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Proche-Orient

Attentat à Jérusalem : 20 morts, plus de 100 blessés

Un attentat-suicide, dans un autobus de Jérusalem, a fait 20 morts, outre le kamikaze, et plus de 100 blessés dont 11 graves. C’est l’action terroriste la plus meurtrière en Israël depuis le début de l’année. L’Autorité palestinienne a rompu tout contact avec les organisations islamistes qui ont revendiqué l’attentat.
«Un tournant», un «moment de vérité» pour la trêve de trois mois décrétée par les mouvements palestiniens, le 29 juin dernier, afin de favoriser les progrès de la «feuille de route» pour la paix au Proche-0rient. La presse israélienne est sous le coup de l’émotion suscitée par l’attentat suicide qui a fait 20 morts dont des enfants et plus de 100 blessés à Jérusalem dans un autobus ramenant des fidèles juifs de la prière au Mur des Lamentations.

Déguisé en juif ultra-orthodoxe, le terroriste, selon la police israélienne un imam originaire d’Hébron en Cisjordanie, a utilisé une charge de 5 kg d’explosifs renforcés par des clous. L’opération a été revendiquée par le Jihad islamique et le Hamas, deux mouvements palestiniens radicaux. Cet attentat est le plus grave depuis le début de l’année en Israël et le début de la trêve fin juin. Le plus grave mais pas le premier : le 12 août déjà des attentats suicide ont été perpétrés à quarante minutes d’intervalle coûtant la vie à deux Israéliens. Ces attentats avaient été présentés comme des ripostes ponctuelles de la part des extrémistes palestiniens et pas comme une rupture de la trêve.

L’attentat de mardi soir soulève une fois de plus la question de la poursuite du processus de relance de la «feuille de route» pour la paix dans cette région du monde. En effet, dès l’annonce de l’attentat, le bouclage de la bande de Gaza et de la Cisjordanie a été remis en place par les Israéliens, de même que le blocus des villes palestiniennes. Cela constitue un retour en arrière significatif car Israël avait allégé le dispositif de bouclage début juin à l’occasion du sommet américano-israélien-palestinien à Aqaba en Jordanie.

Le processus de paix en péril

Conscient du danger, le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas a immédiatement décidé de rompre les contacts de l’Autorité palestinienne avec les mouvements armés islamistes et promis de poursuivre leurs membres. L'Autorité palestinienne considère que l’attentat constitue une atteinte aux intérêts supérieurs du peuple palestinien en mettant en péril la mise en œuvre du processus de paix. Israël a immédiatement gelé toutes les discussions actuellement en cours pour transférer les pouvoirs de police de Jéricho et kalkiliya aux Palestiniens.

Le Premier ministre palestinien a convoqué pour mercredi une réunion d’urgence de son cabinet pour évaluer la situation. En effet, coté israélien, on accuse l’Autorité palestinienne d’inaction face au terrorisme. Le porte-parole du gouvernement israélien Avi Pazner rejette sur l’Autorité palestinienne la responsabilité de ne pas avoir désarmé ni démantelé les organisations extrémistes. Toutefois, Israël confirme son engagement dans le processus de négociation en cours même si sa poursuite va désormais s’avérer beaucoup plus difficile. D’autant que, dans la classe politique israélienne, aussi, l’impatience grandit. Le chef du parti d’extrême droite Union nationale, Avigdor Lieberman, propose «d’effacer» purement et simplement le quartier général de Yasser Arafat à Ramallah avec tous ceux qui l’habitent. Quant au ministre de la Justice Tommy Lapid, ses propos résonnent comme une menace : selon lui les Palestiniens doivent «faire la guerre aux terroristes, faute de quoi nous n’aurons d’autre choix que de nous en charger».



par Francine  Quentin

Article publié le 20/08/2003