Evian, mais la ville tout entière a été interdite de manifestation après les incidents violents qui avaient fait un mort en juillet 2001 à Gènes (Italie). La police suisse attend 50 000 manifestants dont, selon ses estimations, moins de 4 000 pourraient être violents. Cette forme de protestation contre le «directoire du monde», ainsi qu’est perçu le G8, est devenue traditionnelle, comme lors de chaque grande manifestation internationale (sommet européen, ou sommet de l’Organisation mondiale du commerce).
Mais à côté de ces manifestations de rues, il est une autre contestation de la mondialisation ultra-libérale qui, selon Yannick Jadot de Greenpeace-France, n’en est pas moins radicale. C’est celle des organisations de lutte pour les droits de l‘homme, le développement, la défense de l’environnement ou contre le sida. Ces représentants de la société civile tiendront donc un contre-sommet à celui du G8 du 29 au 31 mai intitulé «sommet pour un autre monde». Les organisateurs de cette rencontre dénient au G8, ce «cartel» des puissants de la planète, le droit de décider d’une politique au niveau mondial sans en avoir reçu le mandat des citoyens du monde. D’autant, relève Bernard Pinaud, délégué général du Crid (Centre de recherche et d’information pour le développement), qu’ils abordent des sujets qui sont de la compétence normale des Nations unies.
Ecoutées, sinon entendues
Jacques Chirac, qui préside cette année le G8, a mis à l’ordre du jour de la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement la solidarité, la responsabilité sociale et environnementale, la sécurité. Le contre-sommet a adopté le même canevas pour formuler ses propres analyses et propositions pour le développement du tiers-monde, la mise en cause de la responsabilité des multinationales ou la lutte contre le terrorisme. Après avoir longtemps prêché dans le désert, les organisations de solidarité internationale ont désormais le sentiment d’être écoutées, sinon entendues, des responsables politiques. Lors de la préparation de ce sommet du G8 à Evian, Françoise Vanni, directrice de l’ONG Agir Ici estime qu’une vraie concertation à eu lieu avec les «sherpas» de Jacques Chirac, ces conseillers chargés des dossiers mis à l’ordre du jour. Mais elle ajoute aussi qu’au fil des jours les ambitions du début se sont largement refroidies et qu’en définitive il y a peu à attendre de ce sommet en matière de décisions fermes.
Les participants au contre-sommet remettront officiellement à un représentant du président de la République française le fruit de leurs travaux sous forme de propositions. En ce qui concerne la responsabilité sociale et environnementale des entreprises il s’agit, d’une part, de leur imposer l’amélioration des conditions de vie des populations et, d’autre part, de les contraindre à assumer leurs responsabilités en cas de sinistres ou d’accidents. Pour cela les associations estiment urgent d’élaborer un cadre juridique international contraignant. Face au manque d’enthousiasme rencontré par la proposition de Jacques Chirac de créer une Organisation mondiale de l’environnement, pendant de l’Organisation mondiale du commerce, le contre-sommet souhaite relancer l’idée. Enfin, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pour la sécurité, ces ONG soulignent que près de 90% des exportations d’armes dans le monde proviennent des membres du G8 avec, en premier lieu, les États-Unis, la Russie, la France et la Grande-Bretagne.
Mais à côté de ces manifestations de rues, il est une autre contestation de la mondialisation ultra-libérale qui, selon Yannick Jadot de Greenpeace-France, n’en est pas moins radicale. C’est celle des organisations de lutte pour les droits de l‘homme, le développement, la défense de l’environnement ou contre le sida. Ces représentants de la société civile tiendront donc un contre-sommet à celui du G8 du 29 au 31 mai intitulé «sommet pour un autre monde». Les organisateurs de cette rencontre dénient au G8, ce «cartel» des puissants de la planète, le droit de décider d’une politique au niveau mondial sans en avoir reçu le mandat des citoyens du monde. D’autant, relève Bernard Pinaud, délégué général du Crid (Centre de recherche et d’information pour le développement), qu’ils abordent des sujets qui sont de la compétence normale des Nations unies.
Ecoutées, sinon entendues
Jacques Chirac, qui préside cette année le G8, a mis à l’ordre du jour de la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement la solidarité, la responsabilité sociale et environnementale, la sécurité. Le contre-sommet a adopté le même canevas pour formuler ses propres analyses et propositions pour le développement du tiers-monde, la mise en cause de la responsabilité des multinationales ou la lutte contre le terrorisme. Après avoir longtemps prêché dans le désert, les organisations de solidarité internationale ont désormais le sentiment d’être écoutées, sinon entendues, des responsables politiques. Lors de la préparation de ce sommet du G8 à Evian, Françoise Vanni, directrice de l’ONG Agir Ici estime qu’une vraie concertation à eu lieu avec les «sherpas» de Jacques Chirac, ces conseillers chargés des dossiers mis à l’ordre du jour. Mais elle ajoute aussi qu’au fil des jours les ambitions du début se sont largement refroidies et qu’en définitive il y a peu à attendre de ce sommet en matière de décisions fermes.
Les participants au contre-sommet remettront officiellement à un représentant du président de la République française le fruit de leurs travaux sous forme de propositions. En ce qui concerne la responsabilité sociale et environnementale des entreprises il s’agit, d’une part, de leur imposer l’amélioration des conditions de vie des populations et, d’autre part, de les contraindre à assumer leurs responsabilités en cas de sinistres ou d’accidents. Pour cela les associations estiment urgent d’élaborer un cadre juridique international contraignant. Face au manque d’enthousiasme rencontré par la proposition de Jacques Chirac de créer une Organisation mondiale de l’environnement, pendant de l’Organisation mondiale du commerce, le contre-sommet souhaite relancer l’idée. Enfin, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pour la sécurité, ces ONG soulignent que près de 90% des exportations d’armes dans le monde proviennent des membres du G8 avec, en premier lieu, les États-Unis, la Russie, la France et la Grande-Bretagne.
par Francine Quentin
Article publié le 14/05/2003