Proche-Orient
Mahmoud Abbas présente sa démission
Si elle est acceptée par Yasser Arafat, la démission du Premier ministre palestinien ouvrirait une grave période d’incertitude au Proche-Orient. Mais son maintien à la tête de l’exécutif palestinien ne résout rien tant sa marge de manœuvres est limitée. La communauté internationale affiche son inquiétude sur les conséquences d’une telle décision.
Le conflit entre le président palestinien et son Premier ministre a tourné en une crise politique ouverte au sein de l’autorité palestinienne. En présentant sa démission Mahmoud Abbas a crevé l’abcès qui mûrissait depuis sa nomination à la tête du cabinent palestinien, le 30 avril dernier. Depuis cette date, le chef du gouvernement était en conflit avec le président de l’Autorité palestinienne. Mahmoud Abbas réclamait davantage de moyens pour démocratiser le fonctionnement des institutions palestiniennes et imposer son autorité aux groupes radicaux. Ce samedi 6 septembre, le Conseil législatif palestinien devait trancher le litige. Apparemment, face à Yasser Arafat, il n’a pas eu gain de cause.
A sa décharge, sa démarche visant à soutenir la reprise des négociations avec Israël et l’application des prescriptions de la «feuille de route» n’a pas été soutenue. Notamment par le partenaire israélien qui a attisé la colère des Palestiniens en poursuivant une politique ressentie comme provocatrice. La construction autour d’Israël d’un mur, empiétant largement sur les terres palestiniennes, a continué à alimenter le ressentiment à l’égard de l’Etat hébreu. L’établissement de colonies de peuplement israéliennes n’a jamais cessé. La libération des prisonniers politiques palestiniens, en échange d’une trêve militaire des groupes radicaux, n’a pas été à la hauteur des attentes palestiniennes. L’essentiel des territoires autonomes est resté sous administration militaire israélienne. Les attaques ciblées contre les activistes du Hamas ont été poursuivies, alors que le mouvement rompait le 19 août la trêve qu’il avait proclamé en commettant l’un des attentats suicide les plus meurtriers depuis le début de la seconde Intifada, en septembre 2000. Et le président de l’Autorité palestinienne vit toujours en réclusion, depuis 20 mois, dans sa résidence de Ramallah à la merci des soldats d’Israël.
Abbas, le seul interlocuteur d’Israël
Exigeant à l’égard de son allié dans un premier temps, Washington semble avoir renoncé à faire pression sur Tel Aviv, aggravant l’impopularité croissante d’un Mahmoud Abbas soupçonné par les siens de faiblesse et discréditant son action, alors que symétriquement se renforçait la position de Yasser Arafat et des activistes radicaux. La réaction israélienne est d’ailleurs éloquente : les autorités de l’Etat hébreu soutiennent Mahmoud Abbas dans le conflit qui l’oppose au président palestinien. Officiellement Tel Aviv déclare qu’il s’agit d’une affaire intérieure palestinienne. Mais, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, un responsable israélien a déclaré que M. Abbas «restait le seul interlocuteur d’Israël chez les Palestiniens pour tout ce qui a trait au processus de paix sur la base de la feuille de route» (qui doit mener à la création de deux Etats dans des frontières sûres et reconnues d’ici à 2005).
Selon le ministre israélien des Sciences et de la Technologie, Eliezer Zandberg, «cette démission est en fait un appel désespéré d’Abbas à la communauté internationale de l’aider à se débarrasser d’Arafat et la communauté internationale doit se mobiliser pour l’aider». Selon un correspondant de la télévision publique israélienne aux Etats-Unis, Washington opérerait même un rapprochement avec Israël en ne s’opposerait plus aussi catégoriquement que par le passé à une expulsion et un bannissement du dirigeant historique palestinien. «Malheureusement, le président Arafat ne joue pas un rôle utile (…). Durant des années, il n’a pas été un interlocuteur pour la paix et ses actions n’ont pas poussé les parties à progresser sur la voie de la paix», a notamment déclaré à son propos le secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, vendredi.
