Irak
Un «exécutif» mosaïque
Le Conseil de gouvernement irakien a tenu dimanche sa première réunion en présence de Paul Bremer. Il rassemble toutes les factions de l’ancienne opposition irakienne.
De notre envoyé spécial à Bagdad
Les Irakiens ont accueillis la formation du Conseil de gouvernement transitoire avec un certain fatalisme, dont les membres leur sont parfois inconnus. Tous espèrent néanmoins qu’il améliorera leur quotidien. «Nous avons surtout besoin que l’électricité revienne et que les queues aux stations d’essence disparaissent», explique ce chauffeur de taxi à Bagdad. «Nous sommes prêts à accepter n’importe quoi pourvu que le pays redémarre», ajoute un ancien fonctionnaire du diwan présidentiel qui attend impatiemment un nouveau passeport.
Les performances du Conseil de gouvernement seront jugées d’abord sur ses actes. En tout cas, il comble un vide politique devenu dangereux et les Américains espèrent bien qu’il désamorcera le mécontentement populaire croissant à leur égard. Trois mois ont passé depuis la chute du régime de Saddam Hussein et les Irakiens commençaient à trouver le temps long pour reprendre leur destin en main.
Le journal Al-Zamane annonce que le Conseil s’est fixé comme priorité de restaurer la sécurité. «Il permettra aux Irakiens de reprendre la parole dans la gestion des affaires de leurs pays», explique le quotidien qui publie en page intérieure le curriculum vitae accompagné d’une photo des 25 membres du nouvel «exécutif» irakien.
Une équipe de personnalités très diverses censées représenter la mosaïque ethnique et religieuse du pays ainsi que les principaux courants politiques. Les chiites, principale composante de la société irakienne, obtiennent la majorité des sièges avec 13 représentants. Longtemps laissé en marge du pouvoir central, ils prennent leur revanche aujourd’hui. Les sunnites et les Kurdes disposeront eux de 5 sièges chacun tandis que les minorités chrétienne et turcomane se voient attribuer deux sièges.
Paul Bremer conserve le droit de veto
Trois femmes siégeront au sein du Conseil, dont Akileh Al-Hachemi, une diplomate francophone proche de Tarek Aziz. Elle fait partie des cadres chargés de reconstituer le ministère des Affaires étrangères. Les partis historiques irakiens, dont les responsables et les militants avaient été pourchassés et physiquement liquidés sous l’ère de Saddam dans les années 70, font leur grand retour, avec les nominations d’Ibrahim Jaafari du mouvement Al-Daawa et de Hamid Majid Al-Moussa du Parti communiste.
Première pierre institutionnelle du nouvel Irak, le conseil aura le pouvoir de nommer les ministres et de les révoquer et de voter le budget. Il aura aussi pour mission de former la commission chargée de préparer la future constitution. Certes, ce nouvel organe ne sera pas complètement indépendant, puisque Paul Bremer, l’administrateur civil américain, disposera d’un droit de veto sur ses décisions tandis que les affaires de sécurité resteront du ressort de la coalition.
Mais c’est une première étape sur la route de l’indépendance. Les 25 membres du Conseil ont déjà mesurer la profondeur des divergences entre eux. Ils n’ont pu s’entendre sur la désignation d’un président. En coulisse, trois possibilités sont envisagées : une présidence tournante, une troïka composée d’un chiite, d’un sunnite et d’un kurde, ou encore faute de mieux, la désignation du doyen, en l’occurrence du sunnite Adnane Pachachi, 81 ans, ancien ministre des Affaires étrangères de 1965 à 1967.
A peine investi, le Conseil transitoire irakien, a déjà annoncé une première décision très symbolique : toutes les fêtes et célébration liées au pouvoir de Saddam Hussein sont supprimées et le 9 avril, date du renversement du régime, sera dorénavant un jour férié.
Les Irakiens ont accueillis la formation du Conseil de gouvernement transitoire avec un certain fatalisme, dont les membres leur sont parfois inconnus. Tous espèrent néanmoins qu’il améliorera leur quotidien. «Nous avons surtout besoin que l’électricité revienne et que les queues aux stations d’essence disparaissent», explique ce chauffeur de taxi à Bagdad. «Nous sommes prêts à accepter n’importe quoi pourvu que le pays redémarre», ajoute un ancien fonctionnaire du diwan présidentiel qui attend impatiemment un nouveau passeport.
Les performances du Conseil de gouvernement seront jugées d’abord sur ses actes. En tout cas, il comble un vide politique devenu dangereux et les Américains espèrent bien qu’il désamorcera le mécontentement populaire croissant à leur égard. Trois mois ont passé depuis la chute du régime de Saddam Hussein et les Irakiens commençaient à trouver le temps long pour reprendre leur destin en main.
Le journal Al-Zamane annonce que le Conseil s’est fixé comme priorité de restaurer la sécurité. «Il permettra aux Irakiens de reprendre la parole dans la gestion des affaires de leurs pays», explique le quotidien qui publie en page intérieure le curriculum vitae accompagné d’une photo des 25 membres du nouvel «exécutif» irakien.
Une équipe de personnalités très diverses censées représenter la mosaïque ethnique et religieuse du pays ainsi que les principaux courants politiques. Les chiites, principale composante de la société irakienne, obtiennent la majorité des sièges avec 13 représentants. Longtemps laissé en marge du pouvoir central, ils prennent leur revanche aujourd’hui. Les sunnites et les Kurdes disposeront eux de 5 sièges chacun tandis que les minorités chrétienne et turcomane se voient attribuer deux sièges.
Paul Bremer conserve le droit de veto
Trois femmes siégeront au sein du Conseil, dont Akileh Al-Hachemi, une diplomate francophone proche de Tarek Aziz. Elle fait partie des cadres chargés de reconstituer le ministère des Affaires étrangères. Les partis historiques irakiens, dont les responsables et les militants avaient été pourchassés et physiquement liquidés sous l’ère de Saddam dans les années 70, font leur grand retour, avec les nominations d’Ibrahim Jaafari du mouvement Al-Daawa et de Hamid Majid Al-Moussa du Parti communiste.
Première pierre institutionnelle du nouvel Irak, le conseil aura le pouvoir de nommer les ministres et de les révoquer et de voter le budget. Il aura aussi pour mission de former la commission chargée de préparer la future constitution. Certes, ce nouvel organe ne sera pas complètement indépendant, puisque Paul Bremer, l’administrateur civil américain, disposera d’un droit de veto sur ses décisions tandis que les affaires de sécurité resteront du ressort de la coalition.
Mais c’est une première étape sur la route de l’indépendance. Les 25 membres du Conseil ont déjà mesurer la profondeur des divergences entre eux. Ils n’ont pu s’entendre sur la désignation d’un président. En coulisse, trois possibilités sont envisagées : une présidence tournante, une troïka composée d’un chiite, d’un sunnite et d’un kurde, ou encore faute de mieux, la désignation du doyen, en l’occurrence du sunnite Adnane Pachachi, 81 ans, ancien ministre des Affaires étrangères de 1965 à 1967.
A peine investi, le Conseil transitoire irakien, a déjà annoncé une première décision très symbolique : toutes les fêtes et célébration liées au pouvoir de Saddam Hussein sont supprimées et le 9 avril, date du renversement du régime, sera dorénavant un jour férié.
par Christian Chesnot
Article publié le 14/07/2003