Répression sur le Web
La censure se vit au jour le jour sur le Net
Les forums de discussions ne sont pas bien vus du régime chinois, selon une enquête que vient de publier l’association Reporters Sans Frontières. La Chine est un pays traditionnellement épinglé pour son travail de censure sur la Toile, mais d’autres pays cherchent à contrôler le réseau.
L’organisation Reporters sans frontières (RSF) qui lutte contre toute atteinte aux droits de l’homme vient d’alerter la communauté internationale sur le gigantesque travail de surveillance des forums de discussion mis en place par les autorités chinoises. Selon une enquête de RSF, les forums de discussion –très fréquentés par les 50 millions d’internautes chinois- sont devenus de véritables pièges à internautes.
Des dizaines d’utilisateurs, notamment une jeune femme de 22 ans, Liu Di, ont été arrêtés pour avoir critiqué le gouvernement sur des forums. En plus des firewalls qui empêchent l’accès à des milliers de sites basés à l’étranger et après l’éradication des cybercafés (15 000 cafés internet ont été fermés en 2002), des filtres sont désormais installés sur les ordinateurs des forums pour filtrer les messages au contenu polémique.
Les sites, qu’ils soient privés ou étatiques,ont mis en place un système de filtres qui permet d’exclure les messages contenant des mots interdits qui font référence à la politique, à la religion ou à la pornographie. Les messages concernant la pneumopathie atypique sont particulièrement contrôlés. De même, les textes interpellant directement les dirigeants communistes –notamment sur la question du Tibet, de Taïwan ou des droits de l’homme- sont retirés régulièrement retirés par les webmasters chargés de surveiller les forums.
Cinq sites «blasphématoires» fermés sur la Toile
En plus d’un dispositif législatif extrêmement répressif, les autorités ont pris en 2002, une série de mesures obligeant les prestataires Internet (sites, cybercafés, fournisseurs d’accès) à censurer eux-mêmes les contenus considérés comme «anticonstitutionnels», et pouvant porter «atteinte à l'unité nationale, à la souveraineté ou à l'intégrité territoriale de la Chine». Toutes cette politique de contrôle de l’Internet s’inscrit dans le cadre d’un programme d’Etat baptisé «Bouclier doré», qui a remplacé à la fin des années 90 le projet de la «Grande muraille électronique» rendu caduc par le développement exponentiel de l’Internet. Des moyens financiers et humains importants –près de 30 000 personnes- ont été mobilisés.
Cette même politique de restriction de l’accès au réseau est également à l’œuvre dans de nombreux pays du Sud-est asiatique. C’est le cas de Singapour, dont l’autorité de régulation, la SBA contraint tous les prestataires Internet de se conformer aux listes de sites web interdits. Le Vietnam et l’Indonésie ont également mis en place des dispositifs permettant de bloquer des sites considérés comme «déplacés sur le plan politique et culturel».
Le gouvernement du Vietnam est propriétaire et contrôle le seul accès à internet du pays via l’organisme Vietnam Data Communications (VDC). Plus d’un million de Vietnamiens se connectent régulièrement sur Internet principalement dans les cybercafés. VDC a été autorisé par le gouvernement à surveiller les sites utilisés par les souscripteurs et les propriétaires de cybercafés ont été invités à s’assurer parque leurs clients ne cherchent pas à obtenir des données subversives ou pornographiques.
Plus au sud, d’autres pays déploient la même volonté pour mettre en place des systèmes de régulation efficace. Riche et peu peuplée, l’Arabie saoudite a ainsi installé un gigantesque système de filtrage d’adresses et de contenus. Toutes les prestataires techniques à Internet sont reliés à la Cité des Sciences et de la technologie à Ryad: un véritable Intranet national. La Citée est reliée au réseau après avoir mise un système de contrôle empêchant l’accès aux sites proposant des informations contraires aux valeurs islamiques. Comme dans les cinq autres monarchies du Golfe persique (Koweit, Emirats arabes unis, Qatar, Bahrein et Oman), les autorités se méfient d’Internet car parmi ses multiples services figurent l’accès aux réseaux pornographiques.
Les autorités iraniennes comme les pays du Golfe viennent d’ordonner de nouvelles restrictions visant 15 000 sites accusés d'immoralité ou d'offense à la politique de la République islamique. La plupart des sites sont à caractère pornographique, mais il y a aussi des sites politiques. Plusieurs sites proches de réformateurs ont ainsi été bloqués. Ceux des radios américaines qui ont un service en persan, notamment Voice of America (VOA), tombent également sous le coup de la mesure.