Réunis en Italie, les ministres européens des Affaires étrangères ont exprimé par la voix du chef de la diplomatie française les regrets de l’Union. «Chacun d’entre nous regrette cette décision et souhaite bien évidemment qu’elle puisse être rapportée», a notamment déclaré Dominique de Villepin. Confirmant le désarroi de la communauté internationale et l’importance attribuée à Mahmoud Abbas dans le processus en cours, il ajoute qu’«il n’y a pas, c’est la conviction commune de chacun d’entre nous, d’alternative à la feuille de route et il faut pour cela sans tarder reprendre l’initiative».
A sa décharge, sa démarche visant à soutenir la reprise des négociations avec Israël et l’application des prescriptions de la «feuille de route» n’a pas été soutenue. Notamment par le partenaire israélien qui a attisé la colère des Palestiniens en poursuivant une politique ressentie comme provocatrice. La construction autour d’Israël d’un mur, empiétant largement sur les terres palestiniennes, a continué à alimenter le ressentiment à l’égard de l’Etat hébreu. L’établissement de colonies de peuplement israéliennes n’a jamais cessé. La libération des prisonniers politiques palestiniens, en échange d’une trêve militaire des groupes radicaux, n’a pas été à la hauteur des attentes palestiniennes. L’essentiel des territoires autonomes est resté sous administration militaire israélienne. Les attaques ciblées contre les activistes du Hamas ont été poursuivies, alors que le mouvement rompait le 19 août la trêve qu’il avait proclamé en commettant l’un des attentats suicide les plus meurtriers depuis le début de la seconde Intifada, en septembre 2000. Et le président de l’Autorité palestinienne vit toujours en réclusion, depuis 20 mois, dans sa résidence de Ramallah à la merci des soldats d’Israël.
Abbas, le seul interlocuteur d’Israël
Exigeant à l’égard de son allié dans un premier temps, Washington semble avoir renoncé à faire pression sur Tel Aviv, aggravant l’impopularité croissante d’un Mahmoud Abbas soupçonné par les siens de faiblesse et discréditant son action, alors que symétriquement se renforçait la position de Yasser Arafat et des activistes radicaux. La réaction israélienne est d’ailleurs éloquente : les autorités de l’Etat hébreu soutiennent Mahmoud Abbas dans le conflit qui l’oppose au président palestinien. Officiellement Tel Aviv déclare qu’il s’agit d’une affaire intérieure palestinienne. Mais, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, un responsable israélien a déclaré que M. Abbas «restait le seul interlocuteur d’Israël chez les Palestiniens pour tout ce qui a trait au processus de paix sur la base de la feuille de route» (qui doit mener à la création de deux Etats dans des frontières sûres et reconnues d’ici à 2005).
Selon le ministre israélien des Sciences et de la Technologie, Eliezer Zandberg, «cette démission est en fait un appel désespéré d’Abbas à la communauté internationale de l’aider à se débarrasser d’Arafat et la communauté internationale doit se mobiliser pour l’aider». Selon un correspondant de la télévision publique israélienne aux Etats-Unis, Washington opérerait même un rapprochement avec Israël en ne s’opposerait plus aussi catégoriquement que par le passé à une expulsion et un bannissement du dirigeant historique palestinien. «Malheureusement, le président Arafat ne joue pas un rôle utile (…). Durant des années, il n’a pas été un interlocuteur pour la paix et ses actions n’ont pas poussé les parties à progresser sur la voie de la paix», a notamment déclaré à son propos le secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, vendredi.
Réunis en Italie, les ministres européens des Affaires étrangères ont exprimé par la voix du chef de la diplomatie française les regrets de l’Union. «Chacun d’entre nous regrette cette décision et souhaite bien évidemment qu’elle puisse être rapportée», a notamment déclaré Dominique de Villepin. Confirmant le désarroi de la communauté internationale et l’importance attribuée à Mahmoud Abbas dans le processus en cours, il ajoute qu’«il n’y a pas, c’est la conviction commune de chacun d’entre nous, d’alternative à la feuille de route et il faut pour cela sans tarder reprendre l’initiative».
par Georges Abou
Article publié le 06/09/2003