Proche-Orient
Deux attentats mettent en péril la trêve
La trêve de trois mois dans les attentats anti-israéliens décrétée le 29 juin dernier par les mouvements palestiniens n’aura duré qu’un peu plus de sept semaines. Deux attentats suicide perpétré à quarante minutes d’intervalle ont coûté mardi la vie à deux Israéliens ainsi qu’à leurs deux auteurs. Ce regain de violences intervient quelques heures avant l’arrivée en Israël du sous-secrétaire d’Etat américain pour le Proche-Orient, William Burns, dépêché dans la région pour relancer l’application de la feuille de route. Réagissant à ces attaques le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a réaffirmé qu’«il ne pouvait y avoir de progrès dans le processus de paix sans arrêt total du terrorisme». Le mouvement radical Hamas a revendiqué le 2ème attentat perpétré près de la colonie d’Ariel en Cisjordanie. Mais tout comme le Jihad islamique, il affirme être encore lié à la trêve. Ces deux groupes extrémistes rejettent en outre la faute sur Israël qui en reprenant ses attaques ciblées contre leurs activistes, a selon eux mis le feu aux poudres.
Le premier attentat a été perpétré à 9 heures, heure locale, dans la localité de Rosh Aïn située au nord de Tel Aviv et à proximité de la ligne verte qui sépare Israël de la Cisjordanie. Un kamikaze a actionné sa ceinture d’explosifs à l’entrée d’une pharmacie dans un centre commercial où il avait pu pénétrer malgré la présence de vigiles. L’explosion, d’une faible intensité selon la police, a provoqué, outre la mort du kamikaze, celle d’un Israélien. Dix autres personnes ont été blessées, dont quatre grièvement. La seconde attaque a eu lieu quarante minutes plus tard à proximité de la colonie d’Ariel en Cisjordanie. Un kamikaze a fait exploser sa voiture piégée près d’un arrêt de bus où plusieurs jeunes attendaient pour se rendre à Tel Aviv. Un Israélien a été tué et trois autres blessés, dont deux grièvement. Ces attentats interviennent alors que la police israélienne avait été mise en alerte maximale peu de temps auparavant après des informations faisant état de l’infiltration d’activistes palestiniens en territoire hébreu.
Réagissant à ces attaques le chef du gouvernement israélien a accusé une fois de plus l'Autorité palestinienne «de ne rien faire pour démanteler et désarmer des organisations terroristes». Ariel Sharon a en outre martelé qu’il ne pouvait «y avoir de progrès dans le processus de paix sans un arrêt total du terrorisme» alors que le sous-secrétaire d’Etat américain pour le Proche-Orient, William Burns, est attendu dans la région pour discuter de l’application de la feuille de route. Plus vindicatif, son porte-parole, Avi Pazner, «a formellement appelé le Premier ministre Mahmoud Abbas à démanteler les groupes terroristes, à arrêter leurs membres et collecter leurs armes, conformément à ses engagements pris au sommet d’Aqaba, il y a deux mois».
Comme à l’accoutumée, les autorités palestiniennes se sont empressées de condamner fermement ces attentats. Elles ont toutefois renvoyé la responsabilité de cette dégradation de la situation à l’Etat hébreu. «Nous sommes contre toutes les opérations de ce type», a déclaré le ministre délégué aux Affaires de sécurité, Mohammed Dahlan. «Mais, a-t-il ajouté, une chose doit être claire : c’est Israël qui devrait être responsable et cesser ses opérations en Cisjordanie et dans la bande de Gaza». La semaine dernière, une incursion de l’armée israélienne à Naplouse, qui avait pour objectif l’arrestation d’un militant du Hamas, avait coûté la vie à quatre Palestiniens, dont deux civils. La branche armée de ce mouvement radical avait promis de les venger.
La trêve rompue ?
Précédant les autorités palestiniennes, des responsables du Hamas et du Jihad islamique ont, peu après les deux attentats, rejeté sur l’Etat hébreu la responsabilité de la rupture de la trêve qu’ils observent depuis le 29 juin. «Les Israéliens ne respectent pas le cessez-le-feu et continuent leurs attaques contre le peuple palestinien depuis le premier jour de la trêve», a ainsi affirmé le porte-parole du Jihad islamique, Mohammed al-Hindi tandis que Ismaïl Haniyé du Hamas mettait en cause «la position dure adoptée par l’Etat hébreu». «L’ennemi israélien est responsable de la situation parce qu’il a rejeté le cessez-le feu», a-t-il insisté. Les deux mouvements ont toutefois affirmé être toujours engagés dans la trêve. «Le Hamas confirme son engagement au cessez-le-feu, a ainsi déclaré son porte-parole, mais les crimes israéliens poussent le peuple palestinien à se défendre lui-même».
