Indonésie
Peine de mort pour le «<i>terroriste souriant</i>»
Aucune clémence pour le premier des accusés de l’attentat sanglant de Bali qui a fait en octobre 2002 quelque 200 morts, en majorité des touristes australiens. La justice indonésienne a en effet condamné à mort l’islamiste Amrozi qui avait ouvertement reconnu son implication dans ce drame. Surnommé par la presse australienne «the smiling bomber», le plastiqueur qui rit ou le terroriste souriant, l’homme a accueilli la sentence avec un large sourire, visiblement satisfait de mourir en martyr. Ce verdict intervient 48 heures après un attentat perpétré contre un hôtel de luxe de Jakarta, le Marriott, qui a fait 10 morts et quelque 150 blessés. Un homme se présentant comme un «agent de la Jamaa Islamiyah» avait présenté cette attaque terroriste comme «une mise en garde sanglante» à la présidente indonésienne Megawati Sukarnoputri. «Il s’agit d’un message à elle et à tous nos ennemis. S’ils exécutent un de nos frères musulmans, nous poursuivrons cette campagne de terreur en Indonésie et dans la région».
Une fois n’est pas coutume, les familles des victimes de l’attentat de Bali ainsi que le principal accusé dans ce drame, qui a coûté la vie à 202 personnes, ont accueilli avec soulagement et satisfaction la condamnation à mort prononcée par les cinq juges du tribunal de Denpasar. «Il a été prouvé légalement et de manière certaine qu’Amrozi était coupable de terrorisme. Nous prononçons donc la peine de mort à son encontre». Dès la lecture du verdict, des applaudissements nourris ont éclaté à l’intérieur et à l’extérieur de la salle du tribunal. Il y avait bien sûr ceux des familles étrangères et indonésiennes des victimes de ce carnage mais également de simples citoyens ruinés par ce drame survenu dans une île qui tire 70% de son revenu du tourisme. Même les policiers, présents en nombre pour protéger les abords du tribunal, ont exprimé leur satisfaction en jetant en l’air leur bâton.
«Allah Akabr !», a pour sa part lancé au même moment Amrozi. Ce mécanicien de 41 ans, d’une carrure frêle et au visage illuminé orné d’une barbichette, a arboré un large sourire. Il s’est dressé brandissant les poings, les pouces levés, pour montrer sa pleine satisfaction a l’énoncé du verdict. L’homme, qui a toujours clamé vouloir mourir en martyr, a été entendu par ses juges qui ont qualifié l’attentat de Bali de «crime contre l’humanité». Il a sept jours pour faire appel mais selon ses avocats il ne tient pas à le faire. «Il veut que tout cela finisse au plus vite», a affirmé l’un d’eux. L’homme pourrait toutefois passer de longues années dans le couloir de la mort avant d’être finalement exécuté par balles.
Arrêté le 7 novembre 2002, trois semaines après l’attentat de Bali, Amrozi a avoué avoir acheté le fourgon et la tonne de produits chimiques utilisés pour perpétrer ce qui est considéré comme l’attaque terroriste la plus meurtrière depuis le 11 septembre. Ce petit villageois de l’est de l’île de Java, n’a à aucun moment manifesté le moindre remord pour ses actes. Il s’est bien au contraire réjoui du nombre important de victimes, regrettant qu’il n’y ait pas eu plus d’Américains tués. Il a en outre affirmé durant son procès que l’attentat de Bali avait «des aspects positifs» dans la mesure où il allait encourager les gens à revenir dans le giron de l’islam pour affaiblir l’influence corruptrice des touristes étrangers. «Après moi, avait-il lancé au tribunal, il y aura un million d’autres Amrozi».
Le lien avec la Jamaa Islamiyah nié
Trente huit autres personnes, dont deux frères d’Amrozi, ont également été arrêtées avant d’être inculpées dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de Bali. Elles devraient être jugées séparément dans les semaines à venir. Alors que la plupart de ces accusés ont à un moment ou un autre croisé –lors notamment de son exil en Malaisie– Abou Bakar Bashir, le chef spirituel et fondateur de la Jamaa Islamiyah, tous nient l’implication de cette nébuleuse islamiste, qui entretiendrait des relations privilégiés avec al-Qaïda, le réseau terroriste d’Oussama ben Laden, dans le carnage de Bali.