A chaque pays sa censure... L’Italie a ainsi fait fermer l’an dernier cinq sites web spécialisés dans les blasphèmes contre Dieu et la Vierge Marie à la suite d’une plainte de l’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. La police italienne a noirci les pages de ces sites où figuraient les inscriptions blasphématoires. En Suède également, le site d’un artiste a été censuré sur demande du souverain pour «propos déplacés». L’artiste en question avait tout simplement indiqué sur son site que le roi souhaitait abdiquer.
Des dizaines d’utilisateurs, notamment une jeune femme de 22 ans, Liu Di, ont été arrêtés pour avoir critiqué le gouvernement sur des forums. En plus des firewalls qui empêchent l’accès à des milliers de sites basés à l’étranger et après l’éradication des cybercafés (15 000 cafés internet ont été fermés en 2002), des filtres sont désormais installés sur les ordinateurs des forums pour filtrer les messages au contenu polémique.
Les sites, qu’ils soient privés ou étatiques,ont mis en place un système de filtres qui permet d’exclure les messages contenant des mots interdits qui font référence à la politique, à la religion ou à la pornographie. Les messages concernant la pneumopathie atypique sont particulièrement contrôlés. De même, les textes interpellant directement les dirigeants communistes –notamment sur la question du Tibet, de Taïwan ou des droits de l’homme- sont retirés régulièrement retirés par les webmasters chargés de surveiller les forums.
Cinq sites «blasphématoires» fermés sur la Toile
En plus d’un dispositif législatif extrêmement répressif, les autorités ont pris en 2002, une série de mesures obligeant les prestataires Internet (sites, cybercafés, fournisseurs d’accès) à censurer eux-mêmes les contenus considérés comme «anticonstitutionnels», et pouvant porter «atteinte à l'unité nationale, à la souveraineté ou à l'intégrité territoriale de la Chine». Toutes cette politique de contrôle de l’Internet s’inscrit dans le cadre d’un programme d’Etat baptisé «Bouclier doré», qui a remplacé à la fin des années 90 le projet de la «Grande muraille électronique» rendu caduc par le développement exponentiel de l’Internet. Des moyens financiers et humains importants –près de 30 000 personnes- ont été mobilisés.
Cette même politique de restriction de l’accès au réseau est également à l’œuvre dans de nombreux pays du Sud-est asiatique. C’est le cas de Singapour, dont l’autorité de régulation, la SBA contraint tous les prestataires Internet de se conformer aux listes de sites web interdits. Le Vietnam et l’Indonésie ont également mis en place des dispositifs permettant de bloquer des sites considérés comme «déplacés sur le plan politique et culturel».
Le gouvernement du Vietnam est propriétaire et contrôle le seul accès à internet du pays via l’organisme Vietnam Data Communications (VDC). Plus d’un million de Vietnamiens se connectent régulièrement sur Internet principalement dans les cybercafés. VDC a été autorisé par le gouvernement à surveiller les sites utilisés par les souscripteurs et les propriétaires de cybercafés ont été invités à s’assurer parque leurs clients ne cherchent pas à obtenir des données subversives ou pornographiques.
Plus au sud, d’autres pays déploient la même volonté pour mettre en place des systèmes de régulation efficace. Riche et peu peuplée, l’Arabie saoudite a ainsi installé un gigantesque système de filtrage d’adresses et de contenus. Toutes les prestataires techniques à Internet sont reliés à la Cité des Sciences et de la technologie à Ryad: un véritable Intranet national. La Citée est reliée au réseau après avoir mise un système de contrôle empêchant l’accès aux sites proposant des informations contraires aux valeurs islamiques. Comme dans les cinq autres monarchies du Golfe persique (Koweit, Emirats arabes unis, Qatar, Bahrein et Oman), les autorités se méfient d’Internet car parmi ses multiples services figurent l’accès aux réseaux pornographiques.
Les autorités iraniennes comme les pays du Golfe viennent d’ordonner de nouvelles restrictions visant 15 000 sites accusés d'immoralité ou d'offense à la politique de la République islamique. La plupart des sites sont à caractère pornographique, mais il y a aussi des sites politiques. Plusieurs sites proches de réformateurs ont ainsi été bloqués. Ceux des radios américaines qui ont un service en persan, notamment Voice of America (VOA), tombent également sous le coup de la mesure.
A chaque pays sa censure... L’Italie a ainsi fait fermer l’an dernier cinq sites web spécialisés dans les blasphèmes contre Dieu et la Vierge Marie à la suite d’une plainte de l’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. La police italienne a noirci les pages de ces sites où figuraient les inscriptions blasphématoires. En Suède également, le site d’un artiste a été censuré sur demande du souverain pour «propos déplacés». L’artiste en question avait tout simplement indiqué sur son site que le roi souhaitait abdiquer.
par Myriam Berber
Article publié le 16/05/2003