Etats-Unis
Bush tend la main à l'Afrique
Le président américain appelle le président du Libéria, Charles Taylor, à céder le pouvoir. Avant de partir en tournée en Afrique, le mois prochain, George Bush affirme que «l'Amérique est engagée dans le succès de l'Afrique». Il appelle au règlement des crises qui secouent le continent et menacent la sécurité internationale.
De notre correspondant à New York
Le président américain n'est pas allé jusqu'à annoncer le déploiement d'une force de maintien de la paix au Libéria, comme le réclame la Grande Bretagne. Mais sans ambiguïté, George Bush a appelé le président libérien Charles Taylor à renoncer au pouvoir. «Les États-Unis soutiennent fermement le cessez-le-feu signé plus tôt ce mois-ci» a-t-il expliqué. «Le président Taylor doit partir pour que son pays évite de verser encore plus de sang» a-t-il ajouté, sous les applaudissements d'un groupe de commerce américano-africain. Cette déclaration fait monter un peu plus la pression sur le dirigeant libérien, alors que la capitale Monrovia, est plongée dans la peur. Quelques heures avant l'intervention de George Bush, une foule en colère a exhibé devant l'ambassade américaine à Monrovia les corps en sang de plusieurs victimes de la guerre civile. Les habitants reprochent au gouvernement américain de ne pas intervenir pour mettre un terme aux combats. Le président du Libéria, inculpé pour crimes de guerre par le tribunal de l'ONU pour la Sierra Leone, refuse obstinément de céder le pouvoir, comme il aurait dû le faire en conformité avec un accord de cessez-le-feu qu'il a signé avec les rebelles à Accra, au Ghana.
Cette déclaration musclée a quelque peu occulté un discours principalement destiné à replacer l'Afrique au centre des priorités internationales de l'administration américaine. «Le premier grand objectif de notre partenariat avec l'Afrique est d'aider à établir la paix et la sécurité sur le continent», a affirmé le président Bush. «L'Amérique est engagée dans le succès de l'Afrique, parce que nous reconnaissons un devoir moral d'apporter l'espoir là ou il y a du désespoir», a-t-il assuré, ajoutant que «les États en faillite répandent l'instabilité et la terreur, qui nous menacent tous». George Bush s'est toutefois bien gardé de proposer une réelle assistance militaire. «Les États-Unis soutiennent les efforts des gouvernements africains pour bâtir des opérations de maintien de la paix réussies», a-t-il a ajouté. «A long terme, les Africains maintiendront la paix en Afrique.» Il a promis de consacrer 100 millions de dollars à un vaste projet pour améliorer la sécurité dans les ports et dans les aéroports au Kenya, augmenter les patrouilles aux frontières, et s'attaquer à l'argent du terrorisme en Ethiopie, à Djibouti, en Ouganda et en Tanzanie. «Beaucoup de gouvernement africains ont la volonté de lutter contre la terreur, nous leurs donnerons les outils et les ressources pour gagner la guerre contre la terreur», a-t-il promis.
Bons points et mauvais points
Au cours d'une visite qui l'emmènera du 7 au 12 juillet notamment au Sénégal, en Afrique du Sud, au Botswana, en Ouganda et au Nigeria, le président américain abordera abondamment la question de la lutte contre le Sida. «Mon message aujourd'hui, et mon message quand j'irai sur le continent, est que vous n'êtes pas seuls dans ce combat» a-t-il affirmé. Le Congrès américain doit encore approuver un programme de 15 milliards de dollars sur cinq ans, pour lutter contre la maladie dans une quinzaine de pays africains et des Caraïbes. La question de la lutte contre la faim l'a amené a critiquer une nouvelle fois l'opposition européenne aux OGM, qui selon lui pourraient bénéficier à l'Afrique. «L'interdiction de ces pays est sans fondements, elle n'est pas scientifique, elle sape l'avenir agricole de l'Afrique, et je les exhorte à y mettre un terme», a déclaré le président.
George Bush n'a par ailleurs pas hésité à donner des bons points et des mauvais points aux pays de la région. Il a notamment salué les voisins du Congo démocratique pour avoir annoncé leur retrait. Il les a toutefois poussés à aller plus loin, en soutenant la création d'une armée nationale et l'établissement avant le 30 juin d'un gouvernement de transition. «Au Congo, une guerre de cinq ans a provoqué la mort de millions de personnes, a-t-il déclaré. Maintenant, les parties au conflit progressent pour former un gouvernement d'unité nationale qui laisse entrevoir une véritable possibilité de paix.» Mais alors que le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, appelle le Conseil de sécurité à déployer davantage de casques bleus dans le pays, les États-Unis traînent des pieds.
George Bush a également annoncé le retour dans deux semaines de son envoyé spécial au Soudan, John Danforth, avec pour mission de trouver une solution à une des plus vieilles guerres civiles du continent, qui a fait près de 2 millions de victimes en 20 ans. «Le nord et le sud doivent finaliser un accord de paix juste et complet» a martelé le président, ajoutant que son envoyé «va clairement expliquer que la seule option sur la table est la paix.» Il a également eu des mots durs pour le dirigeant Zimbabwéen, Robert Mugabe, réélu l'an dernier dans des conditions plus que douteuses, et dont le pays traverse la pire crise depuis son indépendance en 1980. «La liberté et la dignité sont menacées au Zimbabwe», a-t-il affirmé, demandant à tous les pays, y compris en Afrique, d'encourager le rétablissement de la démocratie.
