Irak
Carnage à la mosquée d'Ali
Au moins 82 personnes ont été tuées vendredi et quelque 230 autres blessées dans l’explosion d’une voiture piégée devant le mausolée d’Ali, dans la ville sainte de Najaf. L’ayatollah Mohammad Baqer al-Hakim, l’un des plus hauts dignitaires religieux chiites qui dirige notamment l’Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak (ASRII), fait partie des victimes. L’attentat a été perpétré au moment où les fidèles, qui s’étaient rassemblés en masse pour la prière du vendredi, quittaient la mosquée du mausolée d’Ali. Il s’agit de l’attaque terroriste la plus meurtrière en Irak depuis la chute du régime de Saddam Hussein.
«L’ayatollah Mohammad Baqer al-Hakim est devenu un martyr», a affirmé depuis Téhéran, des sanglots dans la voix, le neveu de ce haut dignitaire chiite qui a vécu 23 ans en exil dans la capitale iranienne. Le doute n’est donc plus permis concernant sa mort. Peu après l’explosion d’une voiture piégée devant le mausolée d’Ali, des haut-parleurs de la mosquée avaient pourtant diffusé une déclaration selon laquelle il était indemne. L’attentat a été perpétré peu après la fin de la prière du vendredi pour laquelle des milliers de fidèles s’étaient rassemblés dans la mosquée du mausolée d’Ali. La plupart était venue écouter le prêche de l’ayatollah Mohammad Baqer al-Hakim, le plus respecté des dignitaires religieux chiites. Ironie du sort, il avait blâmé les partisans de Saddam Hussein pour leurs attaques menées contre les troupes américaines et appelé les chiites à plus de modération. Il est mort victime de l’extrémisme.
L’attentat visait directement, semble-t-il, ce vieil opposant à Saddam Hussein qui a vu une grande partie de sa famille décimée par le régime de l’ancien dictateur. La voiture piégée, une Volkswagen, était en effet placée à l’entrée sud du mausolée, non loin de la porte par laquelle le chef religieux avait pris l’habitude, depuis son retour d’exil en mai dernier, de quitter la mosquée après son prêche du vendredi. Sous l’impact de l’explosion, le portail de brique s’est écroulé sur la foule, tuant dix-sept personnes. Deux bâtiments, qui se trouvaient de l’autre côté de la rue se sont également effondrés. L’un d’eux abritait un restaurant et des magasins. De nombreuses personnes étaient encore prisonnières des décombres plusieurs heures après l’explosion. Le bilan de l’attentat risque donc de s’alourdir considérablement au cours des prochaines heures.
Les partisans de Saddam montrés du doigt
Bien qu’aucune revendication n’ait été pour l’instant publiée tous les regards se tournent vers les fidèles de l’ancien dictateur. Peu après l’attentat, des centaines d’Irakiens se sont rassemblés devant le mausolée d’Ali pour crier des slogans hostiles à Saddam Hussein et au parti Baas. Interrogé par la chaîne de télévision qatarienne al-Jazira, Ahmed Chalabi, qui dirige le Conseil national irakien, a lui aussi accusé les partisans de l’ancien régime d’être à l’origine de cette attaque terroriste.
Le 24 août dernier, un attentat à l'explosif avait déjà visé à Najaf le domicile d'un autre haut dignitaire chiite, l'ayatollah Mohammad Saïd Hakim, l’oncle de l’ayatollah Mohammad Baqer al-Hakim, tuant trois personnes de son entourage. Ses proches avaient alors accusé les partisans d’un chef chiite rival, Moqtada as-Sadr connu pour ses positions radicales sur la présence américaine en Irak, d’être à l’origine de cette attaque. Mais ce dernier avait catégoriquement nié toute implication dans la tentative d’assassinat du leader religieux. L’attentat de vendredi a par ailleurs sérieusement endommagé les bureaux de son mouvement qui se trouvaient à proximité des lieux de l’explosion. En avril, Abdel Majid al-Khoï, un autre chef chiite irakien modéré, fils du grand ayatollah al-Khoï, avait également été assassiné dans le mausolée de l'imam Ali à Najaf, tué à l’arme blanche.
L’attaque terroriste de vendredi, la plus meurtrière depuis la chute du régime de Saddam Hussein, a été violemment condamnée par l’administrateur américain en Irak. «L'attentat de Najaf montre que les ennemis du nouvel Irak ne reculeront devant rien. Ils ont tué des Irakiens innocents. Ils ont encore violé les lieux les plus sacrés de l'Islam», a affirmé Paul Bremer. «Je jure que la coalition fera tout ce qui est possible pour traduire en justice les responsables de cet acte odieux», a-t-il ajouté.
L’attentat visait directement, semble-t-il, ce vieil opposant à Saddam Hussein qui a vu une grande partie de sa famille décimée par le régime de l’ancien dictateur. La voiture piégée, une Volkswagen, était en effet placée à l’entrée sud du mausolée, non loin de la porte par laquelle le chef religieux avait pris l’habitude, depuis son retour d’exil en mai dernier, de quitter la mosquée après son prêche du vendredi. Sous l’impact de l’explosion, le portail de brique s’est écroulé sur la foule, tuant dix-sept personnes. Deux bâtiments, qui se trouvaient de l’autre côté de la rue se sont également effondrés. L’un d’eux abritait un restaurant et des magasins. De nombreuses personnes étaient encore prisonnières des décombres plusieurs heures après l’explosion. Le bilan de l’attentat risque donc de s’alourdir considérablement au cours des prochaines heures.
Les partisans de Saddam montrés du doigt
Bien qu’aucune revendication n’ait été pour l’instant publiée tous les regards se tournent vers les fidèles de l’ancien dictateur. Peu après l’attentat, des centaines d’Irakiens se sont rassemblés devant le mausolée d’Ali pour crier des slogans hostiles à Saddam Hussein et au parti Baas. Interrogé par la chaîne de télévision qatarienne al-Jazira, Ahmed Chalabi, qui dirige le Conseil national irakien, a lui aussi accusé les partisans de l’ancien régime d’être à l’origine de cette attaque terroriste.
Le 24 août dernier, un attentat à l'explosif avait déjà visé à Najaf le domicile d'un autre haut dignitaire chiite, l'ayatollah Mohammad Saïd Hakim, l’oncle de l’ayatollah Mohammad Baqer al-Hakim, tuant trois personnes de son entourage. Ses proches avaient alors accusé les partisans d’un chef chiite rival, Moqtada as-Sadr connu pour ses positions radicales sur la présence américaine en Irak, d’être à l’origine de cette attaque. Mais ce dernier avait catégoriquement nié toute implication dans la tentative d’assassinat du leader religieux. L’attentat de vendredi a par ailleurs sérieusement endommagé les bureaux de son mouvement qui se trouvaient à proximité des lieux de l’explosion. En avril, Abdel Majid al-Khoï, un autre chef chiite irakien modéré, fils du grand ayatollah al-Khoï, avait également été assassiné dans le mausolée de l'imam Ali à Najaf, tué à l’arme blanche.
L’attaque terroriste de vendredi, la plus meurtrière depuis la chute du régime de Saddam Hussein, a été violemment condamnée par l’administrateur américain en Irak. «L'attentat de Najaf montre que les ennemis du nouvel Irak ne reculeront devant rien. Ils ont tué des Irakiens innocents. Ils ont encore violé les lieux les plus sacrés de l'Islam», a affirmé Paul Bremer. «Je jure que la coalition fera tout ce qui est possible pour traduire en justice les responsables de cet acte odieux», a-t-il ajouté.
par Mounia Daoudi
Article publié le 29/08/2003