Côte d''Ivoire
19 septembre 2002 -<br>19 septembre 2003
Alors que le président Laurent Gbagbo était en visite officielle en Italie, éclate dans son pays une insurrection armée qui tente de renverser le pouvoir. Les assaillants engagent des combats, souvent au corps à corps, pour tenter de mettre sous leur contrôle les symboles de la République. Ce jour même, l’ancien président, le général Robert Guéi est retrouvé mort, une balle en pleine tête dans une rue de la capitale. A son domicile, sa famille est massacrée. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, un des piliers du pouvoir, est abattu à son domicile.
Dès le 22 septembre des renforts militaires français arrivent et procèdent à l’évacuation de 3 000 étrangers. La prise du pouvoir à Abidjan ayant échoué, les rebelles se replient sur Bouaké la deuxième du pays. Ils en feront plus tard leur fief.
Le 29, la Communauté économique africaine des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), crée un «groupe de contact» et décide d’envoyer en Côte d’Ivoire une force de paix.
Octobre 2002
Le 1er octobre, le général Beth est nommé commandant de «l’opération Licorne». Elle regroupe toutes les forces françaises présentes en Côte d’Ivoire qui ont pour mission d’assurer la protection des ressortissants de la communauté internationale.
Les 6 et 7, les combats font rage à Bouaké. Les rebelles repoussent les forces loyalistes et installent leur quartier général dans la ville. Ils signent un accord de cessation des hostilités, le 17 octobre, avec le président Gbagbo qui demande à la France de contrôler le cessez-le-feu. Et pour conduire les négociation du Groupe de contact, la CEDEAO désigne le 23 octobre, le président du Togo, le général Gnassingbé Eyadéma, comme coordinateur de sa médiation. Les négociation directes entre les délégations du gouvernement et des forces rebelles, Mouvement patriotique de la Côte d’Ivoire (MPCI), débutent le 28 octobre à Lomé. Guillaume Soro conduit la délégation des forces rebelles.
Novembre 2002
Le gouvernement accepte le principe d’une amnistie et d’une intégration des mutins dans l’armée et accueille, le 27 novembre le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin. Le 28, deux nouveaux mouvements se font connaître en revendiquant la prise des villes de Man et de Danané à l’ouest du pays. Il s’agit du Mouvement populaire ivoirien du grand ouest (MPIGO) et du Mouvement pour la justice et la paix (MJP).
Décembre 2002
Le 1er décembre, lors d’une évacuation de Man, les forces françaises s’opposent aux rebelles parmi lesquels on relève une dizaine de morts et un blessé côté français. Quelques jours plus tard les français découvrent une fosse commune et Amnesty international demande à l’ONU une enquête sur les exactions des uns et des autres après la découverte des charniers. C’est aussi pendant ce mois que les bombardements des forces loyalistes ont été les plus fréquents sur les zones tenues par les rebelles.
Janvier 2003
Dans les tous premiers jours du mois, débarquent à Abidjan les premiers éléments de la force ouest-africaine. Dominique de Villepin obtient de tous les belligérants un engagement à respecter les nouveaux accords de cessez-le-feu. Le 15 janvier débutent les négociations à Marcoussis et les accords sont signés le 24 janvier entre les représentants des mouvement rebelles et le gouvernement. Dans la foulée, la France provoque un sommet de chefs d’Etat africains, au centre international des conférences, rue Kléber à Paris, pour entériner l’accord de Marcoussis. Etaient présents, les présidents Omar Bongo du Gabon, Abdoulaye Wade du Sénégal, Thabo Mbeki d’Afrique du sud, Romano Prodi président de la Commission européenne, Laurent Gbagbo, président de Côte d’Ivoire et Jacques Chirac le président de la République française.
Février 2003
Les français renforcent leurs effectifs de l’opération Licorne à 4 000 hommes. Et le 26 Amnesty international accuse le MPCI d’avoir exécuté une soixantaine de gendarmes et une trentaine d’enfants à Bouaké en octobre 2002. Le Conseil de sécurité de l’ONU autorise pour 6 mois renouvelables le déploiement des militaires français et de la CEDEAO. Il les autorise également à recourir à la force. Le Comité de suivi des accords de Marcoussis tient ses premières réunions et enregistre les bonnes dispositions des uns et des autres. Ces signes encouragent les chefs d’Etat africains à tenir, le 10 février une réunion à Yamoussoukro.
