Congo démocratique
Première mission militaire européenne en Afrique
L'opération «Artemis» sera la première mission militaire autonome de l'Union européenne, sans soutien de l'OTAN, en dehors du continent européen.Et la deuxième du genre après l'opération de maintien de la paix «Concordia» limitée à 350 hommes, lancée en mars dernier dans l'ex République yougoslave de Macédoine.Le déploiement, sous bannière de l'UE, de 1 500 soldats dans la région de Bunia, capitale de l'Ituri, au nord est de la République démocratique du Congo, constitue une mission beaucoup plus ambitieuse et dangereuse, en raison de la violence des combats sur le terrain qui ont encore fait des milliers de morts ces dernières semaines.
De notre correpsondante à Bruxelles
Répondant à une demande du secrétaire général des Nations Unies, Koffi Annan, les Quinze ont décidé de relever le défi.L'opération «Artemis» sera placée sous le contrôle politique et stratégique du COPS, le Comité politique et de sécurité de l'Union européenne.La France, désignée comme nation-cadre, assurera le commandement à partir d'un état major multinational basé à Paris, au Centre de planification et de conduite des opérations, et dirigé par le général Bruno Neveux. Un autre général français, Jean-Paul Thonier commandera les troupes sur place.
Les aspects opérationnels seront finalisés lors d'une conférence qui se tiendra le 11 juin à Paris.Chaque État participant fera alors connaître sa contribution précise.Si Paris apporte l’essentiel des troupes, une majorité d'États européens, dont la Grande Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ont indiqué qu'ils fourniront un soutien logistique ou en hommes, à l'exception du Danemark qui ne participe pas à la politique extérieure de sécurité et de défense de l'Union européenne (PESD).La Belgique, ancienne puissance coloniale qui avait décidé de ne plus envoyer de soldats en Afrique depuis le meurtre de dix de ses paras à Kigali en 1994, mettra à disposition des avions de transport C-130 et une équipe médicale.
Conformément aux dispositions financières de la PESD, une cagnotte européenne est prévue pour rembourser en partie les frais des États volontaires.Comme le souhaitait la France, la coalition regroupera également des pays non européens comme l'Afrique du Sud dont la contribution est jugée très importante.
Un test de la volonté politique de l’Europe
Outre les risques militaires de débordement et d'engrenage, la mission comporte d'importantes difficultés logistiques.Elle nécessite le transport, dans des délais très courts, de 1 500 soldats et d'un important dispositif matériel comprenant des engins blindés mécanisés sur la piste d'atterrissage exiguë et en très mauvais état du petit aéroport de Bunia.Les premiers soldats des forces spéciales françaises y ont débarqué et pris position vendredi matin pour préparer le déploiement européen à partir de la semaine prochaine. L’Union européenne insiste sur le fait que son mandat, tel qu’il a été fixé par la résolution 1484 du Conseil de sécurité de l’ONU, est bien délimité dans l'espace et dans le temps.
Il ne s'agit pas d'intervenir pour éviter tout massacre dans la région de l'Ituri, voire en République démocratique du Congo. La force européenne sera uniquement chargée de protéger l'aéroport de Bunia et de ses environs, d'assurer la sécurité des camps de réfugiés et de la ville. Elle devrait disposer de règles d'engagement «musclées» pour lui permettre de se défendre et de protéger les civils et les travailleurs humanitaires, en cas de nécessité.
L'opération «Artemis» exercera sa mission intérimaire jusqu'à l'arrivée des renforts de la MONUC, (Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo) qui avait échoué à empêcher la poursuite des massacres dans la région.Elle s'achèvera dès le 1er septembre avec la mise en place d’une force de 1 700 casques bleus sud-africains et bangladais.
Pour l'Europe, cette mission constituera un premier test de sa politique de sécurité et de défense commune. Souvent jugée trop bureaucratique, trop divisée et incapable d'oeuvrer pour la pacification dans des régions du monde où elle est pourtant le premier donateur d'aide humanitaire, il lui faudra prouver qu'elle a désormais la volonté politique et les moyens d'une intervention rapide et efficace de maintien de la paix, sans l'appui ni la tutelle de l'OTAN.
Répondant à une demande du secrétaire général des Nations Unies, Koffi Annan, les Quinze ont décidé de relever le défi.L'opération «Artemis» sera placée sous le contrôle politique et stratégique du COPS, le Comité politique et de sécurité de l'Union européenne.La France, désignée comme nation-cadre, assurera le commandement à partir d'un état major multinational basé à Paris, au Centre de planification et de conduite des opérations, et dirigé par le général Bruno Neveux. Un autre général français, Jean-Paul Thonier commandera les troupes sur place.
Les aspects opérationnels seront finalisés lors d'une conférence qui se tiendra le 11 juin à Paris.Chaque État participant fera alors connaître sa contribution précise.Si Paris apporte l’essentiel des troupes, une majorité d'États européens, dont la Grande Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ont indiqué qu'ils fourniront un soutien logistique ou en hommes, à l'exception du Danemark qui ne participe pas à la politique extérieure de sécurité et de défense de l'Union européenne (PESD).La Belgique, ancienne puissance coloniale qui avait décidé de ne plus envoyer de soldats en Afrique depuis le meurtre de dix de ses paras à Kigali en 1994, mettra à disposition des avions de transport C-130 et une équipe médicale.
Conformément aux dispositions financières de la PESD, une cagnotte européenne est prévue pour rembourser en partie les frais des États volontaires.Comme le souhaitait la France, la coalition regroupera également des pays non européens comme l'Afrique du Sud dont la contribution est jugée très importante.
Un test de la volonté politique de l’Europe
Outre les risques militaires de débordement et d'engrenage, la mission comporte d'importantes difficultés logistiques.Elle nécessite le transport, dans des délais très courts, de 1 500 soldats et d'un important dispositif matériel comprenant des engins blindés mécanisés sur la piste d'atterrissage exiguë et en très mauvais état du petit aéroport de Bunia.Les premiers soldats des forces spéciales françaises y ont débarqué et pris position vendredi matin pour préparer le déploiement européen à partir de la semaine prochaine. L’Union européenne insiste sur le fait que son mandat, tel qu’il a été fixé par la résolution 1484 du Conseil de sécurité de l’ONU, est bien délimité dans l'espace et dans le temps.
Il ne s'agit pas d'intervenir pour éviter tout massacre dans la région de l'Ituri, voire en République démocratique du Congo. La force européenne sera uniquement chargée de protéger l'aéroport de Bunia et de ses environs, d'assurer la sécurité des camps de réfugiés et de la ville. Elle devrait disposer de règles d'engagement «musclées» pour lui permettre de se défendre et de protéger les civils et les travailleurs humanitaires, en cas de nécessité.
L'opération «Artemis» exercera sa mission intérimaire jusqu'à l'arrivée des renforts de la MONUC, (Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo) qui avait échoué à empêcher la poursuite des massacres dans la région.Elle s'achèvera dès le 1er septembre avec la mise en place d’une force de 1 700 casques bleus sud-africains et bangladais.
Pour l'Europe, cette mission constituera un premier test de sa politique de sécurité et de défense commune. Souvent jugée trop bureaucratique, trop divisée et incapable d'oeuvrer pour la pacification dans des régions du monde où elle est pourtant le premier donateur d'aide humanitaire, il lui faudra prouver qu'elle a désormais la volonté politique et les moyens d'une intervention rapide et efficace de maintien de la paix, sans l'appui ni la tutelle de l'OTAN.
par Anne-Marie Mouradian
Article publié le 06/06/2003