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Islam en France

Le conseil du culte musulman élit son bureau

En présence du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur, l’assemblée constituante du Conseil français du culte musulman s’est tenue à Paris ce week-end et a porté à sa tête le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur.
«Un moment historique», selon le mot de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur en charge des cultes. Désormais, les musulmans ont un conseil du culte. Applaudissements. Mais lorsque le ministre de l’Intérieur et le Premier ministre Jean-Pierre Rafafrin réaffirment le principe de laïcité, les premières critiques se font entendre. Le foulard est au cœur du débat. Nicolas Sarkozy demande ensuite aux représentants élus de faire preuve d’unité et d’être porteurs d’un islam serein. Là, les dissensions apparaissent au grand jour.

Aux yeux de Soheib Bencheikh, recteur de la mosquée de Marseille, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), tendance majoritaire du conseil, est bien trop radicale.

Malgré son mauvais score aux élections du début avril, la Mosquée de Paris était assurée d’obtenir la présidence du Conseil français du culte musulman (CFCM) en vertu d’un accord conclu entre les représentants musulmans au château de Nainville-lès-Roches, le 20 décembre dernier.

Une condition officieusement imposée

Dalil Boubakeur est donc le président. La condition, officieusement imposée par les autorités françaises, n’est pas discutée par Mohammed Bechari, le président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), pas davantage que par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), majoritaire à l’assemblée générale du CFCM. Pour leur part, Mohammed Bechari (FNMF) et Fouad Alaoui (UOIF) sont tous deux nommés vice-présidents.

Le rôle du CFCM a été clairement défini : il n’a pas pour but de représenter la communauté des musulmans de France, seulement d’organiser et de gérer le culte. Le gouvernement a rappelé que le CFCM est désormais l’interlocuteur responsable auprès des pouvoirs publics, chargé notamment de combattre les dérives de l’islam et de jouer un rôle modérateur auprès des jeunes.

En ce sens, le statut des imams et leur formation figure parmi les dossiers les plus importants du CFCM, dossier qui sera suivi de près par le ministère de l’Intérieur. Derrière l’unité de façade affichée ce week-end par les représentants de ce conseil, plusieurs polémiques sont néanmoins apparues : la première est la question du voile islamique, une partie des représentants défiant toujours le gouvernement sur le strict respect du principe de laïcité ; la seconde est interne au CFCM, de profondes divergences étant apparues entre les tenants d’un islam radical et ceux, plus isolés, qui prônent un islam modéré et culturel.



par Franck  Alexandre

Article publié le 04/05/2003