Mars 2003
A Bangolo, dans la zone tenue par le MJP, un rapport de l’ONU dénonce une tuerie d’une soixantaine de civils. Les «supplétifs libériens» combattant pour le compte de l’armée gouvernementale. Le Comité de suivi des accords de Marcoussis multiplie les médiations pour favoriser un respect des engagements. Seydou Diarra, le Premier ministre désigné au terme des accords de Marcoussis, tente d’installer un gouvernement de réconciliation nationale. Mais c’est à Accra que la décision est prise de créer un Conseil national de sécurité qui sera entre autres chargé d’étudier la nomination des ministres de la Défense et de la Sécurité. En attendant des ministres intérimaires sont nommés à ces postes.
Avril 2003
Seydou Diarra, le Premier ministre, réunit un premier conseil des ministres à Abidjan, présidé par le président Laurent Gbagbo, le 17 avril. Neuf ministres issus de la rébellion sont présents.Mai 2003
Les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) et les mouvements rebelles, rebaptisés «Forces nouvelles» signent un accord de cessez-le-feu. Les officiers des deux camps établissent des contacts directs.
Mai 2003
Le 23 mai, a lieu la première opération combinée entre les forces française de l’opération Licorne et celles de la CEDEAO pour sécuriser l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Juin 2003
Un premier bilan des positions des différentes forces est fait, entre FANCI, CEDEAO, Forces nouvelles et Forces de l’opération Licorne, après plusieurs réunions à Bouaké. Les travaux permettent au gouvernement d’élaborer un projet de loi portant sur l’amnistie générale et sur les programmes de cantonnement, de démobilisation, démobilisation et réinsertion. Mais ce mois calme connaît, dans ses dernier jours, le 27, quelques accrocs : le ministre d’Etat chargé de la Communication, Guillaume Soro est agressé dans les locaux de la télévision nationale (RTI).
Juillet 2003
Les combattants des Fanci et de Forces nouvelles annoncent la fin de la guerre entre «frères d’armes», le 4 juillet. A Bouaké ils créent un comité mixte d’état-major pour contrôler l’application du cessez-le-feu. Ils demandent aux politiques de prendre leurs responsabilités. Pendant ce temps Seydou Diarra se rend aux Etats-Unis à l’ONU, et en Europe pour présenter à la communauté internationale la «Côte d’Ivoire qui se retrouve».
Août 2003
La loi d’amnistie est votée le 6 août. Une victoire pour le gouvernement de réconciliation nationale qui va pouvoir démarrer son programme DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertioin). Mais un rapport de l’ONU fait état de la fragilité de la situation. Le 22 août, le sergent-chef Ibrahim Coulibaly, alias IB, auteur du coup d’Etat de décembre 1999, présenté comme chef de la rébellion débutée le 19 septembre 2002, annonce son retour au pays à la faveur de la loi d’amnistie.
Le 25 les ex-rebelles déclarent que le processus de réconciliation « est dans l’impasse ». Ce même jour un accrochage entre les Forces nouvelles et les soldats de l’opération Licorne fait deux morts dans les rangs français.
Par ailleurs, le même 25 août, les autorités françaises annoncent avoir déjoué une tentative de coup d’Etat menée de Paris. Elles arrêtent IB et un dizaines d’autres personnes, dont certaines sont présentées comme étant des mercenaires.
Septembre 2003
Le processus de réconciliation est tenu à bout de bras Seydou Diarra qui conclut la réouverture de la frontière terrestre avec le Burkina Faso, le 10 septembre. Le lendemain le Premier ministre installe une nouvelle instance le « Comité pour la réunification de la Côte d’Ivoire » qui a pour mission de faire des proposition de calendrier pour l’application du programme DDR.