Pourtant, les autorités indonésiennes sont formelles. Elles voient la main de la Jamaa Islamiyah non seulement dans l’attentat de Bali mais également dans l’explosion qui a soufflé mardi dernier le Marriott, un hôtel de luxe de Djakarta. La nébuleuse, qui a étendu ses tentacules dans au moins six pays du sud-est asiatique, a montré, à leurs yeux, qu’en dépit des mesures de sécurité mises en place près l’attentat de Bali, elle était capable de frapper au cœur même de la capitale indonésienne. Plusieurs pays de la région ont, dans ce contexte, consolidé leurs dispositifs de sécurité, s’attendant au pire après l’énoncé de la peine de mort à l’encontre d’Amrozi. La Thaïlande, particulièrement préoccupée, a renforcé la présence des militaires dans les lieux touristiques. Les services de renseignement craignent que le royaume ne soit la prochaine cible de la Jamaa Islamiyah. L’un des dirigeants du réseau, considéré comme son chef opérationnel, l’Indonésien Hambali a en effet vécu à Bangkok.
Ecoutez également :
Correspondance d'Alain Renon, envoyé spécial de RFI en Indonésie au micro d'Emmanuel d'Abzac 08/08/2003, 6'52"
«Allah Akabr !», a pour sa part lancé au même moment Amrozi. Ce mécanicien de 41 ans, d’une carrure frêle et au visage illuminé orné d’une barbichette, a arboré un large sourire. Il s’est dressé brandissant les poings, les pouces levés, pour montrer sa pleine satisfaction a l’énoncé du verdict. L’homme, qui a toujours clamé vouloir mourir en martyr, a été entendu par ses juges qui ont qualifié l’attentat de Bali de «crime contre l’humanité». Il a sept jours pour faire appel mais selon ses avocats il ne tient pas à le faire. «Il veut que tout cela finisse au plus vite», a affirmé l’un d’eux. L’homme pourrait toutefois passer de longues années dans le couloir de la mort avant d’être finalement exécuté par balles.
Arrêté le 7 novembre 2002, trois semaines après l’attentat de Bali, Amrozi a avoué avoir acheté le fourgon et la tonne de produits chimiques utilisés pour perpétrer ce qui est considéré comme l’attaque terroriste la plus meurtrière depuis le 11 septembre. Ce petit villageois de l’est de l’île de Java, n’a à aucun moment manifesté le moindre remord pour ses actes. Il s’est bien au contraire réjoui du nombre important de victimes, regrettant qu’il n’y ait pas eu plus d’Américains tués. Il a en outre affirmé durant son procès que l’attentat de Bali avait «des aspects positifs» dans la mesure où il allait encourager les gens à revenir dans le giron de l’islam pour affaiblir l’influence corruptrice des touristes étrangers. «Après moi, avait-il lancé au tribunal, il y aura un million d’autres Amrozi».
Le lien avec la Jamaa Islamiyah nié
Trente huit autres personnes, dont deux frères d’Amrozi, ont également été arrêtées avant d’être inculpées dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de Bali. Elles devraient être jugées séparément dans les semaines à venir. Alors que la plupart de ces accusés ont à un moment ou un autre croisé –lors notamment de son exil en Malaisie– Abou Bakar Bashir, le chef spirituel et fondateur de la Jamaa Islamiyah, tous nient l’implication de cette nébuleuse islamiste, qui entretiendrait des relations privilégiés avec al-Qaïda, le réseau terroriste d’Oussama ben Laden, dans le carnage de Bali.
Pourtant, les autorités indonésiennes sont formelles. Elles voient la main de la Jamaa Islamiyah non seulement dans l’attentat de Bali mais également dans l’explosion qui a soufflé mardi dernier le Marriott, un hôtel de luxe de Djakarta. La nébuleuse, qui a étendu ses tentacules dans au moins six pays du sud-est asiatique, a montré, à leurs yeux, qu’en dépit des mesures de sécurité mises en place près l’attentat de Bali, elle était capable de frapper au cœur même de la capitale indonésienne. Plusieurs pays de la région ont, dans ce contexte, consolidé leurs dispositifs de sécurité, s’attendant au pire après l’énoncé de la peine de mort à l’encontre d’Amrozi. La Thaïlande, particulièrement préoccupée, a renforcé la présence des militaires dans les lieux touristiques. Les services de renseignement craignent que le royaume ne soit la prochaine cible de la Jamaa Islamiyah. L’un des dirigeants du réseau, considéré comme son chef opérationnel, l’Indonésien Hambali a en effet vécu à Bangkok.
Ecoutez également :
Correspondance d'Alain Renon, envoyé spécial de RFI en Indonésie au micro d'Emmanuel d'Abzac 08/08/2003, 6'52"
par Mounia Daoudi
Article publié le 07/08/2003