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Congo démocratique

Retour au calme précaire à Bunia

Les affrontements de samedi ont fait au moins une trentaine de mort à Bunia dans le nord-est de la RDC où les premiers éléments de la force multinationale d’urgence ont commencé à se déployer. Sur place la situation demeure tendue et instable.
Un calme très précaire est revenu dimanche à Bunia après les violents affrontements de samedi entre les différentes forces qui se disputent le contrôle de la ville où l’avant-garde du contingent de 1500 hommes de la force multinationale d’urgence vient tout juste d’arriver.

Selon l’AFP, les combats auraient fait au moins une trentaine de morts samedi, principalement des civils. Les affrontements ont opposé les miliciens lendus (ethnie majoritaire dans la région) qui ont lancé une offensive pour tenter de reprendre le contrôle de la ville aux rebelles hémas (ethnie minoritaire) de l’Union des patriotes congolais (UPC) qui tiennent la capitale de l’Ituri depuis un mois.

Les combats ont éclaté moins de 24 heures après l’arrivée sur l’aéroport de Bunia du premier contingent de la force multinationale d’urgence. Il semble clair qu’il s’agissait pour les assaillants de s’imposer comme les maîtres de la ville avant que la situation militaire ne soit « gelée » à Bunia par la présence de la force multinationale.

Des scènes de pillage

Cette force qui sera composée de 1500 hommes dont 900 soldats français opère sous l’égide des Nations unies et sous commandement de l’Union européenne. Ce sont les Français, en tant que nation-cadre de la force, qui assurent le commandement opérationnel de la mission qui doit s’achever le 1er septembre prochain.

Pour l’heure, les soldats français ne sont que quelques dizaines à être arrivés sur place. Leur premier objectif est de sécuriser l’aéroport de manière à permettre l’arrivée du gros de la troupe qui transitera par Entebbe en Ouganda où est installé la base opérationnelle avancée. Cette mission baptisée « Artémis » par l’Union européenne a été affublée du nom de « Mamba » par les Français.

Au cours de la journée de samedi, quelques soldats français des forces spéciales du COS (Commandement des opérations spéciales) se sont rendus au siège de la MONUC (Mission des Nations unies au Congo) dans le centre-ville de Bunia où de nombreux habitants ainsi que des journalistes avaient trouvé refuge au milieu des combats.

Dimanche, après de nouvelles scènes de pillages dans la ville, les habitants semblaient impatients de voir la force multinationale d’urgence se déployer alors que les casques bleus de la MONUC présents sur place depuis de longs mois se sont montrés incapables d’assurer un tant soi peu la sécurité des habitants.



par Philippe  Couve

Article publié le 08/06/2003