Togo
Présidentielle : la campagne électorale bat son plein
Depuis une semaine, les rues de Lomé, la capitale togolaise, et celles de l’intérieur du pays ont changé de couleur, chargées qu’elles sont d’affiches et de slogans en faveur des candidats à l’élection présidentielle du 1er juin prochain. La campagne électorale est entrée dans sa phase cruciale où l’électeur potentiel doit déjà commencer à se faire une idée du choix de son candidat.
La capitale togolaise et les localités de l’intérieur du pays vivent depuis une semaine la fièvre de la campagne électorale. Les affiches des 7 candidats ont subitement envahi les murs et les panneaux d’affichage. Les caravanes des candidats, avec leur cortège de sifflets, parcourent à longueur de journée les quartiers à la rencontre des électeurs. Au huitième jour de la campagne électorale, les candidats à la présidentielle ont multiplié le rythme des opérations de charme à l’endroit des électeurs. Ils disposent de 15 jours pour s’assurer que l’électeur potentiel à été convaincu d’épouser leur programme. Pour cette première semaine de campagne, la plupart des candidats engagés dans la course à la présidentielle ont concentré leurs déplacements sur le sud du pays, notamment à Lomé, traditionnellement acquis à l’opposition. Il faut parer au plus pressé de sorte à pouvoir boucler l’ensemble du territoire. Le chef de l’Etat, Gnassingbé Eyadéma, qui n’a effectué sa première sortie que le 21 mai dernier, s’est déjà imposé le rythme de deux meetings par jour. Pour ce qui est des thèmes de campagne, les électeurs ont l’impression du déjà entendu.
Eyadéma, candidat à sa propre succession
Pour avoir connu le seul et même adversaire pendant plus de 10 ans de processus démocratique, le discours des leaders et des candidats de l’opposition n’a pas assez varié. Il dénonce un système trentenaire, la violation des droits de l’homme, une armée au service d’un seul homme, le harcèlement des militants de l’opposition, une économie en ruine et promet entre autres la réconciliation nationale, le paiement régulier des salaires, la restauration de l’image du Togo à l’extérieur, la dépolitisation des médias publics, etc. «Nous allons restaurer la République, qui signifie la chose de tous, nous allons la restituer à tous les Togolais, alors qu’on en fait une affaire de quelques-uns, de quelques clans», s’est engagé en début de semaine le candidat Edem Kodjo de la Convergence patriotique panafricaine (CPP, opposition) dans une déclaration publiée par le quotidien gouvernemental Togo-Presse. «Dès mon élection, j’entreprendrai les actions urgentes pour le paiement régulier des salaires, des pensions et des bourses: notre pays en a les moyens», promet le candidat Emmanuel Bob Akitani du Parti des forces de changement (PFC, opposition). Me Yawovi Agboyibo, candidat du Comité d’action pour le renouveau (CAR) demande aux électeurs de faire «un vote utile, réfléchi», le 1er juin prochain en le portant à la magistrature suprême «afin que je sois pour tous les Togolais le réconciliateur».
Le chef de l’Etat sortant, le général Gnassingbé Eyadéma, candidat à sa propre succession après 36 ans de pouvoir, contre-attaque par la menace de guerre civile que ses opposants font planer sur le pays. Le 21 mai dernier à Kpalimé (à 120 km de Lomé), le candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) a appelé plusieurs milliers de ses militants venus l’écouter à éviter la guerre civile. «La guerre civile, c’est l’anéantissement de votre pays; la guerre civile, c’est la misère, la destruction, la raison du plus fort», a déclaré le général Eyadéma. «La seule promesse valable, c’est la paix, la sécurité et la réconciliation de tous les Togolais», a martelé le candidat Eyadéma. Sur le plan économique, il attribue les difficultés économiques du pays aux malversations commises par l’opposition pendant la transition politique, de septembre 1991 à mars 1994. Selon le général Eyadéma, «il n’y avait pas d’arriérés de salaires avant 1990. Ils sont venus, ils ont mis le pays à genou. Ils pensent que le peuple d’aujourd’hui est celui d’hier qu’on peut tromper». Il promet à cet effet de se consacrer au redressement de l’économie du pays s’il était élu.
Sur les médias publics, auxquels tous les candidats ont un accès équitable, les candidats de l’opposition se plaignent d’être victimes de censure. Un message de Gilchrist Olympio, en soutien au candidat Emmanuel Bob Akitani du PFC, a été censuré par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC). La HAAC, qui définit les règles d’accès aux médias publics, estime que Gilchrist Olympio n’est pas candidat et qu’il ne doit pas intervenir dans un message aux électeurs. Cette institution précise par ailleurs que ses décisions sont prises avec l’accord des candidats ou de leurs représentants.
