Côte d''Ivoire
L’embarras des Forces nouvelles
«L’affaire IB» éclabousse toute la classe politique ivoirienne. Mais l’embarras est surtout dans le camp des «Forces nouvelles» dont les ministres sont tiraillés entre l’envie de laver les soupçons qui pèsent sur eux et leurs devoirs de solidarité gouvernementale et leur loyauté face aux institutions républicaines.
Les ex-rebelles devenus «Forces nouvelles» multiplient réunions sur réunions, depuis l’arrestation du sergent-chef Ibrahim Coulibaly, à la recherche d’une ligne politique qui ne les éloigne pas de leur base populaire. Après les manifestations de soutien de certains chefs traditionnels et notables du nord de la Côte d’Ivoire réclamant la libération de «IB» et autres marches des populations dans de nombreuses agglomérations, les «Forces nouvelles» ont décidé de ressouder leurs rangs en provoquant une réunion d’état-major de leur mouvement à Bouaké. Une réunion de crise avec de nombreux sous-entendus qui ne seront forcément pas abordés, parce qu’il n’est pas de l’intérêt des ministres ex-rebelles de se fâcher avec leur base.
C’est ainsi qu’il faut entendre la réponse du porte-parole des «Forces nouvelles» à la manifestation des chefs traditionnels et notables du pays : «nous avons compris votre message, mais je tiens à vous dire que les Forces nouvelles sont toutes unies dans leur opposition contre le pouvoir de Laurent Gbagbo», a-t-il précisé. En effet l’équilibre à trouver est de manifester une solidarité gouvernementale en même temps qu’il faut ménager les soldats qui réclament à cor et cris la libération de IB, «prisonnier politique en France» comme ils le disent. Or le procureur militaire, commissaire du gouvernement qui enquête sur l’affaire IB est déjà persuadé qu’un coup d’Etat a été déjoué, dans lequel de nombreux officiers sympathisants de la rébellion seraient impliqués.
A Bouaké, fief de la rébellion, les manifestations se multiplient pour pousser les Forces nouvelles à des positions franches et claires «en faveur de IB». Un collectif de femmes a d’ailleurs fait le siège du secrétariat général du MPCI à Bouaké, le 10 septembre, car disent-elles «nous sentons comme une hésitation des nôtres à faire des déclarations fermes. Nous les avons connus, à d’autres moments plus déterminés que ça».
Les Forces nouvelles ne désarment pas
C’est dans ce contexte que se tient aujourd’hui une réunion de l’état-major des Forces nouvelles au moment où un comité pour le désarmement des ex-belligérants vient d’être installé par le Premier ministre Seydou Diarra. Cette nouvelle instance baptisée «Comité pour la réunification de la Côte d’Ivoire» a pour mission d’élaborer un programme de désarmement en établissant un calendrier précis «pour décloisonner le territoire national d’ici fin septembre», précise le Premier ministre. Il accorde à ce comité un délai de 48 heures pour recevoir les premières propositions. Le comité est composé des représentants des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci), des représentants des Forces nouvelles, et sera assisté des forces dites «impartiales», de l’armée française et du contingent militaire ouest-africain. Le Premier ministre préside le Comité pour le réunification de la Côte d’Ivoire et sera assisté du chef d’état-major des Fanci, du ministre de l’Administration territoriale, du ministre de la Défense et celui de la Sécurité.
Mais ces deux derniers ne sont toujours nommés. Le chef de l’Etat a entrepris une série de rencontres avec les chefs des différents partis, afin de dégager des noms qui pourraient être soumis à l’appréciation du Conseil national de sécurité, l’organe qui à la charge de nommer les titulaires de ces portefeuilles. Or la réunion du 8 septembre n’a rien donné et les nominations ont été reportées à une date ultérieure. Avant même d’exister le Comité pour la réunification de la Côte d’Ivoire est déjà confronté à un problème, celui de ne pouvoir tenir, dans les délais souhaités par le Premier ministre une réunion de travail. Malgré les déclarations communes de fin des hostilités dès le 4 juillet dernier, et les sites de cantonnement identifiés les Forces nouvelles affirment qu’ils ne déposeront pas les armes tant qu’un ministre de la Défense qui aurait leur confiance n’aura pas été désigné.
C’est ainsi qu’il faut entendre la réponse du porte-parole des «Forces nouvelles» à la manifestation des chefs traditionnels et notables du pays : «nous avons compris votre message, mais je tiens à vous dire que les Forces nouvelles sont toutes unies dans leur opposition contre le pouvoir de Laurent Gbagbo», a-t-il précisé. En effet l’équilibre à trouver est de manifester une solidarité gouvernementale en même temps qu’il faut ménager les soldats qui réclament à cor et cris la libération de IB, «prisonnier politique en France» comme ils le disent. Or le procureur militaire, commissaire du gouvernement qui enquête sur l’affaire IB est déjà persuadé qu’un coup d’Etat a été déjoué, dans lequel de nombreux officiers sympathisants de la rébellion seraient impliqués.
A Bouaké, fief de la rébellion, les manifestations se multiplient pour pousser les Forces nouvelles à des positions franches et claires «en faveur de IB». Un collectif de femmes a d’ailleurs fait le siège du secrétariat général du MPCI à Bouaké, le 10 septembre, car disent-elles «nous sentons comme une hésitation des nôtres à faire des déclarations fermes. Nous les avons connus, à d’autres moments plus déterminés que ça».
Les Forces nouvelles ne désarment pas
C’est dans ce contexte que se tient aujourd’hui une réunion de l’état-major des Forces nouvelles au moment où un comité pour le désarmement des ex-belligérants vient d’être installé par le Premier ministre Seydou Diarra. Cette nouvelle instance baptisée «Comité pour la réunification de la Côte d’Ivoire» a pour mission d’élaborer un programme de désarmement en établissant un calendrier précis «pour décloisonner le territoire national d’ici fin septembre», précise le Premier ministre. Il accorde à ce comité un délai de 48 heures pour recevoir les premières propositions. Le comité est composé des représentants des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci), des représentants des Forces nouvelles, et sera assisté des forces dites «impartiales», de l’armée française et du contingent militaire ouest-africain. Le Premier ministre préside le Comité pour le réunification de la Côte d’Ivoire et sera assisté du chef d’état-major des Fanci, du ministre de l’Administration territoriale, du ministre de la Défense et celui de la Sécurité.
Mais ces deux derniers ne sont toujours nommés. Le chef de l’Etat a entrepris une série de rencontres avec les chefs des différents partis, afin de dégager des noms qui pourraient être soumis à l’appréciation du Conseil national de sécurité, l’organe qui à la charge de nommer les titulaires de ces portefeuilles. Or la réunion du 8 septembre n’a rien donné et les nominations ont été reportées à une date ultérieure. Avant même d’exister le Comité pour la réunification de la Côte d’Ivoire est déjà confronté à un problème, celui de ne pouvoir tenir, dans les délais souhaités par le Premier ministre une réunion de travail. Malgré les déclarations communes de fin des hostilités dès le 4 juillet dernier, et les sites de cantonnement identifiés les Forces nouvelles affirment qu’ils ne déposeront pas les armes tant qu’un ministre de la Défense qui aurait leur confiance n’aura pas été désigné.
par Didier Samson
Article publié le 11/09/2003