Le 15 septembre le président Laurent Gbagbo nomme les ministres de la Défense et de la Sécurité. Mais les Forces nouvelles et le RDR (Rassemblement des républicains) contestent la procédure de nomination adoptée par le président de la République.
Le 17 septembre, IB et plusieurs personnes arrêtées en même temps que lui sont libérés après acquittement d’une caution et sont pour la plupart placés sous contrôle judiciaire.
Le 29, la Communauté économique africaine des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), crée un «groupe de contact» et décide d’envoyer en Côte d’Ivoire une force de paix.
Octobre 2002
Le 1er octobre, le général Beth est nommé commandant de «l’opération Licorne». Elle regroupe toutes les forces françaises présentes en Côte d’Ivoire qui ont pour mission d’assurer la protection des ressortissants de la communauté internationale.
Les 6 et 7, les combats font rage à Bouaké. Les rebelles repoussent les forces loyalistes et installent leur quartier général dans la ville. Ils signent un accord de cessation des hostilités, le 17 octobre, avec le président Gbagbo qui demande à la France de contrôler le cessez-le-feu. Et pour conduire les négociation du Groupe de contact, la CEDEAO désigne le 23 octobre, le président du Togo, le général Gnassingbé Eyadéma, comme coordinateur de sa médiation. Les négociation directes entre les délégations du gouvernement et des forces rebelles, Mouvement patriotique de la Côte d’Ivoire (MPCI), débutent le 28 octobre à Lomé. Guillaume Soro conduit la délégation des forces rebelles.
Novembre 2002
Le gouvernement accepte le principe d’une amnistie et d’une intégration des mutins dans l’armée et accueille, le 27 novembre le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin. Le 28, deux nouveaux mouvements se font connaître en revendiquant la prise des villes de Man et de Danané à l’ouest du pays. Il s’agit du Mouvement populaire ivoirien du grand ouest (MPIGO) et du Mouvement pour la justice et la paix (MJP).
Décembre 2002
Le 1er décembre, lors d’une évacuation de Man, les forces françaises s’opposent aux rebelles parmi lesquels on relève une dizaine de morts et un blessé côté français. Quelques jours plus tard les français découvrent une fosse commune et Amnesty international demande à l’ONU une enquête sur les exactions des uns et des autres après la découverte des charniers. C’est aussi pendant ce mois que les bombardements des forces loyalistes ont été les plus fréquents sur les zones tenues par les rebelles.
Janvier 2003
Dans les tous premiers jours du mois, débarquent à Abidjan les premiers éléments de la force ouest-africaine. Dominique de Villepin obtient de tous les belligérants un engagement à respecter les nouveaux accords de cessez-le-feu. Le 15 janvier débutent les négociations à Marcoussis et les accords sont signés le 24 janvier entre les représentants des mouvement rebelles et le gouvernement. Dans la foulée, la France provoque un sommet de chefs d’Etat africains, au centre international des conférences, rue Kléber à Paris, pour entériner l’accord de Marcoussis. Etaient présents, les présidents Omar Bongo du Gabon, Abdoulaye Wade du Sénégal, Thabo Mbeki d’Afrique du sud, Romano Prodi président de la Commission européenne, Laurent Gbagbo, président de Côte d’Ivoire et Jacques Chirac le président de la République française.
Février 2003
Les français renforcent leurs effectifs de l’opération Licorne à 4 000 hommes. Et le 26 Amnesty international accuse le MPCI d’avoir exécuté une soixantaine de gendarmes et une trentaine d’enfants à Bouaké en octobre 2002. Le Conseil de sécurité de l’ONU autorise pour 6 mois renouvelables le déploiement des militaires français et de la CEDEAO. Il les autorise également à recourir à la force. Le Comité de suivi des accords de Marcoussis tient ses premières réunions et enregistre les bonnes dispositions des uns et des autres. Ces signes encouragent les chefs d’Etat africains à tenir, le 10 février une réunion à Yamoussoukro.
