Indonésie
La piste de la Jamaa Islamiyah confirmée
Les autorités indonésiennes ont confirmé samedi que le réseau terroriste Jamaa Islamiyah était responsable de l’attentat perpétré cette semaine contre un hôtel luxueux de Djakarta. Les Etats-Unis mettent en garde contre le risque de nouveaux attentats anti-occidentaux sur l’archipel.
Les fortes présomptions qui pesaient sur l’organisation Jamaa Islamiyah depuis l’attentat de Djakarta se sont transformées en certitudes pour le gouvernement indonésien, le ministre de la Défense Matori Abdul Jalil indiquant samedi que ce réseau était bien l’auteur de l’attaque meurtrière qui a fait mardi, selon un nouveau bilan, 10 morts et 150 blessés. Les enquêteurs avaient rapidement relevé sur place des indices qui leur permettaient de penser que cet attentat portait la même signature que celui de Bali perpétré en octobre dernier. Les composants de l’explosif utilisé étaient notamment les mêmes. Et grâce à la découverte vendredi d’une tête humaine projetée au cinquième étage de l’hôtel Marriott, ils ont pu conforter cette thèse. Deux membres de la Jamaa Islamiyah déjà sous les verrous ont identifié cette tête comme étant celle d’Asman Latinsani, un jeune homme natif de l’île de Sumatra qui aurait été recruté pour commettre cet attentat.
L’enquête de la police n’a en revanche pas encore permis de déterminer s’il s’agissait d’un attentat-suicide. La voiture piégée était bourrée de différents types d’explosifs et de quatre jerricans d’essence. Et les policiers tentent de connaître la manière utilisée par les terroristes pour faire exploser ce véhicule. Des informations qu’ils essayent notamment d’obtenir auprès d’une dizaine de membres de la Jamaa Islamiyah arrêtés le mois dernier dans l’île de Java. Des documents saisis lors de leur arrestation indiquaient qu’ils préparaient une attaque visant le quartier de la capitale dans laquelle se trouve l’hôtel Marriott, un des établissements hôteliers préférés de la communauté étrangère installée à Djakarta. La police avait également saisi au moment de leur détention des armes et différents types d’explosifs.
De nouvelles attaques en préparation
Fondée dans les années 80, la Jamaa Islamiyah s’est donnée pour but ultime la création d’un Etat islamique englobant l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, le sultanat de Bruneï, le sud des Philippines et celui de la Thaïlande. Les chefs de ce réseau misent pour cela sur une déstabilisation des différents pouvoirs actuellement en place dans ces pays grâce à l’usage de la violence. Une menace qui, selon les autorités indonésiennes, implique une réponse collective. La présidente indonésienne Megawati Sukarnoputri a ainsi appelé vendredi les Etats à s’unir contre le terrorisme. Après l’attentat de Bali qui avait entraîné la mort de 202 personnes, Djakarta avait choisi de réagir avec fermeté. Une quarantaine de membres présumés de la Jamaa Islamiyah ont été arrêtés et comparaissent actuellement devant un tribunal à Denpasar, chef-lieu de Bali. Cette cour a rendu jeudi son premier verdict en condamnant à mort le principal accusé, Amrozi, un Indonésien de 41 ans qui a avoué avoir acheté le fourgon et les produits chimiques ayant servi à l’attentat de Bali. Cette sentence devrait faire l’objet d’un nouvel examen judiciaire au cours des prochains mois, l’un des avocats d’Amrozi ayant annoncé sa volonté de faire appel.
En frappant l’hôtel Marriott juste avant que la justice ne se prononce sur le sort d’Amrozi, les terroristes ont choisi d’adresser un message d’intimidation à la justice indonésienne. D’ici quelques jours doit reprendre à Djakarta un procès encore plus attendu, celui du chef spirituel de la Jamaa Islamiyah, Abou Bakar Bachir, inculpé de crime de haute trahison. Et selon les Etats-Unis, cet agenda judiciaire chargé pourrait entraîner de nouvelles attaques terroristes sur l’archipel. «Le gouvernement américain estime que des extrémistes pourraient préparer de nouvelles attaques visant des intérêts américains en Indonésie, en particulier des responsables et des bâtiments du gouvernement», a indiqué vendredi le Département d’Etat dans un communiqué, en déconseillant aux Américains de se rendre dans ce pays s’ils ont la possibilité de reporter leur voyage. Car les attentats de Djakarta et de Bali montrent qu’en dehors des représentations diplomatiques, les cibles sont nombreuses, la liste pouvant même inclure des écoles ou des églises fréquentées par la communauté étrangère résidant en Indonésie.
