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Ultimatum de l’Europe à Bill Gates

La Commission européenne s'apprête à boucler une enquête de quatre ans, à l'encontre de Microsoft accusé d'abus de position dominante sur le marché des systèmes d’exploitation pour s’imposer sur d’autres secteurs. Bruxelles affirme avoir accumulé suffisamment de preuves. Microsoft va devoir convaincre pour ne pas être mis à l’amende.
Microsoft est dans le collimateur de la Commission européenne. En dépit de l’accord conclu entre le géant des logiciels et le gouvernement américain, Bruxelles continue d’enquêter depuis plusieurs années sur les pratiques commerciales en Europe de l’éditeur américain.

Pour la première fois, les services du commissaire à la Concurrence Mario Monti ont affirmé hier détenir «des preuves auprès de clients, de fournisseurs et de concurrents» que Microsoft abuse de sa situation de monopole dans le secteur des ordinateurs personnels. Il ont donné une «dernière chance» au fabricant de logiciels de s’expliquer avant la clôture, dans un mois, de l’enquête anti-trust engagée contre lui.

La Commission semble avoir pris toute la mesure du problème, puisqu’elle envisage des mesures concrètes contre la firme de Bill Gates. «Bruxelles a passé en revue pour la première fois les mesures correctives qu’elle entend imposer à Microsoft pour lutter contre l’abus de position dominante». C’est ce qu’a déclaré mercredi Mario Monti pour justifier sa décision.

Un mois pour répondre

Principal grief de l’exécutif européen : la firme de Bill Gates profite de sa position dominante dans le secteur des ordinateurs personnels pour «tenter de contrôler également le marché des serveurs d’entrée de gamme», utilisée dans les réseaux d’entreprise. Dans une seconde série de griefs, Bruxelles soupçonne le groupe de «lier illégalement» son logiciel de son et d’image, Media Player, à son système d’exploitation Windows, empêchant les fabricants et les utilisateurs de «choisir réellement les produits qu’ils souhaitent avoir sur leurs ordinateurs».

Alors que Microsoft a échappé à son démantèlement par la Justice américaine, la Commission européenne campe sur sa ligne dure. Plusieurs des «mesures correctives» proposées par Mario Monti et ses services nécessiteraient des modifications drastiques aux produits de Microsoft. Pour résoudre les problèmes soulevés en matière de concurrence, la Commission propose notamment de «dissocier» Media Player de Windows. Les autorités de Bruxelles exigent notamment du groupe qu’il commercialise une version simplifiée de Windows dépouillée de son logiciel (Media Player) et fournisse à ses concurrents une importante quantité d’informations techniques liés à ces programmes «permettant de faire dialoguer des serveurs concurrents avec les produits sous Windows».

Bruxelles est convaincu de la validité de ses accusations à l’égard du groupe américain : «Notre dossier est très solide, je dirai même très trop solide et la firme ne peut l’ignorer», a assuré le porte-parole de Mario Monti. Il reste à l’éditeur américain une dernière chance de s’expliquer avant la clôture, dans un mois de l’enquête anti-trust engagée contre lui. Microsoft va devoir convaincre pour ne pas être mis à l’amende. Mais si ses arguments ne sont pas convaincants, il risque une amende très lourde.



par Myriam  Berber

Article publié le 07/08/2003