Mars 2003
A Bangolo, dans la zone tenue par le MJP, un rapport de l’ONU dénonce une tuerie d’une soixantaine de civils. Les «supplétifs libériens» combattant pour le compte de l’armée gouvernementale. Le Comité de suivi des accords de Marcoussis multiplie les médiations pour favoriser un respect des engagements. Seydou Diarra, le Premier ministre désigné au terme des accords de Marcoussis, tente d’installer un gouvernement de réconciliation nationale. Mais c’est à Accra que la décision est prise de créer un Conseil national de sécurité qui sera entre autres chargé d’étudier la nomination des ministres de la Défense et de la Sécurité. En attendant des ministres intérimaires sont nommés à ces postes.
Avril 2003
Seydou Diarra, le Premier ministre, réunit un premier conseil des ministres à Abidjan, présidé par le président Laurent Gbagbo, le 17 avril. Neuf ministres issus de la rébellion sont présents.Mai 2003
Les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) et les mouvements rebelles, rebaptisés «Forces nouvelles» signent un accord de cessez-le-feu. Les officiers des deux camps établissent des contacts directs.
Mai 2003
Le 23 mai, a lieu la première opération combinée entre les forces française de l’opération Licorne et celles de la CEDEAO pour sécuriser l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Juin 2003
Un premier bilan des positions des différentes forces est fait, entre FANCI, CEDEAO, Forces nouvelles et Forces de l’opération Licorne, après plusieurs réunions à Bouaké. Les travaux permettent au gouvernement d’élaborer un projet de loi portant sur l’amnistie générale et sur les programmes de cantonnement, de démobilisation, démobilisation et réinsertion. Mais ce mois calme connaît, dans ses dernier jours, le 27, quelques accrocs : le ministre d’Etat chargé de la Communication, Guillaume Soro est agressé dans les locaux de la télévision nationale (RTI).
Juillet 2003
Les combattants des Fanci et de Forces nouvelles annoncent la fin de la guerre entre «frères d’armes», le 4 juillet. A Bouaké ils créent un comité mixte d’état-major pour contrôler l’application du cessez-le-feu. Ils demandent aux politiques de prendre leurs responsabilités. Pendant ce temps Seydou Diarra se rend aux Etats-Unis à l’ONU, et en Europe pour présenter à la communauté internationale la «Côte d’Ivoire qui se retrouve».
Août 2003
La loi d’amnistie est votée le 6 août. Une victoire pour le gouvernement de réconciliation nationale qui va pouvoir démarrer son programme DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertioin). Mais un rapport de l’ONU fait état de la fragilité de la situation. Le 22 août, le sergent-chef Ibrahim Coulibaly, alias IB, auteur du coup d’Etat de décembre 1999, présenté comme chef de la rébellion débutée le 19 septembre 2002, annonce son retour au pays à la faveur de la loi d’amnistie.
Le 25 les ex-rebelles déclarent que le processus de réconciliation « est dans l’impasse ». Ce même jour un accrochage entre les Forces nouvelles et les soldats de l’opération Licorne fait deux morts dans les rangs français.
Par ailleurs, le même 25 août, les autorités françaises annoncent avoir déjoué une tentative de coup d’Etat menée de Paris. Elles arrêtent IB et un dizaines d’autres personnes, dont certaines sont présentées comme étant des mercenaires.
Septembre 2003
Le processus de réconciliation est tenu à bout de bras Seydou Diarra qui conclut la réouverture de la frontière terrestre avec le Burkina Faso, le 10 septembre. Le lendemain le Premier ministre installe une nouvelle instance le « Comité pour la réunification de la Côte d’Ivoire » qui a pour mission de faire des proposition de calendrier pour l’application du programme DDR.
Le 15 septembre le président Laurent Gbagbo nomme les ministres de la Défense et de la Sécurité. Mais les Forces nouvelles et le RDR (Rassemblement des républicains) contestent la procédure de nomination adoptée par le président de la République.
Le 17 septembre, IB et plusieurs personnes arrêtées en même temps que lui sont libérés après acquittement d’une caution et sont pour la plupart placés sous contrôle judiciaire.
par Didier Samson
Article publié le 18/09/2003