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Musique

Il y a dix ans, la mort de Léo Ferré

Le musicien-poète est mort le 14 juillet 1993 à 77 ans. Anarchiste et grande gueule, il a marqué la chanson française à travers les générations.
Mourir un 14 juillet... C'est ce qui s'appelle un destin quand on se prénomme Léo Ferré. Un joli symbole en tout cas pour ce révolté intransigeant à qui les bassesses du monde ont si souvent mis la fureur à la bouche.

Mais si, enfant, il s'amusait sur les remparts de Monaco, sa ville natale, à diriger un orchestre imaginaire, la musique fut pour le jeune Léo un parcours semé d'embûches. De refus en regards condescendants, trop laid, lui disait-on, ses débuts dans la chanson ont rimé avec «vaches maigres».

Il trouve la parade: puisque les Piaf, Montand et autres Trenet ne veulent pas de ses textes, il les chantera lui-même. Dans les années 50, il réussit à faire entendre sa différence et surtout son timbre, inimitable. C'est l'époque du Ferré piano-solo et du «Paris-canaille». La griffe Léo, déjà. La vague contestataire de 1968 le propulse sur le devant de la scène. Le grincheux grinçant s'en donne à cœur-joie. À son répertoire vindicatif, les poètes: Apollinaire, Baudelaire, Aragon...

Fibre anarchiste

La fibre anarchiste du chanteur à la tignasse prématurément blanche exulte. De cette période électrique, un tube pour toujours, «C'est extra». Mais la consécration ne calme pas le bouillonnant chanteur. Ferré part en Italie. Et c'est là, reclus dans sa maison de Toscane qu'il s'adonne enfin à son rêve de gosse. Il compose symphonies et oratorios. Et ne se produit plus sur scène qu'avec des orchestres classiques. Récitals-concerts, sa résistance à lui. Ce touche-à-tout inflexible qui ne se reconnaissait ni Dieu ni maître...

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Robert Belleret, Journaliste au quotidien Le Monde, biographe de Léo Ferré.



par Elisabeth  Bouvet

Article publié le 14/07/2003