Avant le verdict des urnes, il ne fait toutefois aucun doute que le président Eyadéma mène largement la campagne en terme d’affiches. Ses effigies géantes, sur lesquelles on pouvait lire «Paix, Sécurité et Développement», occupent tous les panneaux de la capitale. Celles en petits formats sont visibles sur tous les murs, les boutiques et démontrent de l’omniprésence du chef de l’Etat et du déploiement de grands moyens financiers. Son emblème, l’Epi de maïs, explique-t-il, témoigne de l’autosuffisance alimentaire au Togo. Tandis que l’opposition s’est contentée en général de petites affiches placardées de façon clairsemée, sans doute imprimées en petit nombre. Reste toutefois à l’opposition, qui affronte le général en rangs dispersés, à démontrer le 1er juin que le maïs ne fait aucun poids devant le Coq d’Edem Kodjo ou le Bélier de Yawovi Agboyibo.
Eyadéma, candidat à sa propre succession
Pour avoir connu le seul et même adversaire pendant plus de 10 ans de processus démocratique, le discours des leaders et des candidats de l’opposition n’a pas assez varié. Il dénonce un système trentenaire, la violation des droits de l’homme, une armée au service d’un seul homme, le harcèlement des militants de l’opposition, une économie en ruine et promet entre autres la réconciliation nationale, le paiement régulier des salaires, la restauration de l’image du Togo à l’extérieur, la dépolitisation des médias publics, etc. «Nous allons restaurer la République, qui signifie la chose de tous, nous allons la restituer à tous les Togolais, alors qu’on en fait une affaire de quelques-uns, de quelques clans», s’est engagé en début de semaine le candidat Edem Kodjo de la Convergence patriotique panafricaine (CPP, opposition) dans une déclaration publiée par le quotidien gouvernemental Togo-Presse. «Dès mon élection, j’entreprendrai les actions urgentes pour le paiement régulier des salaires, des pensions et des bourses: notre pays en a les moyens», promet le candidat Emmanuel Bob Akitani du Parti des forces de changement (PFC, opposition). Me Yawovi Agboyibo, candidat du Comité d’action pour le renouveau (CAR) demande aux électeurs de faire «un vote utile, réfléchi», le 1er juin prochain en le portant à la magistrature suprême «afin que je sois pour tous les Togolais le réconciliateur».
Le chef de l’Etat sortant, le général Gnassingbé Eyadéma, candidat à sa propre succession après 36 ans de pouvoir, contre-attaque par la menace de guerre civile que ses opposants font planer sur le pays. Le 21 mai dernier à Kpalimé (à 120 km de Lomé), le candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) a appelé plusieurs milliers de ses militants venus l’écouter à éviter la guerre civile. «La guerre civile, c’est l’anéantissement de votre pays; la guerre civile, c’est la misère, la destruction, la raison du plus fort», a déclaré le général Eyadéma. «La seule promesse valable, c’est la paix, la sécurité et la réconciliation de tous les Togolais», a martelé le candidat Eyadéma. Sur le plan économique, il attribue les difficultés économiques du pays aux malversations commises par l’opposition pendant la transition politique, de septembre 1991 à mars 1994. Selon le général Eyadéma, «il n’y avait pas d’arriérés de salaires avant 1990. Ils sont venus, ils ont mis le pays à genou. Ils pensent que le peuple d’aujourd’hui est celui d’hier qu’on peut tromper». Il promet à cet effet de se consacrer au redressement de l’économie du pays s’il était élu.
Sur les médias publics, auxquels tous les candidats ont un accès équitable, les candidats de l’opposition se plaignent d’être victimes de censure. Un message de Gilchrist Olympio, en soutien au candidat Emmanuel Bob Akitani du PFC, a été censuré par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC). La HAAC, qui définit les règles d’accès aux médias publics, estime que Gilchrist Olympio n’est pas candidat et qu’il ne doit pas intervenir dans un message aux électeurs. Cette institution précise par ailleurs que ses décisions sont prises avec l’accord des candidats ou de leurs représentants.
Avant le verdict des urnes, il ne fait toutefois aucun doute que le président Eyadéma mène largement la campagne en terme d’affiches. Ses effigies géantes, sur lesquelles on pouvait lire «Paix, Sécurité et Développement», occupent tous les panneaux de la capitale. Celles en petits formats sont visibles sur tous les murs, les boutiques et démontrent de l’omniprésence du chef de l’Etat et du déploiement de grands moyens financiers. Son emblème, l’Epi de maïs, explique-t-il, témoigne de l’autosuffisance alimentaire au Togo. Tandis que l’opposition s’est contentée en général de petites affiches placardées de façon clairsemée, sans doute imprimées en petit nombre. Reste toutefois à l’opposition, qui affronte le général en rangs dispersés, à démontrer le 1er juin que le maïs ne fait aucun poids devant le Coq d’Edem Kodjo ou le Bélier de Yawovi Agboyibo.
par Guy Mario
Article publié le 25/05/2003