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Turquie

Violent tremblement de terre dans l’Est du pays

Il était 3h27, heure locale, lorsque les habitants de la région de Bingol, une ville située à l’Est du pays, ont ressenti une secousse d’une magnitude de 6,4 sur l’échelle de Richter. Elle a duré environ vingt secondes mais une centaine de répliques ont ensuite été enregistrées. Ce séisme a aussi été ressenti dans les provinces voisines. Il a provoqué des mouvements de panique de la population surprise en pleine nuit. Les secours ont rapidement commencé à rechercher les survivants mais on dénombrait déjà à la mi-journée, 85 morts et 390 blessés.
Le bilan est déjà lourd mais il pourrait rapidement devenir encore plus terrible si les secours ne réussissent pas à débloquer la centaine d’enfants qui ont été ensevelis dans l’effondrement de leur pensionnat, situé à Celtiksuyu, dans la banlieue de Bingol, durant le tremblement de terre qui a frappé, cette nuit, cette région de la Turquie.

D’après les premiers témoignages, les quatre étages du bâtiment se sont écroulés les uns sur les autres et la plupart des 225 pensionnaires de l’établissement dormaient au rez-de-chaussée. Une soixantaine d’enfants ont déjà été dégagés vivants des décombres et 26 corps ont été retrouvés sans vie. Les centaines de secouristes qui sont arrivés sur place tentent maintenant de sortir le plus rapidement possible les écoliers et enseignants qui restent bloqués dans les ruines du pensionnat.

Les opérations sont rendues très difficiles par la panique ambiante. De nombreux parents fous d’inquiétude se sont précipités sur les lieux et ont tenté de forcer les barrages de sécurité pour pénétrer dans le bâtiment dans l’espoir de retrouver leur enfant. D’autres essaient désespérément de s’approcher de chaque ambulance qui part. Les enfants rescapés sont très choqués et appellent à l’aide pour leurs amis encore bloqués dans les décombres. Le petit Veysel Dagdeviren, âgée de 12 ans, qui s’en est tiré avec un bras cassé a ainsi raconté, avec des sanglots dans la voix, la détresse de ses camarades enfouis à côté de lui : «Mes amis me demandaient de les aider pendant qu’on me dégageait. Ils sont toujours dedans, sauvez-les».

Erdogan s’est rendu sur place

A Bingol même, une ville de 65 000 habitants, c’est aussi la désolation. Au moins sept bâtiments se sont totalement effondrés. Des centaines de personnes se sont précipitées dans les rues en pleine nuit lorsque la secousse a été ressentie et les blessés ont rapidement afflué à l’hôpital de la ville qui est débordé. Les médecins sont même obligés de soigner les victimes dans les jardins de l’établissement de santé faute de lits disponibles. Le séisme a aussi provoqué beaucoup de dégâts dans toute la zone autour de Bingol. Plusieurs villages sont complètement isolés, privés d’électricité et de téléphone.

Les militaires d’une garnison locale qui sont arrivés les premiers sur place pour organiser les secours ont reçu, jeudi matin, le renfort d’équipes de la sécurité civile, de la gendarmerie, des forces spéciales accompagnées de chiens et d’équipements (cuisine roulante, hôpitaux de campagne…) envoyés par Ankara. Le Croissant rouge a quant à lui acheminé du personnel et du matériel, notamment 500 tentes et des milliers de couvertures. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et plusieurs ministres ont aussi fait le déplacement dès jeudi matin pour constater l’ampleur des dégâts.

Cette région de l’Est de la Turquie située sur la faille d’Anatolie orientale, n’en est pas à son premier séisme. La province de Bingol a déjà été victime d’un terrible tremblement de terre le 22 mai 1971. Il avait atteint une magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter et avait provoqué la mort de 900 personnes.



par Valérie  Gas

Article publié le 01/05/2003