C’est toutefois un militant de la branche armée de cette même organisation qui a revendiqué l’attentat perpétré à proximité de la colonie d’Ariel en Cisjordanie. Un interlocuteur anonyme a en effet affirmé que l’attaque avait été commise au nom des Brigades Ezzedine al-Qassam. Il a également donné le nom du kamikaze et précisé qu’il était originaire de Naplouse. Dans un communiqué publié plus tard dans la journée, la branche armée du Hamas a affirmé, que «cette opération était une réponse aux violations des sionistes à la trêve et elle vient venger l'assassinat de nos membres à Naplouse». Le texte souligne toutefois que les Brigades Ezzedine al-Qassam «restent liées à la décision de la direction du Hamas de suspendre les opérations» pour trois mois. Cette précision revient donc à présenter l'attaque suicide de ce matin comme une riposte ponctuelle et non une rupture de la trêve conditionnelle décrétée le 29 juin par différents mouvements palestiniens.
Dans ce contexte, le respect du cessez-le-feu demeure essentiellement lié à l’attitude que va adopter l’Etat hébreu en riposte aux deux attentats. Les autorités israéliennes se sont pour l’instant limitées à reporter à une date ultérieure la libération de 69 prisonniers palestiniens prévue ce mardi. Il s’agit pour l’essentiel de Palestiniens arrêtés pour s’être infiltrés illégalement en territoire israélien ou de prisonniers de droit commun appréhendés pour vol et dont l’Autorité palestinienne n’avait pas réclamé la libération.
Réagissant à ces attaques le chef du gouvernement israélien a accusé une fois de plus l'Autorité palestinienne «de ne rien faire pour démanteler et désarmer des organisations terroristes». Ariel Sharon a en outre martelé qu’il ne pouvait «y avoir de progrès dans le processus de paix sans un arrêt total du terrorisme» alors que le sous-secrétaire d’Etat américain pour le Proche-Orient, William Burns, est attendu dans la région pour discuter de l’application de la feuille de route. Plus vindicatif, son porte-parole, Avi Pazner, «a formellement appelé le Premier ministre Mahmoud Abbas à démanteler les groupes terroristes, à arrêter leurs membres et collecter leurs armes, conformément à ses engagements pris au sommet d’Aqaba, il y a deux mois».
Comme à l’accoutumée, les autorités palestiniennes se sont empressées de condamner fermement ces attentats. Elles ont toutefois renvoyé la responsabilité de cette dégradation de la situation à l’Etat hébreu. «Nous sommes contre toutes les opérations de ce type», a déclaré le ministre délégué aux Affaires de sécurité, Mohammed Dahlan. «Mais, a-t-il ajouté, une chose doit être claire : c’est Israël qui devrait être responsable et cesser ses opérations en Cisjordanie et dans la bande de Gaza». La semaine dernière, une incursion de l’armée israélienne à Naplouse, qui avait pour objectif l’arrestation d’un militant du Hamas, avait coûté la vie à quatre Palestiniens, dont deux civils. La branche armée de ce mouvement radical avait promis de les venger.
La trêve rompue ?
Précédant les autorités palestiniennes, des responsables du Hamas et du Jihad islamique ont, peu après les deux attentats, rejeté sur l’Etat hébreu la responsabilité de la rupture de la trêve qu’ils observent depuis le 29 juin. «Les Israéliens ne respectent pas le cessez-le-feu et continuent leurs attaques contre le peuple palestinien depuis le premier jour de la trêve», a ainsi affirmé le porte-parole du Jihad islamique, Mohammed al-Hindi tandis que Ismaïl Haniyé du Hamas mettait en cause «la position dure adoptée par l’Etat hébreu». «L’ennemi israélien est responsable de la situation parce qu’il a rejeté le cessez-le feu», a-t-il insisté. Les deux mouvements ont toutefois affirmé être toujours engagés dans la trêve. «Le Hamas confirme son engagement au cessez-le-feu, a ainsi déclaré son porte-parole, mais les crimes israéliens poussent le peuple palestinien à se défendre lui-même».
C’est toutefois un militant de la branche armée de cette même organisation qui a revendiqué l’attentat perpétré à proximité de la colonie d’Ariel en Cisjordanie. Un interlocuteur anonyme a en effet affirmé que l’attaque avait été commise au nom des Brigades Ezzedine al-Qassam. Il a également donné le nom du kamikaze et précisé qu’il était originaire de Naplouse. Dans un communiqué publié plus tard dans la journée, la branche armée du Hamas a affirmé, que «cette opération était une réponse aux violations des sionistes à la trêve et elle vient venger l'assassinat de nos membres à Naplouse». Le texte souligne toutefois que les Brigades Ezzedine al-Qassam «restent liées à la décision de la direction du Hamas de suspendre les opérations» pour trois mois. Cette précision revient donc à présenter l'attaque suicide de ce matin comme une riposte ponctuelle et non une rupture de la trêve conditionnelle décrétée le 29 juin par différents mouvements palestiniens.
Dans ce contexte, le respect du cessez-le-feu demeure essentiellement lié à l’attitude que va adopter l’Etat hébreu en riposte aux deux attentats. Les autorités israéliennes se sont pour l’instant limitées à reporter à une date ultérieure la libération de 69 prisonniers palestiniens prévue ce mardi. Il s’agit pour l’essentiel de Palestiniens arrêtés pour s’être infiltrés illégalement en territoire israélien ou de prisonniers de droit commun appréhendés pour vol et dont l’Autorité palestinienne n’avait pas réclamé la libération.
par Mounia Daoudi
Article publié le 12/08/2003 Dernière mise à jour le 03/08/2004 à 14:28 TU