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Union européenne

Le théâtre de la Constitution

Réunis à Bruxelles pour deux jours les dirigeants des pays de la future Union européenne élargie à 25 membres doivent entamer les discussions autour du projet de constitution rédigé par la Convention européenne présidée par Valéry Giscard d’Estaing.
De notre envoyée spéciale à Bruxelles

Il y a un temps pour tout. A Rome le 4 octobre, c'était le lever de rideau. Chacun des acteurs, à raison de cinq minutes par intervention, a récité son texte sans rien apprendre de neuf aux autres. Une tonalité qui faisait dire au premier ministre luxembourgeois, l'ironique doyen des dirigeants européens: «Ceux qui s'adonnent à la lecture des journaux même hebdomadaires, n'ont rien appris». Puis les ministres des Affaires étrangères se sont timidement vus à deux reprises pour à peine entamer la discussion. A Bruxelles tout à l'heure les chefs d'état et de gouvernement devraient enfin entrer dans le vif du sujet. Mais le plus grand mystère demeure sur la façon dont vont s'engager les débats sur les questions institutionnelles qui fâchent.

Les pays satisfaits du projet élaboré par la Convention attendent que le loup sorte du bois. Que la Pologne et l'Espagne fassent des propositions. Ces deux pays veulent conserver une minorité de blocage dans le processus de décision. A eux donc de bouger et d'expliquer quel meilleur système pourrait remplacer celui inventé par les conventionnels. Une double majorité, 50% des Etats et 60% de la population, qui a le mérite de la clarté et de la simplicité. Les Espagnols très rompus à l'utilisation de la calculette depuis le sommet de Nice pourraient avancer d'autres chiffres. Quant aux Polonais, ils seraient favorables à un report de la décision définitive après avoir expérimenté pendant 5 ans le système mis en place par le traité de Nice.

A la recherche de la Constitution

Autre morceau de choix, le nombre de commissaires. Là c'est une majorité d'états, 16 sur 25, dont la totalité des nouveaux membres, qui militent pour que chaque pays envoie à Bruxelles son commissaire doté d'un droit de vote. On voit mal comment on pourrait s'y soustraire. Un peu moins conflictuelles pour l'instant l'idée d'un président nommé pour deux ans et demi et la création d'un poste de ministre des Affaires étrangères seront tout de même largement débattues, ne serait-ce que comme monnaie d'échange. Après il y aura encore le projet d'une Europe de la défense, l'éventuelle référence aux racines chrétiennes ou encore l'ampleur des droits de veto qui pourront faire grincer des dents. A Bruxelles cette fois-ci on peut donc espérer que les Vingt-Cinq commencent à jouer une pièce qui pourrait s'intituler «à la recherche de la Constitution». Mais nul ne sait aujourd'hui de combien d'actes elle sera composée.

Le choix de RFI: Marc Lebaupin envoyé spécial pour RFI au sommet de l'Union européenne

L'invité du 15/10/2003, Dominique Taddéi, économiste. L'Union européenne est à la recherche d'une politique économique commune.



par Valérie  Lainé

Article publié le 16/10/2003