Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Côte d''Ivoire

Libéré, mais assigné à résidence

Ibrahim Coulibaly, alias IB a retrouvé la liberté le 17 septembre, après plus de trois semaines de détention. Libéré sous caution et il est soumis à un contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer les autres protagonistes de l’affaire.
Il était 19 heures et 5 minutes, lorsqu’une Mercedes grise s’avance dans l’allée conduisant à la sortie de l’ensemble pénitentiaire-hospitalier et de la maison d’arrêt de Fresnes (région parisienne), avec à son bord Ibrahim Coulibaly et ses quatre avocats. Le véhicule, conduit par un de ses avocats, maître Sorin Margulis, s’immobilise quelques mètres derrière la barrière d’entrée. IB assis à l’avant du véhicule sort et est tout de suite assailli par les quelques journalistes qui avaient eu l’information de sa libération. Avant de se prêter à leurs questions, il a d’abord remercié les militants et responsables du MPCI en France. Ils étaient moins d’une dizaine venus l’accueillir. Ils l’ont embrassé à tour de rôle. Les étreintes étaient brèves et silencieuses.

Vêtu d’un polo blanc et d’un pantalon bleu marine, il n’est pas apparu affecté par ces quelques semaines de détention. Ses premiers mots été à son épouse, à sa mère, à Dieu, à ses avocats et à ses amis qui l’ont soutenu. Convaincu d’avoir été victime d’une machination, il a néanmoins demander à «Dieu de pardonner» à tous ceux qui l’ont «poussé dans cette dure épreuve», dit-il. Il a aussi souligné être le premier surpris par son arrestation et nie en bloc toutes les accusations portées contre lui et ses amis, Hassan Sakr et l’avocat Mamadou Diomandé. «Je n’ai pas recruté de mercenaires et je n’ai pas besoin d’un coup d’Etat au moment où un processus de paix est engagé en application de l’accord de Marcoussis. Je n’ai pas besoin de mercenaires. C’est Gbagbo qui a des mercenaires et tout le monde le sait», précise-t-il.

«J'ai confiance en la Justice française»

Il s’est dit confiant dans la Justice française et souhaite que la lumière soit faite sur «le pseudo coup d’Etat» en préparation à Paris dont il serait le cerveau. «Heureusement que j’ai été arrêté en France, un pays de droit. La justice prendra le temps de chercher et elle verra bien que je n’ai rien à me reprocher, la preuve, je suis libéré aujourd’hui», poursuit-il. Il a réaffirmé tout le long du bref entretien avec les journalistes présents à Fresnes, sa foi dans la Justice française dont il attend qu’elle le «blanchisse entièrement». Les avocats renchérissent en indiquant que la procédure suit son cours et qu’ils travailleront à innocenter entièrement leur client, car sa libération «est bien le signe de la faiblesse du dossier d’accusation et l’insuffisance des indices à charge», ont-ils affirmé. IB est sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire français et de rencontrer les autres protagonistes cités dans cette affaire.

La remise en liberté était assortie d’un versement préalable d’une caution de 20 000 euros, soit un peu plus de 13 millions de francs CFA. Après l’euphorie suscitée par la nouvelle de la libération, surgit rapidement le problème de la somme à rassembler pour obtenir une libération effective. En début d’après-midi du 17 septembre la totalité de la somme n’était pas toujours pas réunie, car au même moment il fallait déposer, pour la libération de Hassan Sakr, une caution de 30 000 euros, plus de 19 millions de francs CFA et 20 000 euros, soit plus de 13 millions de francs CFA pour obtenir la libération de Mamadou Diomandé. Ce n’est qu’en milieu d’après-midi que les avocats ont versé les sommes ouvrant la voie à la procédure de libération. Plusieurs heures se sont écoulées avant que les prévenus ne recouvrent la liberté à différents endroits dans la région parisienne.

A écouter également :

L'invité Afrique :
Ibrahim Coulibaly au micro de Christophe Boisbouvier (18/09/2003, 8'40")



par Didier  Samson

Article publié le 17/09/2003