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Cameroun

Le président de la République a décidé de l’organisation des obsèques officielles de Marc-Vivien Foé qu’il a élevé, au rang de commandeur de l’Ordre national de la valeur.

Le président de la République a décidé de l’organisation des obsèques officielles en la mémoire du défunt Lion Indomptable, qu’il a élevé, au rang de commandeur de l’Ordre national de la valeur à titre posthume. En faisant par ailleurs donner le nom de Marc- Vivien Foé à une des avenues de la capitale, Paul Biya, semble avoir répondu aux souhaits de toute la Nation.

Par ailleurs, selon les résultats officiels de l'autopsie, le joueur camerounais serait mort d'une crise cardiaque due à une hypertrophie du coeur.
De notre correspondant à Yaoundé

Le pays aura rendu jusqu’au bout les hommages à ce Lion, dans ce qu’ils ont de plus expressif en commun : les symboles. Lundi, jour des obsèques officielles en la mémoire de Marc-Vivien Foé, la pluie est tombe à Biteng, banlieue de Yaoundé, où a été inhumé le défunt milieu de terrain de l’équipe nationale de football qui a eu droit aux honneurs militaires en ces terres où il un complexe sportif avait commencé à être construit, sous la houlette de celui que la mort a fauché, le 26 juin, au stade Gerland de Lyon en France, le jour de la demi –finale Cameroun/ Colombie, dans le cadre de la coupe des Confédérations. La pluie : signe, selon les coutumes des Betis, (le groupe ethnique auquel il appartenait) que le défunt a été bien accueilli chez les ancêtres.

La veille déjà, en ce mois de juillet où les pluies se font quelques fois rares, en cette ville de Yaoundé habituée à des pluies circonscrites à seulement quelques quartiers, des grosses goûtes étaient tombées dans la seule zone de l’Hôpital Général où reposait la dépouille, peu avant son transfert au stade Ahmadou Ahidjo, pour une veillée très courue. Quelque 50 000 personnes venues rendre hommage à celui qui connaissait si bien cette pelouse. Et finalement, marquées par le culte œcuménique concélébré par les musulmans, et les chrétiens. Marc-Vivien Foé était un rassembleur a-t-on entendu de tous ceux qui ont témoigné.

La mort de Foé a rassemblé les Camerounais

C’est finalement dans un même élan de recueillement que des milliers de Camerounais ont accueilli la dépouille arrivée aux aurores samedi, par un vol spécial de la Cameroon Airlines en provenance de Lyon, à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, où par dizaines, certains avaient passé la nuit à la belle étoile. Avant que le long des rues de la capitale, ils se massent, brandissant des pancartes, de l’aéroport à l’hôpital général, pour dire adieu, à celui qui, dans ce cercueil recouvert du drapeau vert-rouge et jaune frappé d’une étoile au centre de la bande rouge, était présenté unanimement comme un héros «mort sur le champ de bataille». Comme rarement en d’autres domaines et circonstances, les Camerounais ont pu taire leurs différences : plus de Betis ni de Bamilékés, de Haoussa ou de Bassas, de francophones ou d’anglophones. Le football, et l’affaire Bakassi –péninsule du golfe de Guinée que se sont disputée le Cameroun et le Nigéria pendant de longues années- ont seuls réussi cette magie fédératrice.

En la cathédrale Notre-Dame des Victoires, ce 7 juillet, on aura vu ce puzzle camerounais uni dans la prière , autour de la dépouille de celui dont Mgr Akonga Assomba, administrateur diocésain de l’Archidiocèse de Yaoundé, a dit qu’il «était un homme de foi». Signe parmi d’autres : en dehors de la grande famille sportive camerounaise, on a pu voir le président Biya, et John Fru Ndi, leader du Social democratic front (SDF) , principal parti d’opposition, venu de Bamenda son fief dans la province anglophone du Nord-Ouest.

Dès samedi déjà, d’autres signes de reconnaissance collective avaient déjà été donnés : le maire de la commune rurale d’Akonolinga, à une heure et demie de voiture de la capitale avait décidé de donner au stade de football de la localité, le nom de Marc-Vivien Foé. De même, la Communauté urbaine de Yaoundé, réunie en conseil extraordinaire, annonçait que l’avenue reliant le stade omnisports aux quartiers Essos et Mimboman, porterait désormais le nom du milieu de terrain des Lions Indomptables. Le même jour, recevant avec son épouse, les Lions Indomptables de retour de la Coupe des Confédérations, et en mémoire de leur coéquipier décédé, dans une salle de banquet du Palais de l’Unité décoré du nom de Marc-Vivien Foé, Paul Biya rendait hommage à celui qui «était non seulement un grand footballeur, mais aussi un homme de qualité, sérieux, généreux, et loyal». Le chef de l’État, annonçait à l’occasion, qu’il élevait au rang de Commandeur de l’Ordre national de la Valeur- une des plus hautes distinctions du pays –ce «grand patriote, élément-clef de l’équipe nationale».

Mais Marc-Vivien Foé, érigé au rang de héros national, n’était plus Camerounais. La présence à Yaoundé des représentants du football à l’échelon planétaire , tels Joseph Sepp Blatter, président de la FIFA à ces obsèques en porte témoignage. Autant que les messages de condoléances venues des quatre coins de la planète parvenues à la présidence de la République du Cameroun, de Jacques Chirac de France, à Abdoulaye Wade du Séngal, en passant par Matthieu Kérékou du Bénin, et autre Gnassimgbe Eyadéma du Togo.
Salut l’artiste.



par Valentin  Zinga

Article publié le 08/07/2003