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Etats-Unis

Le gouverneur de Californie rappelé par ses électeurs

Le 7 octobre prochain, les électeurs de l’Etat de Californie vont voter pour le maintien ou le départ de leur actuel gouverneur, le démocrate Gray Davis. A peine un an après sa réélection à ce poste, celui-ci bat en effet tous les records d’impopularité. Le déficit budgétaire hors norme de la Californie avec toutes ses conséquences en terme de réduction des services et d’augmentation des impôts explique en grande partie cette situation. L’acharnement d’un groupe de républicains a fait le reste. Et la présence de Terminator lui-même, alias Arnold Schwarzenegger, dans les rangs des challengers républicains en lice pour bouter Davis hors de Californie ajoute encore plus de piment à ce feuilleton digne d’Hollywood.
Rien ne va plus en Californie. Les caisses sont vides et même plus, et le gouverneur est sur le point de voir remettre en cause son mandat. Un groupe de pression mené par des républicains, comme le parlementaire Darrell Issa qui a financé la campagne contre Gray Davis, a lancé il y a quelques mois une pétition populaire destinée à demander le départ du gouverneur. La pétition a obtenu 1,3 million de signatures soit bien plus que l’équivalent de 12 % des votants (897 158) prévus dans le code électoral de certains Etats pour permettre de rappeler les électeurs aux urnes dans le cadre d’un vote de confiance. Une telle procédure n’a été menée qu’une fois en 1921 contre le gouverneur du Dakota.

Du coup, le 7 octobre, les Californiens vont devoir dire s’ils désirent donner une chance à Gray Davis de finir son deuxième mandat à la tête de l’Etat ou si, au contraire, ils préfèrent changer de gouverneur. La question subsidiaire étant de savoir s’ils se prononceront en même temps ou non sur le choix de son éventuel successeur. Le cas échéant, une deuxième élection pourrait être organisée. Cette incertitude sur les modalités du scrutin n’empêche pas les candidats potentiels de se manifester d’ores et déjà dans les rangs des républicains très avides de saisir l’opportunité de faire basculer un Etat traditionnellement démocrate dans leur giron.

Schwarzenegger sans doute candidat

Parmi les noms qui circulent figurent Darrell Issa mais aussi l’ancien maire de Los Angeles Richard Riordan, l’adversaire de Davis lors de la dernière élection pour le poste de gouverneur Bill Simon, et surtout Arnold Schwarzenegger. La star hollywoodienne dont on connaît le penchant pour la politique a encore récemment fait part de son désir de participer à la vie de la communauté : «Je me demande comment je peux apporter ma contribution en matière d’éducation, d’aide aux handicapés, et de bien d’autres choses».

L’acteur n’a pour le moment pris aucune décision sur une éventuelle candidature. Son agent a déclaré qu’il est train «de peser le pour et le contre» et d’en «discuter avec sa famille». Il est vrai que Schwarzenegger est marié avec Maria Shriver, une membre du clan Kennedy emblématique du parti adverse : les démocrates. Mais la tentation est grande, semble-t-il, pour l’interprète musclé de Terminator de s’octroyer une escapade politique, du moins s’il arrive à obtenir l’investiture du parti républicain. D’autant qu’il y a un précédent intéressant : Ronald Reagan. L’ancien président des Etats-Unis, ex-acteur de second ordre à l’époque beaucoup mois célèbre que Schwarzie, a lui aussi commencé son ascension vers la maison blanche en partant de Californie.

Autres temps, autres défis mais il n’empêche que la situation de l’Etat est particulièrement propice aux changements. Le déficit budgétaire atteint un chiffre record : 38 milliards de dollars. Des coupes claires ont déjà été réalisées dans de nombreux domaines : elles touchent les collèges, les crèches, les dépenses de santé. Les impôts ont été augmentés. Tout cela, les contribuables californiens ont du mal à l’accepter. Tout comme ils n’ont pas digéré la crise de l’électricité de 2001 au cours de laquelle les compagnies avaient augmenté leurs tarifs de manière exorbitante. Et l’actuel gouverneur est largement rendu responsable de cette crise budgétaire majeure traversée par l’Etat. Mais Gray Davis a décidé de ne pas se laisser évincer sans se défendre. Il a annoncé son intention de «se battre comme un tigre du Bengale». Terminator n’a qu’à bien se tenir.



par Valérie  Gas

Article publié le 25/07/2003