Le président américain n'est pas allé jusqu'à annoncer le déploiement d'une force de maintien de la paix au Libéria, comme le réclame la Grande Bretagne. Mais sans ambiguïté, George Bush a appelé le président libérien Charles Taylor à renoncer au pouvoir. «Les États-Unis soutiennent fermement le cessez-le-feu signé plus tôt ce mois-ci» a-t-il expliqué. «Le président Taylor doit partir pour que son pays évite de verser encore plus de sang» a-t-il ajouté, sous les applaudissements d'un groupe de commerce américano-africain. Cette déclaration fait monter un peu plus la pression sur le dirigeant libérien, alors que la capitale Monrovia, est plongée dans la peur. Quelques heures avant l'intervention de George Bush, une foule en colère a exhibé devant l'ambassade américaine à Monrovia les corps en sang de plusieurs victimes de la guerre civile. Les habitants reprochent au gouvernement américain de ne pas intervenir pour mettre un terme aux combats. Le président du Libéria, inculpé pour crimes de guerre par le tribunal de l'ONU pour la Sierra Leone, refuse obstinément de céder le pouvoir, comme il aurait dû le faire en conformité avec un accord de cessez-le-feu qu'il a signé avec les rebelles à Accra, au Ghana.
Cette déclaration musclée a quelque peu occulté un discours principalement destiné à replacer l'Afrique au centre des priorités internationales de l'administration américaine. «Le premier grand objectif de notre partenariat avec l'Afrique est d'aider à établir la paix et la sécurité sur le continent», a affirmé le président Bush. «L'Amérique est engagée dans le succès de l'Afrique, parce que nous reconnaissons un devoir moral d'apporter l'espoir là ou il y a du désespoir», a-t-il assuré, ajoutant que «les États en faillite répandent l'instabilité et la terreur, qui nous menacent tous». George Bush s'est toutefois bien gardé de proposer une réelle assistance militaire. «Les États-Unis soutiennent les efforts des gouvernements africains pour bâtir des opérations de maintien de la paix réussies», a-t-il a ajouté. «A long terme, les Africains maintiendront la paix en Afrique.» Il a promis de consacrer 100 millions de dollars à un vaste projet pour améliorer la sécurité dans les ports et dans les aéroports au Kenya, augmenter les patrouilles aux frontières, et s'attaquer à l'argent du terrorisme en Ethiopie, à Djibouti, en Ouganda et en Tanzanie. «Beaucoup de gouvernement africains ont la volonté de lutter contre la terreur, nous leurs donnerons les outils et les ressources pour gagner la guerre contre la terreur», a-t-il promis.
Bons points et mauvais points
Au cours d'une visite qui l'emmènera du 7 au 12 juillet notamment au Sénégal, en Afrique du Sud, au Botswana, en Ouganda et au Nigeria, le président américain abordera abondamment la question de la lutte contre le Sida. «Mon message aujourd'hui, et mon message quand j'irai sur le continent, est que vous n'êtes pas seuls dans ce combat» a-t-il affirmé. Le Congrès américain doit encore approuver un programme de 15 milliards de dollars sur cinq ans, pour lutter contre la maladie dans une quinzaine de pays africains et des Caraïbes. La question de la lutte contre la faim l'a amené a critiquer une nouvelle fois l'opposition européenne aux OGM, qui selon lui pourraient bénéficier à l'Afrique. «L'interdiction de ces pays est sans fondements, elle n'est pas scientifique, elle sape l'avenir agricole de l'Afrique, et je les exhorte à y mettre un terme», a déclaré le président.
George Bush n'a par ailleurs pas hésité à donner des bons points et des mauvais points aux pays de la région. Il a notamment salué les voisins du Congo démocratique pour avoir annoncé leur retrait. Il les a toutefois poussés à aller plus loin, en soutenant la création d'une armée nationale et l'établissement avant le 30 juin d'un gouvernement de transition. «Au Congo, une guerre de cinq ans a provoqué la mort de millions de personnes, a-t-il déclaré. Maintenant, les parties au conflit progressent pour former un gouvernement d'unité nationale qui laisse entrevoir une véritable possibilité de paix.» Mais alors que le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, appelle le Conseil de sécurité à déployer davantage de casques bleus dans le pays, les États-Unis traînent des pieds.
George Bush a également annoncé le retour dans deux semaines de son envoyé spécial au Soudan, John Danforth, avec pour mission de trouver une solution à une des plus vieilles guerres civiles du continent, qui a fait près de 2 millions de victimes en 20 ans. «Le nord et le sud doivent finaliser un accord de paix juste et complet» a martelé le président, ajoutant que son envoyé «va clairement expliquer que la seule option sur la table est la paix.» Il a également eu des mots durs pour le dirigeant Zimbabwéen, Robert Mugabe, réélu l'an dernier dans des conditions plus que douteuses, et dont le pays traverse la pire crise depuis son indépendance en 1980. «La liberté et la dignité sont menacées au Zimbabwe», a-t-il affirmé, demandant à tous les pays, y compris en Afrique, d'encourager le rétablissement de la démocratie.
par Philippe Bolopion
Article publié le 27/06/2003