Ecoutez également :
Correspondance d'Alain Renon, envoyé spécial de RFI en Indonésie 09/08/2003, 1'13"
L’enquête de la police n’a en revanche pas encore permis de déterminer s’il s’agissait d’un attentat-suicide. La voiture piégée était bourrée de différents types d’explosifs et de quatre jerricans d’essence. Et les policiers tentent de connaître la manière utilisée par les terroristes pour faire exploser ce véhicule. Des informations qu’ils essayent notamment d’obtenir auprès d’une dizaine de membres de la Jamaa Islamiyah arrêtés le mois dernier dans l’île de Java. Des documents saisis lors de leur arrestation indiquaient qu’ils préparaient une attaque visant le quartier de la capitale dans laquelle se trouve l’hôtel Marriott, un des établissements hôteliers préférés de la communauté étrangère installée à Djakarta. La police avait également saisi au moment de leur détention des armes et différents types d’explosifs.
De nouvelles attaques en préparation
Fondée dans les années 80, la Jamaa Islamiyah s’est donnée pour but ultime la création d’un Etat islamique englobant l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, le sultanat de Bruneï, le sud des Philippines et celui de la Thaïlande. Les chefs de ce réseau misent pour cela sur une déstabilisation des différents pouvoirs actuellement en place dans ces pays grâce à l’usage de la violence. Une menace qui, selon les autorités indonésiennes, implique une réponse collective. La présidente indonésienne Megawati Sukarnoputri a ainsi appelé vendredi les Etats à s’unir contre le terrorisme. Après l’attentat de Bali qui avait entraîné la mort de 202 personnes, Djakarta avait choisi de réagir avec fermeté. Une quarantaine de membres présumés de la Jamaa Islamiyah ont été arrêtés et comparaissent actuellement devant un tribunal à Denpasar, chef-lieu de Bali. Cette cour a rendu jeudi son premier verdict en condamnant à mort le principal accusé, Amrozi, un Indonésien de 41 ans qui a avoué avoir acheté le fourgon et les produits chimiques ayant servi à l’attentat de Bali. Cette sentence devrait faire l’objet d’un nouvel examen judiciaire au cours des prochains mois, l’un des avocats d’Amrozi ayant annoncé sa volonté de faire appel.
En frappant l’hôtel Marriott juste avant que la justice ne se prononce sur le sort d’Amrozi, les terroristes ont choisi d’adresser un message d’intimidation à la justice indonésienne. D’ici quelques jours doit reprendre à Djakarta un procès encore plus attendu, celui du chef spirituel de la Jamaa Islamiyah, Abou Bakar Bachir, inculpé de crime de haute trahison. Et selon les Etats-Unis, cet agenda judiciaire chargé pourrait entraîner de nouvelles attaques terroristes sur l’archipel. «Le gouvernement américain estime que des extrémistes pourraient préparer de nouvelles attaques visant des intérêts américains en Indonésie, en particulier des responsables et des bâtiments du gouvernement», a indiqué vendredi le Département d’Etat dans un communiqué, en déconseillant aux Américains de se rendre dans ce pays s’ils ont la possibilité de reporter leur voyage. Car les attentats de Djakarta et de Bali montrent qu’en dehors des représentations diplomatiques, les cibles sont nombreuses, la liste pouvant même inclure des écoles ou des églises fréquentées par la communauté étrangère résidant en Indonésie.
Ecoutez également :
Correspondance d'Alain Renon, envoyé spécial de RFI en Indonésie 09/08/2003, 1'13"
par Olivier Bras
Article publié le 09/08/2003